THIAIS (94) : cimetière parisien
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Ouvert en 1929 (ce qui en fait le plus récent des cimetières "parisiens"), le cimetière parisien de Thiais, avec ses 103 hectares et ses 130 divisions, est le plus grand cimetière de la métropole après Pantin (dont les 107 hectares en font le plus grand cimetière d’Europe). Il souffre d’une image négative de "cimetière des pauvres et des indigents" que les autorités municipales tentent par tous les moyens de dissiper. Pourtant, la dernière fois que Thiais a été médiatisé, c’était pour l’inhumation des victimes de la canicule. Ou encore régulièrement pour celles des SDF. Les autorités ont raison de préciser que contrairement à une rumeur tenace, les fosses communes n’existent plus dans les cimetières français : les victimes de ce type reposent dans des sépultures individuelles. On peut le voir au fond du cimetière (division 50…). Ces concessions sont évidemment très provisoires. Certaines possèdent quelques fleurs discrètes… La plupart n’en n’ont pas…
On ne peut pas nier que Thiais est un cimetière de relégation : quand les Parisiens aisés peuvent encore se faire inhumer au Père-Lachaise ou à Montparnasse, que les plus modestes terminent à Bagneux, Pantin ou Ivry, que dire de Thiais ? Non pas qu’il ne soit pas entretenu : là comme ailleurs, les allées tracés au cordeau ont été plantées d’arbres. La végétation n’y est pas absente sur les pourtours des divisions. Un personnel nombreux y travaille... Mais la réalité des pierres tombales, leur état, le dénuement de la plupart des divisions crient la grande misère de la plupart des situations. Je l’ai visité un jour ensoleillé : tant mieux ! Par temps pluvieux, la déprime eût été assurée.
Le cimetière est loin d’abord : pour s’y rendre, des bus partent de l’extrémité de la ligne 7. Une fois franchie la porte principale, réalisée par l’architecte Charles Halley, une gigantesque allée part vers le fond du cimetière (c’est à cet endroit que se trouve le dépositoire). De part et d’autre commencent les divisions proprement dites, l’essentiel de la superficie du cimetière se trouvant sur la droite.
Les divisions les plus proches de l’entrée sont assez similaires à celles des autres grands cimetières parisiens extra-muros. Quand on s’éloigne de cette zone, les tombes deviennent beaucoup plus clairsemées. De nombreuses divisions offrent un paysage semblable : tombes devenues totalement anonymes, usées, défoncées ou en train de s’affaisser (paradoxalement, on a l’impression que le sol n’était pas adapté à un cimetière). Monticules de terre, stèles illisibles ou petites croix de bois. On a la sensation que quasiment personne n’y fut inhumé depuis les années 50.
Plus loin encore, les divisions sont totalement inutilisées (ça, il reste de la place à Thiais : avec seulement 150 000 concessions vendues pour un tel espace !). Elles se présentent donc sous la forme de vastes pelouses entourées d’arbustes. Certaines sont même utilisées comme lieu de plantation d’arbres qui, on le suppose, repeupleront plus tard les allées.
La caractéristique essentielle de ce cimetière est le cosmopolitisme des défunts qui s’y trouvent. Ici, on joue à fond la carte du communautarisme, et il y en a pour tous le monde : division des iraniens musulmans, des bouddhistes, des roumains orthodoxes, des polonais, des albanais !!! Certaines, appelées « carrés des anges », sont celles des enfants morts en bas âge. C’est également ici que finissent les enfants non viables des hôpitaux ! Hormis quelques tombeaux bouddhistes pharaoniques, c’est l’humilité et la modestie qui règnent. Certaines divisions musulmanes, clairsemées, semblent à l’abandon. D’autres ne possèdent que quelques tombes, serrées les unes contre les autres, dans l’attente d’un peuplement progressif.
Evidemment, ce tour du monde du funéraire fait que les divisions ne se ressemblent pas à Thiais. Dans le domaine de la diversité, il est le cimetière le plus intéressant à visiter d’Ile-de-France. Mais cette diversité n’empêche pas l’extrême conformisme des tombeaux, se référant plus ou moins clairement aux coutumes locales :
Ici les divisions musulmanes, offrant des petits monticules de terre, des petites stèles frappées de l’étoile et du croissant…
Là, les divisions orthodoxes, dont les croix et les bulbes donnent à Thiais un petit air slave…
Où encore les carrés bouddhistes : monumentalité des tombeaux, écritures chinoises, sculptures quasi systématiques dont les fameux dragons, et petits autels à offrandes au pied du tombeau.
Curiosités
La première division est un cimetière militaire serbe, destiné à réunir les sépultures de soldats serbes tombés en France lors de la Première Guerre mondiale (on a jouté dans les années 50 quelques Serbes tombés lors du second conflit mondial).
C’est dans la deuxième division de ce cimetière que repose Laetitia Toureaux, à l’origine d’une étonnante affaire criminelle.
C’est également ici que reposa Fernande SEGRET (1892-1968), maîtresse de Henri-Désiré Landru (qui fut la seule femme qu’il ait vraiment aimé à priori) . Lors de son arrestation, c’est avec elle qu’il vivait conjugalement. Après son arrestation puis son exécution, en 1922, Fernande Segret quitta la France pour le Liban où elle devint gouvernante. Lors de son retour en France, en 1965, elle intenta un procès pour diffamation à Claude Chabrol, pour son film Landru (il l’avait mise en scène -Stéphane Audran jouant son rôle- , la croyant décédée). Elle obtint 10 000 francs de dommages et intérêts. Elle s’installa à Flers, dans l’Orne, et le 21 janvier 1968, elle se jeta dans les douves du château, non loin de la maison d’accueil où elle s’était retirée. Dans sa chambre, elle laissa deux photos : l’une de sa mère, l’autre de Landru. Elle avait choisi de mourir le jour anniversaire de la demande en mariage que ce dernier lui avait faite. Elle fut inhumée dans la 2ème division (21,3) dans une sépulture achetée en 1945, qui fut reprise dès les années 70. Pour être allé sur le terrain, je confirme qu’il n’y a plus sa tombe.
La statuaire du cimetière est quasiment inexistante : elle se réduit, pour un si grand cimetière, à quelques bustes et médaillons. On notera dans la division la présence d’un jeune communiant en bronze.
Le cimetière contient deux monuments érigés à la mémoire de victimes de catastrophes aériennes :
- Celle d’Ermenonville : un DC 10 de la compagnie Turkish Airlines s’écrasa le dimanche 3 mars 1974 en forêt d’Ermenonville près de Senlis (Oise) peu de temps après avoir décollé de l’aéroport de Paris-Orly en direction de Londres. Les 346 passagers et membres d’équipage périrent dans l’accident. Près de la plaque commémorative se trouvent des plaques individuelles ainsi que les tombes de quelques unes des victimes (16ème division).
- Celle de Brazaville : un vol Air France Brazzaville - Paris s’écrasa en Libye dans le désert du Sahara après que le Lockheed Starliner se fut cassé en deux. La catastrophe fit 78 victimes. Huit membres de l’équipage reposent dans un caveau collectif dans la 22ème division.
Dans la 106ème division reposent Ciprian Ionut Calciu et Lacrimioara Pop, deux des victimes des attentats du Bataclan en 2015.
Thiais possède un monument dédié à tous ceux qui ont donné leur corps à la science. Plusieurs plaques leur rendent hommage, et une d’entre-elles présente un texte expliquant l’importance de ce don. Tout autour, plusieurs massifs végétalisés sont recouverts de plaques individuelles, offrant un lieu de recueillement aux familles concernées. Un monument similaire existe au cimetière de Rennes.
Parmi les célébrités concernées par le don du corps, et qui ne possèdent donc pas de tombe, on citera les comédiens :
Bernard BLIER (1916-1989), auquel reste attaché le cinéma d’Audiard, les films noirs avec Jean Gabin, mais également quelques comédies truculentes.
Pauline CARTON (Pauline Biarez : 1890-1974), qui sut jouer de son physique disgracieux. Elle tourna beaucoup pour Guitry et fut l’extraordinaire interprète, avec Koval, de Sous les palétuviers. Évoquant sa décision de faire don de son corps à la faculté de médecine, elle avait déclaré : Je ne peux pas dire que je ferai un beau cadeau aux étudiants. J’ai même pensé à me faire tatouer autour du cou, « Tant pis pour vous ! »
Marie DÉA (Odette Deupès : 1919-1992), qui tourna de 1938 à 1979 et qui mourut accidentellement des suites d’un incendie.
Lise DELAMARE (Jolyse Delamare : 1913-2006), qui fut avant tout une comédienne de théâtre (elle était sociétaire de la Comédie-Française et professeur au Conservatoire). Elle tourna cependant pour le cinéma (elle était Marie-Antoinette dans La Marseillaise de Renoir).
Max DESRAU (1918-2001), comédien de seconds rôles pour le théâtre, la télévision et le cinéma.
Alain JANEY (1926-1998), qui tourna beaucoup pour la télévision.
Madeleine LAMBERT (1892-1977), dont la filmographie s’épanouit des années 20 aux années 60.
Guy LAROCHE (1925-2008).
Gina MANÈS (Blanche Moulin : 1893-1989), qui fut l’une des vamps du cinéma muet mais qui ne connut que des seconds rôles avec l’arrivée du cinéma parlant.
Michel PEYRELON (1936-2003), second rôle dont le visage reste bien connu, que l’on vit au cinéma mais également à la télévision : il possède un cénotaphe dans le caveau de famille du cimetière nord du Puy-en-Velay (43).
Jean ROUGERIE (1929-1998), autre second rôle populaire du cinéma et de la télévision (mais il fut également comédien de théatre), jouant invariablement les ahuris dans les comédies et les personnages équivoques dans les drames.
Madeleine SOLOGNE (Madeleine Vouillon : 1912-1995), dont l’apogée de la carrière fut également son chant du cygne : le rôle de Nathalie dans l’Eternel retour de Cocteau.
Le réalisateur Jean-Paul LE CHANOIS (Jean-Paul Dreyfus : 1909-1985), auteur des Misérables (à la distribution prestigieuse), ou encore du Jardinier d’Argenteuil.
Le socialiste Daniel MAYER (1909-1996), qui fut député, plusieurs fois ministre, puis président du Conseil Constitutionnel.
Le sculpteur, maître mouleur et inventeur BAHRAM (Mohammad Hossein Bahramian : 1941-2006).
Le dessinateur et caricaturiste SIRO (Pierre Rollot : 1914-2000), qui travailla pour de nombreux journaux (L’Equipe, l’Aurore, le Figaro).
Micheline DAX
Célébrités : les incontournables...
Jean-Luc DELARUE
Pierre PUCHEU
Albert RAISNER
Sady REBBOT
ZOG Ier d’Albanie
La tombe de la comédienne Mady BERRY (1887-1965), inhumée dans ce cimetière, a disparu suite à la date d’expiration de la concession.
Le modèle Kiki de Montparnasse (Alice Prin : 1901-1953), l’égérie de toute une génération d’artistes pour lesquels elle posa, avait été inhumée dans la 75ème division mais sa tombe fut malheureusement relevée en 1974. Seul Foujita avait assisté à son enterrement. Reste d’elle les fameuses photos de Man Ray !
Le corps de l’éditeur Robert DENOEL (1902-1945), compromis dans la collaboration et assassiné dans des conditions mystérieuses, fut inhumé dans une fosse commune de la 90ème division. Il n’en reste absolument plus rien : cette division est désormais dévolue aux tombes de confession musulmane.
Certains furent inhumés dans ce cimetière avant d’être transférés ailleurs : c’est le cas de la chanteuse Marie DELNA (1875-1932), qui y demeura quelques temps avant son transfert au Père-Lachaise, du Compagnon de la Libération René-Georges WEILL (1908-1942), qui fut transféré à Montpellier après la guerre, de Jean BASTIEN-THIRY (1927-1963), l’organisateur de l’attentat du Petit-Clamart, qui le quitta pour le cimetière de Bourg-la-Reine, ou encore de l’écrivaine Eva de VITRAY-MEYEROVITCH (1909-1999), spécialiste du soufisme, qui fut inhumée en 2008 à Konya en Turquie.
Ce fut également le cas de l’abbé Franz STOCK (1904-1948), inhumé très simplement à Thiais mais exhumé le 13 juin 1963, la veille de la ratification du traité d’amitié franco-allemand par l’Assemblée nationale. Son cercueil fut inhumé deux jours plus tard en l´église Saint-Jean-Baptiste de Rechèvres à Chartres. Sa tombe à Thiais, désormais vide, est toujours présente et une plaque la signale à l’attention.
Les « célébrités » de Thiais témoignent, à leur manière, de la relégation générale du cimetière : anciens collabos qu’on a voulu noyer dans l’immensité du cimetière, personnalités secondaires totalement oubliées…et puis toujours cet aspect cosmopolite (on remarquera les origines diverses de ceux qui suivent…).
... mais aussi
NB : lorsque les divisions ne sont pas indiquées, c’est que je ne les connais pas encore.
Le guitariste manouche Djuri ADLER (1924-1992), qui tint à Paris un cabaret de musique tsigane (24ème division).
Robert ARNOUX (1899-1964) : comédien de cinéma et de théâtre, il tourna des années 20 aux années 60. (21ème division).
Le journaliste, auteur dramatique et romancier André ARNYVELDE (André Lévy : 1881-1942), qui mourut en déportation au camp de Royallieu à Compiègne.
Le politicien Abdelkader BARAKROK (1915-2006), qui après avoir été député à l’Assemblée algérienne devint, en 1957, le premier Algérien musulman à devenir secrétaire d’État dans un gouvernement de la République française.
André BERLEY (André Obrecht : 1890-1936) : comédien des années 30, il se produisit également dans des tours de chants. Il repose sous une dalle quasiment illisible (7ème division).
Le comédien Camille BERT (Camille Bertrand : 1880-1970), qui sut s’adapter au cinéma parlant, et qui tourna de 1911 à 1956 (27ème division).
La comédienne Suzanne BING (1885-1967), qui fut l’une des membres fondateurs du Théâtre du Vieux Colombier à Paris avec Jacques Copeau. Elle fut l’épouse du compositeur Edgard Varèse.
Francesc BOIX-CAMPO (1920-1951) : photographe républicain espagnol exilé en France, il fut déporté au camp de Mathausen. Ses clichés lors de la Libération et son témoignage furent déterminants lors des procès de Nuremberg pour rendre compte de la réalité des camps nazis. Il mourut peu de temps après des suites de ses conditions d’internement. (70ème division).
René BOUVRET (1920-1944) : résistant, il contribua au développement des liaisons radio en zone sud. Traqué par la gestapo, il se suicida avant d’être arrêté. Il fut fait Compagnon de la Libération. Inhumé à Hauteville, il fut ultérieurement transféré à Thiais (17ème division).
Marcel BUCARD (1895-1946) : ancien combattant, il fonda en 1933 le Mouvement franciste inspiré du fascisme italien. Il participa à l’agitation des Ligues dans les années 30 et adhéra à la collaboration en 1941. Il fut l’un des cofondateurs de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme. Arrêté à la Libération alors qu’il cherchait à gagner l’Espagne, il fut condamné à mort et fusillé (23ème division).
Suzanne de CALLIAS (1883-1964), journaliste et femme de lettres féministe qui cosigna quelques romans avec Willy sous le pseudonyme de Ménalkas. Avec elle repose sa sœur, la Compositrice Hélène de CALLIAS (1884-1963), auteure de pièces pour piano, de mélodies et d’adaptations d’œuvres du grand répertoire (14ème division).
Le Compagnon de la Libération Georges CANEPA (1913-1957) :
engagé dans l’Armée de l’Air à 18 ans, il prit part aux dernières opérations de pacification du protectorat du Maroc. Positionné à Alger lors de l’Armistice de 1940, il s’engagea dans les Forces aériennes françaises libres (FAFL) et participa à la campagne du Gabon et aux bombardements sur Koufra début 1941. Passé au Groupe de bombardement "Bretagne", il participa aux opérations des campagnes du Fezzan.
Il participa aux campagnes d’Italie, de France et d’Allemagne. Il fut abattu en vol lord se la guerre d’Algérie (22ème division).
Jean CASSOU (1897-1986) : Passionné d’art moderne, secrétaire de Pierre Louÿs, il tint la chronique Lettres espagnoles, dans le Mercure de France à partir de 1921. Militant antifasciste, Rédacteur en chef de la revue Europe dans l’entre-deux-guerres, Jean Cassou fut inspecteur des Monuments Historiques dès 1932 et dut se consacrer à la sauvegarde du Patrimoine National devant l’avance des troupes allemandes. Engagé dans la Résistance, il reprit après la guerre dans les Musées Nationaux sa fonction de conservateur en chef et fut nommé, en octobre 1945, conservateur en chef du Musée National d’Art Moderne, poste qu’il occupa jusqu’en 1965. Il fut fait Compagnon de la Libération. Il repose sous une tombe anonyme sans aucune identification (21ème division).
Georges CATROUX (1877-1969) : officier français, il participa à la préparation de la conquête du Maroc, sous les ordres de Lyautey (1906-1911). Gouverneur de la province de Damas (1920) attaché militaire à Constantinople (1923-1925), il regagna le Levant (1926), où il plaida pour l’indépendance de la Syrie et du Liban, sous mandat français. Il exerça ensuite des commandements en Algérie et au Maroc. Nommé gouverneur général de l’Indochine (juillet 1939), il fut révoqué par Vichy et rallia la France Libre. Commandant en chef et délégué de la France libre au Moyen-Orient, il proclama l’indépendance de la Syrie et du Liban et fut nommé Haut commissaire au Levant (juillet 1941). Gouverneur général de l’Algérie, commissaire d’Etat du CFLN (1943), il devint ministre d’Etat chargé de l’AFN au sein du GPRF (septembre 1944), puis ambassadeur de France en URSS (janvier 1945). Il était Compagnon de la Libération (20ème division).
Paul CELAN (Paul Antschell : 1920-1970) : Originaire d’une famille juive parlant allemand, il fit des études de littérature et de langues romanes en Roumanie. En 1942 ses parents furent déportés. Après la guerre, il quitta son pays pour Vienne, puis Paris où il devint lecteur à L’ENS et traducteur. Bien que Celan ait publié ses premiers poèmes vers 1948, c’est en 1952 avec Pavot et Mémoire qu’il commença à atteindre une certaine célébrité. Il fut par la suite consacré comme le plus grand poète de langue allemande de l’après guerre. Il connut la difficulté, pour un juif, d’écrire en Allemand après la guerre. Il se jeta dans la Seine. Avec lui repose son épouse, l’artiste Gisèle LESTRANGE (1927-1991) qui illustra un bon nombre de ses œuvres. Leur tombe est toujours visitée, comme en témoignent les nombreux petits cailloux déposés (31ème division).
Gio COLUCCI (1892-1974) : peintre, graveur, illustrateur, céramiste et sculpteur italien, il exposa ses gravures dans divers salons et illustra de nombreux recueils (23ème division).
Le comédien André DEED (André Chapais : 1879-1940), qui après
avoir commencé sa carrière en tant qu’acrobate et chanteur de music-hall, fut remarqué par Georges Méliès et devint un des plus célèbres acteurs comiques du cinéma muet. Il tint le premier rôle dans une longue série de comédies dans lesquelles revenaient Boireau, personnage qu’il campait, et qui fut adapté dans plusieurs pays du Monde. Il fut également réalisateur. On a du mal à prendre conscience de la popularité qu’il connut, mais qui déclina dès la fin de la guerre. A la fin de sa vie, il était devenu accessoiriste pour les studios Pathé ! Sa tombe n’existe plus désormais !
Le peintre portraitiste et expressionniste franco-américain Beauford DELANEY (1901-1979), qui après avoir travaillé dans les années 1930 et 1940 dans le cadre de la Harlem Renaissance, se fit connaître pour ses œuvres ultérieures dans l’expressionnisme abstrait après son déménagement à Paris dans les années 1950. Sa tombe fut sauvée in extremis en 2009 grâce à l’action d’une association étatsunienne (86ème division).
Paul DERMÉE (Camille Zéphirin Janssen : 1886-1951) : écrivain, poète belge, critique littéraire et directeur de revues. Sensible à toutes les formes d’avant-garde, Dermée collabora à la revue de Pierre Reverdy, Nord-Sud, et fut pressenti par Tristan Tzara pour adhérer au mouvement Dada. Il repose avec son épouse, la poèteCéline ARNAULD (Carolina Goldstein : 1885-1952), qui prit également part aux activités dadaïstes. Elle se suicida deux mois après la mort de son mari. Les dates indiquées sur la plaque semblent fantaisistes (6ème division).
La journaliste France-Presse roumaine Tatiana DIMITRIU (1908-1996) (106ème division).
L’acteur iranien Abolghassem DJANATI-ATAÏ (1916-1993) (110ème division).
Le comédien Lucien DUBOSQ (1893-1935) (11ème division).
L’acteur Abder EL KEBIR (Abderrahmane El Kebir : 1930-2017), le plus souvent cantonné aux rôles d’Arabe de service, sombre homme de main, terroriste à ses heures, ou épicier par nature. Après quelques figurations, il fut engagé par Ali Ghalem pour jouer le rôle principal de son film/documentaire Mektoub, qui relate les péripéties d’un jeune Maghrébin arrivant en France dans les années 1970, perdu dans un monde qu’il ne connaît pas (81ème division [1]).
- Tombe définitive - 2019
Albert FOSSEY "François" (1909-1958) : éditeur de formation, il s’engagea dans la Résistance où il s’illustra dans de nombreuses missions, en particulier la libération de la Creuse. Il fut fait Compagnon de la Libération. Ayant intégré après la guerre l’armée d’active, il participa à toutes les campagnes de son temps : Indochine, Algérie, opération de Suez en 1956. Il mourut accidentellement en sautant en parachute lors d’un meeting à l’aéroport de Mérignac.
Kurt GERSTEIN (1905-1945) : officier nazi allemand, il fut affecté
au cours de la Seconde Guerre mondiale à l’Institut d’Hygiène de la Waffen-SS de Berlin ou il organisa l’achat du gaz pour le camp de Auschwitz. Fait rare parmi les SS, il prit conscience du crime auquel il est en train de participer, et décida de rédiger des rapports et d’informer du génocide des représentants de la Suède et de la Papauté. En 1945, il se livra aux Alliés en croyant à une remise en liberté mais fut en fait battu et torturé peu de temps après par ses geôliers français. Le 25 juillet 1945, son corps fut retrouvé pendu à la prison du Cherche-Midi. On conclut au suicide, à moins qu’il ne fût assassiné par ses codétenus SS, ou par ses gardiens. Il fut réhabilité 20 ans après sa mort. Son destin inspira la pièce de Rolf Hochhuth Le Vicaire ainsi que le film de Costa-Gavras Amen. Il fut inhumé à Thiais sous le nom de Gastein, peut-être dans la 14ème division, mais il ne reste plus rien de sa tombe aujourd’hui.
Eugène GRAFF (1862-1935), qui fut fondateur d’un foyer pour sourds. Sa tombe est ornée d’un bas-relief en bronze (11ème division).
L’auteur-compositeur Gilbert GRENIER (1945-1996), qui reçut en 1967 le Grand Prix du Disque (11ème division).
Le peintre algérien Abdelkader GUERMAZ (1919-1996), de la Nouvelle école de Paris (11ème division).
Le dessinateur et sculpteur Gustave GUÉTANT (1873-1953) reposait dans la 77ème division de ce cimetière, mais sa tombe fut reprise.
John GUEZ (1942-2023) : saltimbanque et artiste de la rue, présent sur le parvis du Centre Georges-Pompidou dès son ouverture, il officiait place Edmond-Michelet, à Paris. A Beaubourg, il a porté l’art de rue à son sommet. Passants ordinaires, touristes, étrangères, amoureux, paumés de partout, qu’il savait rassembler autour de lui. Avec pour unique accessoire une baguette de bambou qui lui permettait d’appeler la police, Sarkozy ou le bon Dieu. John Guez rassemblait spontanément une ou deux centaines de promeneurs qu’il faisait jouer. Complet clair ou veste blanche, vêtements froissés avec élégance, un imper à la Columbo l’hiver, toujours impeccable, il courait et sautait avec grâce. Leçon de théâtre, thérapie de groupe, moment rare d’hilarité collective changé en réflexion civique. Parfois, ça grimpait très haut. John Guez avait l’indignation sur le bout de la langue, contre les injustices sociales, la domination, les guerres. Faisant applaudir les infirmières, l’école de la République, l’enfance. Sans aigreur ni emphase. La méthode était simple : adaptation spontanée des Misérables ou contes de fée connus de tous, il recrutait au pif les apprentis comédiens dans le public. Personne, jamais, ne refusait l’invitation. Dictant les répliques sur un ton de cabotin qui surjoue, il corrigeait, mimait les gestes, bondissait vers la partenaire pour la réplique, allait de l’un à l’autre sur un train d’enfer, avec une foi inaltérable dans l’art de la rue (82ème division).
Etienne HADJU (1907-1996) : sculpteur roumain d’origine hongroise, il s’installa à Paris en 1927 où il suivit les cours de Bourdelle. L’abstraction apparut dans son œuvre dès 1932-1934, mais c’est à partir des années 1950 qu’il créa son style particulier (formes liées par des ondulations et des courbes souples) qui en fit un des représentants de la nouvelle Ecole de Paris. Il réalisa des sculptures, bas-reliefs et hauts-reliefs en bois, marbre et onyx, bronze et plomb, aluminium et cuivre mais aussi des "estampilles" sur papier ainsi qu’un nombre important de décors et de formes pour la Manufacture nationale de Sèvres. Il repose sous l’une de ses étonnantes œuvres intitulée Je suis amoureux et datée de 1957 (20ème division).
Krikor HAGOPIAN : cofondateur arménien d’une organisation fondée à Constantinople en 1918 et dédiée à l’athlétisme et au scoutisme. Sa tâche était d’harmoniser les activités de toutes les sections présentes dans le monde et d’organiser des évènements internationaux, pour favoriser les rencontres de la jeunesse arménienne. Il repose sous un bas-relief en bronze le représentant (20ème division).
HAN RYNER (Jacques Henri Ner : 1861-1938) : né dans un milieu modeste et religieux, il devint enseignant mais peina à accepter la discipline et l’autorité. En 1896, il adopta le pseudonyme de Han Ryner. Rédacteur en chef de Demain, il apporta sa contribution à de nombreux journaux et magazines et fut l’auteur d’une cinquantaine de livres dont romans, essais, contes, théâtre et poésie. Pacifiste, il défendit l’objection de conscience et, en anticlérical virulent, s’opposa à l’emprise de l’Eglise, surtout sur l’éducation. Sa pensée puise dans la sagesse des Stoïciens grecs, qui incitent l’être humain à accepter ce qu’on ne peut changer. Brillant orateur, Han Ryner prône une libération individuelle et non une révolution sociale violente. Ce ’Socrate contemporain’ se posa en défenseur de victimes telles Alfred Dreyfus, Sacco et Vanzetti, et tous les insoumis, et participa aux mouvements anticolonialistes. (2ème division).
Jean HÉROLD-PAQUIS (1912-1945) : journaliste d’extrême droite engagé uprès des Franquistes durant la guerre d’Espagne, il se fit connaître pendant l’Occupation, à partir de 1942, avec sa chronique militaire de Radio Paris, tenue après le journal de vingt heures, dans laquelle il acclamait les succès de l’Axe et ridiculisait l’action des Alliés, avec ce célèbre leitmotiv : « L’Angleterre, comme Carthage, sera détruite ! ». Il fut un sympathisant nazi, membre du Parti populaire français et du comité d’honneur de la Waffen-SS française. Il fut arrêté alors qu’il tentait de fuir et fut condamné à mort et exécuté à Châtillon ; Sa tombe à pour épitaphe : Ce n’est qu’un au revoir mes frères… (2ème division).
Catherine HESSLING (Andrée Heuschling : 1900-1979) : dernier modèle d’Auguste Renoir, elle devint l’épouse du fils de ce dernier, Jean, qui devint cinéaste dit-on juste pour la faire tourner. Adoptant l’apparence des stars américaines de l’époque, elle fut donc comédienne dans quelques films muets, mais sa carrière dans le parlant fut très brève. Elle divorça de Jean Renoir en 1943 et abandonna la carrière artistique.
- Auguste Renoir, Blonde à la rose - Catherine Hessling est le modèle
Elle repose très discrètement sous le nom de son second époux, Beckers (18ème division).
Loumia HIRIDJEE (1962-2008) : styliste malgache d’origine indienne, elle fut la fondatrice de la marque de lingerie féminine Princesse tam.tam. Réinstallée en Inde à partir de 2007, elle trouva la mort dans un hôtel de luxe de Bombay pris d’assaut par des terroristes. Elle repose auprès de son mari, Mourad AMARSY (1959-2008), PDG de la griffe, lui aussi victime de l’attentat (90ème division).
Le rugbyman André HIRON (1909-1933) (20ème division).
L’essayiste français d’origine iranienne Youssef ISHAGHPOUR (1940-2021) auteur d’une œuvre incluant la philosophie, la politique et la littérature, mais consacré pour l’essentiel à la réflexion sur l’image : il fut l’auteur de nombreuses monographies sur des réalisateurs de cinéma et sur la peinture (82ème division).
Abel JACQUIN (1893-1968) : comédien de théâtre et de cinéma, il tourna de 1921 à 1955, en particulier des rôles d’aviateur. Il fut également l’auteur de fables et de poèmes.
Tony JACQUOT (Antoine Jacquot : 1919-2007) : Ancien pensionnaire de la Comédie-Française, il a été à l’affiche de plusieurs films populaires, dont Don Camillo. Il fut l’élève de Louis Jouvet et commença sa carrière théâtrale dans la troupe des Pitoëff (12ème division).
Paul-Clément JAGOT (1889-1962), auteur d’ouvrages sur la psychologie, le magnétisme et l’hypnotisme toujours très lus (18ème division).
Le peintre Guily KHAJEHNOURIAN (1928-1997) (110ème division).
Le sculpteur sur bois Jean-Jacques KRAFFT (1910-1997), auteur d’une œuvre religieuse mais également profane (nombreux nus) (9ème division).
Pierre LAMBERT (1901-1973) : fonctionnaire au Ministère des Finances, adhérent de la SFIO, il s’engagea dans la Résistance : il fut ainsi l’un des organisateurs de la manifestation des étudiants et des lycéens du 11 novembre 1940 à la place de l’Etoile à Paris. En juillet 1943, après l’arrestation de Jean Moulin, il fut chargé, à Lyon, du secrétariat général de la Délégation générale en zone sud en remplacement de Tony de Graff. Sous son impulsion, ce secrétariat devint un organe essentiel de la Résistance. Il coordonna également l’action des divers mouvements de résistance et le départ vers Londres ou Alger de personnalités comme André Le Troquer ou Vincent Auriol qu’il hébergea chez lui quelque temps. Il fut fait Compagnon de la Libération. Après la guerre, il exerça une carrière préfectorale (Lyon, Saône-et-Loire, Oran, Haute-Vienne) (22ème division).
Le sculpteur basque Jacinto LATORRE (1903-1986) (2ème division).
Le poète Jean LAUGIER (1924-2006), qui obtint de nombreux prix (11ème division).
Le peintre, illustrateur et sculpteur MALESPINA (Louis Malespine : 1874-1949) [2].
Henri MARAIS (1881-1940) : scientifique de formation, il s’engagea dans la résistance dès 1940 malgré son âge avancé. Membre des services civils, il servit à l’Etat-major des Forces françaises libres à Londres. Il y mit sur pied le service financier, qu’il géra avec conscience, pendant que son épouse, Jeanne, y officiait comme chauffeur. Il mourut à Londres de maladie. Il fut fait Compagnon de la Libération. Inhumé en Angleterre, son corps fut rapatrié en 1949 dans ce cimetière (17ème division).
L’archéologue belge André MARICQ (1925-1960), qui après s’être illustré dans sa connaissance du monde byzantin, travailla sur les civilisations afghanes et iraniennes préislamiques. La plaque en bronze qui recouvre sa tombe présente les principales fouilles et contributions dont il fut l’auteur (22ème division).
Hélène MARTINI (1924-2017) : Les Bouffes parisiens, Mogador, la Comédie de Paris, les Folies Bergère, mais aussi des cabarets-clubs comme le Raspoutine et le Shéhérazade : Hélène Martini a régné sur un empire de dix-sept cabarets et salles de spectacle. Née en Pologne d’un père français et d’une mère russe, elle avait émigré à Paris après la seconde guerre mondiale. L’occupation allemande et soviétique y avait décimé sa famille. En 1945, elle commença comme mannequin aux Folies Bergère. Mais après un heureux gain à la loterie de près de trois millions de francs, Hélène Martini cessa de travailler. Elle épousa Nachat Martini, avocat, ancien agent secret contraint de fuir la Syrie en 1947, avec lequel elle repose. C’est alors qu’ils décidèrent d’acheter des cabarets à Pigalle et qu’elle devint progressivement "l’impératrice des nuits parisiennes" (89ème division).
La comédienne Paula MAXA (Marie-Thérèse Beau : 1898-1970), spécialisée dans les rôles de victimes dans les pièces du Grand Guignol, de 1917 à 1933. Surnommée la "Sarah Bernhardt de l’impasse Chaptal" et "la femme la plus assassinée au monde" pour avoir été mise à mort 30 000 fois sur scène, son jeu scénique se caractérisait par l’outrance des gestes, les cris d’épouvante, les yeux exorbités, les larmes ou la simulation de crise de nerfs. Le pauvre état de sa tombe témoigne de l’oubli total dans lequel elle se trouve désormais (71ème division).
Pascal MAZOTTI (Pasquale Mazotti : 1923-2002) : comédien de théâtre et de cinéma (on le vit dans Hibernatus), il tourna aussi pour la télévision. Il fut également une voix de doublage, en particulier celle du Roi dans Le Roi et l’Oiseau. Inhumé ici, il fut transféré à Biarritz.
Le chanteur iranien Farhad MEHRAD (1944-200) (110ème division).
L’écrivain basque Jon MIRANDE (Jon Mirande Ayphasorho : 1925-1972), qui fut également traducteur. Sa tombe n’est plus qu’une débauche végétale.
L’orientaliste Vincent-Mansour MONTEIL (1913-2005), qui après une carrière militaire (il servit en Afrique durant la Seconde Guerre mondiale) se consacra à ses recherches sur le monde arabo-musulman. De 1959 à 1968, il travailla ainsi à l’IFAN (Institut français d’Afrique noire), avant d’être nommé conseiller culturel en Indonésie (1969). Cet agnostique se convertit à l’islam à l’âge de soixante-quatre ans en 1977 à Nouakchott, accolant à son prénom de Vincent celui de Mansour. Il flirta avec les thèses révisionnistes (83ème division). Il repose sous une tombe rudimentaire signalée par une pancarte de guingois.
Le peintre et sculpteur franco-iranien Abbas MOAYERI (1939-2020), spécialiste de la miniature persane (110e division).
Le poète marseillais Gérald NEVEU (1921-1960), qui fonda la revue Action poétique.
Le prince et général iranien Gholam-Reza PAHLAVI (1923-2017), demi-frère du Shah, qui fut président du Comité national olympique. Dans son caveau repose sa mère, Amir Solymani (1904-1994), qui fut l’épouse du shah Reza Pahlavi (+1941). Dans cette division, mais dans une autre tombe, repose son fils Bahman (+2012) (110ème division).
Le clown Auguste belge PEPETE (Alfred Pauwels : 1916-1989), héritier des cirques Pauwels (32ème division).
Le peintre et architecte Martin PINCHIS (1907-2005 : sa date de décès ne figure pas sur la tombe) (20ème division).
Sacha PITOËFF (1920-1990) : fils de l’homme de théâtre Georges Pitoëff, il fut également avant tout un comédien et metteur en scène de théâtre (il fonda sa propre troupe). On le vit néanmoins dans quelques films qui utilisèrent son physique étrange et inquiétant. Il reposait sous une croix orthodoxe de guingois dans une tombe envahie de lierre. Sa tombe est désormais anonyme (98ème division).
- Tombe en 2022
Robert PORTE (1923-1966) : comédien de théâtre et de cinéma, son regard veule, anxieux, l’imposèrent dans des rôles de traîtres ou de psychopathes avant la lettre. Dans un domaine plus populaire, il était Monsieur, frère du Roi, dans la série des Angélique. Inhumé ici, il fut transféré en Corrèze
Le poète spiritualiste Ernest PREVOST (1872-1952), fondateur en 1898 de la Revue des poètes (21ème division).
Le poète Jean-Claude RENARD (1922-2002), dont l’œuvre, empreinte de mystères et de spiritualité, lui valut le Grand Prix de poésie de l’Académie française en 1988 et le Prix Goncourt de la poésie en 1991. Il fut l’un des collaborateurs des Éditions du Seuil et des Éditions Casterman. Il fut également l’auteur de plusieurs essais (28ème division).
Le général de la Marine Dominique RENUCCI (1897-1969), qui fut député de l’Algérie de 1958 à 1962 (19ème division).
Le clown blanc REX (Roland Claes : 1920-1982 [3]), qui forma un duo avec l’Auguste Quito (35ème division).
L’écrivain autrichien Joseph ROTH (1894-1939) : installé en France dès 1933, il sombra dans la misère et l’alcoolisme, tout en dénonçant l’Anschluss et la montée du nazisme dans les publications émigrées. Son œuvre la plus célèbre est son roman La Marche de Radetzky, qui retrace la chute de l’Empire austro-hongrois et la désintégration de la société autrichienne à travers trois générations d’une famille (7ème division).
- La végétation a poussé !! - 2019
Léon SEDOV (Lev Lvovitch Sedov : 1907-1938) : fils de Léon Trotski , il fut également l’un de ses plus proches collaborateurs après l’exil en Turquie. Il s’installa par la suite à Berlin mais l’arrivée d’Hitler au pouvoir le contraignit à un nouvel exil à Paris. Il mena un colossal travail de dénonciation des méthodes de Staline, véritable contre procès de Moscou, synthétisé dans Le livre rouge sur le procès de Moscou. Devant être soigné d’une appendicite, il mourut à la clinique, vraisemblablement assassiné par un agent de Staline (22ème division).
Émile-Allain SÉGUY (1877-1951), régulièrement abrégé sous la forme E.A. Séguy, était un peintre décorateur français réputé pour ses illustrations de plantes et d’insectes dans les styles Art nouveau puis Art déco. Ses motifs ornementaux étaient destinés aux industriels du textile et du papier peint de son époque (70ème division).
Le nationaliste Pierre SIDOS (1927-2020) : suivant les traces de son père, il commença son engagement à l’extrême droite durant la Seconde Guerre mondiale au sein de la Milice française, des faits pour lesquels il fut condamné aux travaux forcés en 1946. Il anima dans les années qui suivirent le mouvement Jeune Nation, fondé et dissous dans les années 1950, puis s’engagea avec l’OAS dans l’opposition à l’indépendance de l’Algérie. Il participa en 1964 à la création d’Occident, avant de devenir président à vie de L’Œuvre française, un mouvement qu’il avait fondé mêlant néofascisme, pétainisme, antisémitisme et une forme de catholicisme social. Il en tient les rênes jusqu’en 2012 (11e division).
William SIVEL (1908-1982) : ingénieur du son, il a assuré la direction sonore de plus de 100 films pour tous les plus grands réalisateurs de 1933 à 1982. Il obtint deux fois le César du meilleur son, en 1979 pour L’État sauvage et en 1983 pour La Passante du Sans-Souci (20ème division).
Séraphin SOUDBININE (Séraphin Golovasti-Koff : 1867-1944) : sculpteur russe, il s’installa en France en 1902 où il devint un praticien de Rodin. Il s’intéressa à la céramique, qui devint son activité principale à partir des années 1920. Il mourut dans l’oubli total durant la Seconde Guerre mondiale (11ème division).
L’écrivain et critique littéraire Marcel THIEBAUT (1897-1961), qui fut directeur de la Revue de Paris (20ème division).
Evgueni ZAMIATINE (1884-1937) : auteur russe, son roman le plus connu, Nous autres, est une caricature, dès 1920, de l’avenir sombre de l’URSS sous la planification communiste. Contre utopie de science-fiction, il inspira 1984 à George Orwell et Le Meilleur des mondes à Aldous Huxley. Il quitta l’URSS en 1931 et s’installa en France où il mourut. (21ème division).
Si vous avez le moindre complément d’information (photo, numéro de division, célébrité ou monument non répertoriés...), n’hésitez pas à me le faire parvenir. Merci par avance.
Merci à Maurice et Michel pour Paula Maxa,
à Herbert pour Arnyvelde,
à Jean-Yves Le Rouzic pour L.Hiridjee et A.El Kebir,
à Roger Rousselet pour lesombes El Kebir et Roth définitives,
à Christian Palud pour C. Hessling, Berley, Catroux, Bing, Fossey, Cassou, Colucci, Monteil, Renard, Laugier, Dermée, Martini, Lambert, Canepa, Marais, Bouvret, Mirande, Delanay, Ishaghpour, Moayeri, Mehrad, Pahlavi et Camille Bert
à Carline J. pour Sidos, à Olivier Camus pour John Guez.
[1] Ligne 14 Tombe 28
[2] Les registres indiquent qu’il fut inhumé dans une concession temporaire, mais celle-ci ne semble pas reprise. J’ignore où elle se trouve.
[3] ou 1989 ?.
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