FRESNES (94) : cimetière
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Archétype du cimetière de banlieue triste comme un jour sans pain, une partie ancienne demeure avec quelques vieux tombeaux mais ce sont évidemment les sépultures récentes, qui témoignent de la croissance de la métropole parisienne, qui dominent.
Comme dans n’importe quel cimetière, évidemment, des plaques, des épitaphes, nous racontent la vie des personnes disparues.
On y trouve les tombes de soldats de la division Leclerc tombés dans la commune le 24 août 1944, dans les mouvements militaires qui préfiguraient la libération de Paris.
Quelques rares personnalités reposent ici :
La comédienne Suzanne BROHAN (1807-1887), qui après l’Odéon entra à la Comédie française. Elle fut la mère d’Augustine Brohan (qui repose au cimetière de Ville-d’Avray) et de Madeleine BROHAN (1833-1900), également comédienne de la Comédie française, qui fut la maîtresse du prince de Joinville, et eut ensuite une longue relation avec le jeune Paul Déroulède dont elle eut en 1866 un enfant, Paul Langély, que le poète (mineur au moment de leur relation) fit passer pour son filleul. Cette dernière repose également dans ce tombeau. Suzanne fut en outre la grand-mère de Jeanne Samary.
Albert ROPER (1891-1969) : aviateur et juriste, il fut secrétaire général de la Commission internationale de navigation aérienne (CINA) puis de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). A ce titre, comme l’indique sa tombe, il fut le "créateur du droit aérien international".
Paul TOUVIER (1915-1996) : ancien fonctionnaire collaborationniste du régime de Vichy, il fut condamné à mort en 1946 et en 1947 pour un des nombreux crimes commis en tant que chef de la Milice lyonnaise durant l’occupation de la France par l’Allemagne nazie : l’exécution de sept Juifs au cimetière de Rillieux. Fugitif, il fut gracié en 1971 par le président Georges Pompidou, mais des plaintes pour crimes contre l’humanité imprescriptibles étant déposées contre lui, il repartit en cavale dans des réseaux catholiques, puis fut finalement arrêté en 1989, jugé et condamné en 1994 à la réclusion criminelle à perpétuité. Il fut le premier jugé de nationalité française condamné pour crimes contre l’humanité. Il mourut à la prison de Fresnes.
Photo Brohan : Emeline Dessene via le site Tombes et sépultures.
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