VILLECRESNES (94) : cimetière
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Le cimetière de Villecresnes nous permet de découvrir quelques tombeaux intéressants :
Vincent CAMPENON (1772-1843) : poète et traducteur originaire de Guadeloupe, correspondant de Bernardin de Saint-Pierre, il fut élu en 1813 à l’Académie française. Il devint commissaire impérial de l’Opéra-Comique, secrétaire du Cabinet du roi, puis inspecteur de l’Université.
Le général et baron d’Empire Mathieu DELABASSÉE (Mathieu de la Bassée : 1764-1830), qui participa aux émeutes de 1830 contre Charles X et durant lesquelles il fut tué.
L’administrateur colonial Alfred DURAND (1862-1914), qui fut professeur à l’Ecole des langues orientales (il enseigna le malgache) et à l’Ecole des hautes-études commerciales. Il participa en 1895 à l’expédition de Madagascar. C’est à lui que revint la mission périlleuse de conduire la reine Ranavalo en exil à la Réunion en 1897. On lui doit de nombreux levers de cartes de Madagascar, des articles, dictionnaires de langue Hova et plusieurs ouvrages illustrés de ses propres clichés.
Dans un même tombeau familial reposent :
- Gustave LARROUMET (1852-1903) : docteur ès lettres et nommé professeur à la Sorbonne, il publiq de nombreux ouvrages de critique d’art et de critique littéraire tels Marivaux, sa vie, son œuvre, Victor Hugo poète épique, La Comédie de Molière, L’Auteur et le milieu (1887). Il fut élu membre de l’Académie des beaux-arts en 1891 puis secrétaire perpétuel. Chef de cabinet du ministre de l’Instruction publique, il devint directeur en 1888 de la sous-direction des Beaux-Arts, au sein du ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts. Critique de théâtre au Temps, il fut l’envoyé spécial du journal aux premiers Jeux olympiques de 1896. Il fut en outre l’amant de Cécile Sorel.
- Paul ROUSSEL (1837-1928), son gendre, sculpteur qui fut l’élève de Jules Cavelier, de Louis-Ernest Barrias et de Jules Coutan. Il obtint le premier Grand-prix de Rome en 1895, ce qui lui permit de séjourner à la Villa Médicis à Rome jusqu’en 1899. Il exposa aux Salons et connut un grand succès de son vivant, obtenant de nombreuses commandes de l’État ou de particuliers. C’est lui qui fut l’auteur des médaillons et bas-reliefs de la tombe, ainsi que du gisant de son beau-père. Le médaillon représentant son épouse (Germaine Larroumet) a disparu.
- Emile BERTAUX (1869-1917), son autre gendre, professeur d’histoire de l’art chrétien au Moyen Âge à la Sorbonne. Il fut ensuite directeur d’études de la section d’histoire de l’art à l’Institut français de Florence (1909), puis le premier directeur du musée Jacquemart-André à partir de 1912 et le rédacteur en chef de la Gazette des Beaux-Arts. Officier durant la Première Guerre mondiale, il décéda en 1917 à 47 ans d’une maladie contractée lors d’une mission dans la Somme. Un médaillon de Paul Roussel, son beau-frère, orne la tombe.
Le peintre Basile LEMEUNIER (1852-1922), ancien élève de Cabanel, qui fut un des portraitistes mondains les plus courus de la belle Epoque. Avec lui repose son fils, Carolus LEMEUNIER (1881-1918), également peintre.
Anthelme Balthazard, baron RICHERAND (1779-1840) : chirurgien et physiologiste ; il fut nommé en 1806 chirurgien major de la Garde de Paris, puis, par décret impérial en 1807, titulaire de la chaire de pathologie chirurgicale. À la chute de l’Empire, l’hôpital Saint-Louis fut converti en une vaste ambulance et Richerand soigna, avec énormément de dévouement les blessés français et étrangers décimés par une épidémie de typhus ; il en fut récompensé par des Lettres de noblesse, puis fut désigné comme membre titulaire de l’Académie nationale de médecine en 1820. Chirurgien consultant des rois Louis XVIII puis Charles X, il fut fait Baron. Une avenue de Paris, dans le quartier de l’Hôpital Saint-Louis, porte son nom. Il repose dans un enclos familial de ce cimetière auprès de nombreux membres de la famille, dont sa fille, Marie-Anthelmine, mariée à Eugène Cauchy, frère cadet du célèbre mathématicien Augustin Cauchy, et son fils, Pierre-Magloire Sosthène Richerand (1829-1915), qui fut maire de Villecresnes de 1871 à 1911.
merci à Jean-Michel Albert pour la tombe Lemeunier.
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