CABANEL Alexandre (1823-1889)
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Peintre français, il est considéré comme l’un des grands peintres académiques du Second Empire, dont il fut l’artiste le plus adulé. Élève de François-Édouard Picot à l’École des Beaux-Arts, il fut second Prix de Rome en 1845 et passa cinq ans à la villa Médicis. Alexandre Cabanel atteignit une grande célébrité avec ses tableaux d’histoire, ses peintures de genre et ses portraits. La Naissance de Vénus, exposée au Salon de 1863 et acquise par Napoléon III, remporta un très vif succès. Elle trahit clairement l’influence d’Ingres.
La même année, Cabanel fut nommé professeur à l’École des Beaux-Arts et fut élu membre de l’Académie des Beaux-Arts. Entre 1868 et 1888, il fut 17 fois membre du jury du Salon. Il évolua au fil des années vers des thèmes romantiques, telle Albaydé inspirée par un poème des Orientales de Victor Hugo. Les célébrités européennes et les collectionneurs américains se ruèrent sur ses tableaux et lui commandèrent des portraits. Parmi ses réalisations d’ampleur, on citera les cycles allégoriques pour les hôtels particuliers de l’industriel Say et du banquier Pereire, une Vie de Saint Louis sur l’un des murs du Panthéon.
L’oeuvre de Cabanel se caractérise par ses femmes alanguies, allongées dans des postures plus emphatiques que tragiques (Ophélie se noyant, Cléopâtre testant ses poisons sur les esclaves (!)
Ennemi des naturalistes et des impressionnistes, en particulier d’Édouard Manet, il fut brocardé par Émile Zola et tous ceux qui défendaient l’émergence d’un art moins suave et plus exigeant.
C’est de là que vint le mauvais procès qu’on lui fit, mais il est vrai que l’on adore brûler que ce que l’on a admiré (et inversement). Si on peut reprocher à Cabanel son rejet de la modernité, cela n’enlève rien à son propre talent, et l’oubli méprisant dans lequel on l’a cantonné de longues années (de nos jours, les peintres académiques reviennent à la mode).
Alexandre Cabanel a eu un nombre important d’élèves (pour beaucoup, l’investissement qu’il mit dans leur apprentissage fut sans doute très superficiel). On citera, parmi les plus connus : Albert Besnard, Eugène Carrière, Raphael Collin, Fernand Cormon, Louis-Robert Carrier-Belleuse, Pierre Auguste Cot, Édouard Debat-Ponsan, Jules Bastien Lepage, Henri Le Sidaner, Aristide Maillol, Henri Regnault, Léon Comerre, Pascal Dagnan-Bouveret, Adolphe Willette...
Ses obsèques eurent lieu à Paris, puis son corps fut transporté à Montpellier au cimetière Saint-Lazare où il fut inhumé. Un monument fut érigé en 1892 par l’architecte Jean Camille Formigé avec un buste en marbre de Paul Dubois et une sculpture, Regret, d’Antonin Mercié. J’ignore pourquoi on s’obstine à appeler cette composition un cénotaphe dans la mesure où le peintre repose réellement ici.
Merci à Bernadette Bessodes pour les photos.
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