INGRES Jean-Dominique-Auguste (1780-1867)
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C’est à Montauban que naît Jean-Dominique-Auguste Ingres le 29 août 1780, fils d’un artiste touche-à-tout qui l’initie très vite au dessin et au violon, les deux disciplines destinées à prendre une place prépondérante dans la vie de l’artiste. A onze ans, il intègre l’Académie des Beaux-Arts de Toulouse mais ne délaisse par pour autant la musique : quatre ans plus tard, il devient second violon dans l’orchestre du Capitole.
En 1797, l’Académie lui décerne le premier prix de dessin. C’est peut-être ce prix qui le fera finalement opter pour une carrière dans la peinture. Très jeune encore, il monte à Paris et intègre l’atelier de David où il peint, entre autres, certains détails du portrait de Mme Récamier.
A vingt ans, il est grand prix de Rome mais ne rejoint la villa Médicis qu’en 1806. Il reste plusieurs années dans la patrie de Dante, envoyant en France plusieurs toiles, à chaque fois écorchées par la critique. En 1813, il épouse Madeleine Chapelle, faisant vivre le ménage grâce aux portraits et dessins qu’il exécute en quantité mais qui sont très mal rémunérés. Il lui faut patienter jusqu’en 1820 pour recevoir la première commande officielle des Bourbon et pour que les critiques s’adoucissent à son égard.
En janvier 1825, à l’issu du Salon, son Vœu de Louis XIII lui vaut d’être décoré de la Légion d’honneur par Charles X. Il est élu membre de l’Académie des Beaux-Arts et c’est dans son atelier de la rue Visconti qu’il peint les premiers grands portraits de son époque parisienne. En 1829, il devient professeur à l’Ecole des Beaux-Arts. Pendant la Révolution de 1830, il s’attache à protéger, les armes à la main, les peintures italiennes du Louvre, en particulier les Raphaël et les Rubens qu’il aime par dessus tout.
La monarchie de Juillet ne lui est pas clémente : aucune commande officielle, ses peintures sont descendues par la critique qui lui préfère Delacroix et les romantiques. Seule exception, son portrait de Monsieur Bertin (1833), aujourd’hui considéré comme l’un de ses chef-d’œuvres, est plébiscité.
Déçu cependant, et peut-être un peu nostalgique, il postule à la direction de l’Académie de France à Rome. Il obtient le poste en juillet 1834, en remplacement d’Horace Vernet. Prenant sa tâche très à cœur, il restaure la villa Médicis et enrichit ses collections. Il reste directeur jusqu’en avril 1841, maître sévère mais généralement apprécié.
De retour à Paris, il est accueilli avec les honneurs : un banquet de plus de quatre cent convives est organisé suivi d’un concert dirigé par Berlioz, ce que ne manque pas d’apprécier ce fou de musique.
De 1841 à 1848, les commandes prestigieuses s’enchaînent : le duc d’Orléans, la baronne de Rothschild, les cartons de la chapelle des Orléans à Dreux... En 1848, il devient membre de la Commission des Beaux-Arts au côté de Delacroix. La mort de sa femme en 1849 l’éprouve cruellement : il travaille beaucoup moins d’autant qu’il est malade des yeux.
Son activité reprend de plus belle à partir de 1851 et il se remarie à soixante et onze ans à Delphine Ramel, une « jeunesse » de vingt-huit ans sa cadette.
Vient alors le temps de la consécration : quarante-trois de ses tableaux sont présentés lors d’une rétrospective organisée à l’occasion de l’Exposition universelle de 1855. Le public est enthousiaste mais les critiques l’éreintent encore et toujours, le qualifiant de « peintre chinois égaré, en plein XIXème siècle, dans les ruines d’Athènes... » Ce qui n’empêche pas Ingres de continuer à peindre. En 1863, il achève le Bain turc, œuvre testament où l’on retrouve toutes ses « marques de fabrique ».
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- Acte de décès de Jean-Dominique Ingres - Paris.
Il meurt à quatre-vingt-six ans le 14 janvier 1867 des suites d’une pneumonie. Il est enterré le 17 janviers au Père-Lachaise dans la 23ème division. Sa stèle est l’œuvre de Baltard, son ami et architecte des Halles. Jean-Marie Bonnassieux est l’auteur du buste. Ses deux épouses reposent à ses côtés.
A quelques dizaines de mètres de la sépulture d’Ingres, se trouvent celles, beaucoup moins visitées, de certains de ses modèles et clients parmi les plus connus.
Caroline RIVIERE
Marie-Geneviève-Marguerite de SENONNES
Louis-François BERTIN
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