Passy (75) : tombeaux remarquables de la 8ème division
par
LES PERSONNALITÉS
Joseph Félix BARRIAS
Louis-Ernest BARRIAS
Paul Joseph BLANC
Jean CHIAPPE (cénotaphe)
famille DASSAULT
DRUCKER Jean
PÉRIER François
Jacqueline POREL
Marc POREL
Paul POREL
REJANE
... mais aussi
L’architecte Charles Antoine COUTEAU (1824-1897), qui réalisa en particulier le théâtre de Baden-Baden.
La comédienne Sophie CROIZETTE (1847-1901). Fille d’une ballerine française de Saint-Pétersbourg et, selon certains, d’un grand seigneur russe, elle fut l’élève de Prosper Bressant au Conservatoire et obtint un premier prix qui lui ouvrit les portes de la Comédie-Française. Elle y fit ses débuts en 1868 et fut reçue en 1873 comme la 296e sociétaire. Elle joua au total quarante-cinq rôles pendant ses onze ans de carrière au Français, tenant notamment les rôles de jeune première. Elle fut considérée comme la principale rivale de Sarah Bernhardt avec qui elle joua à plusieurs reprises. Elle reçut dans son hôtel Le Hon du rond-point des Champs-Elysées toute l’élite de son époque. À la suite d’une déception sentimentale, elle tenta de se suicider en août 1872 en se jetant par la fenêtre tout en se tirant une balle de révolver, mais elle se rata. Elle épousa en 1885 le banquier Jacques Stern.
Louis DENAYROUZE (1848-1910) : député de l’Aveyron de 1884 à 1885, il fut également ingénieur et inventeur de plusieurs instruments ; auteur dramatique (il fit représenter en 1879 une comédie intitulée La belle Paule) et poète (récompensé par le prix de poésie de l’Académie française).
L’ingénieur et militaire Joseph Albert DEPORT (1846-1926), qui prit part aux combats de la Guerre franco-allemande de 1870 et de la Commune de Paris jusqu’en juin 1871, et participa ainsi aux deux sièges de Paris. Il se spécialisa dans les questions techniques et devint ingénieur d’artillerie : il prit en 1888 la direction de l’atelier de Puteaux où il créa le premier modèle de canon de 75mm. Il démissionna en 1894 avec le grade de lieutenant-colonel (1892) et entra dans l’industrie privée au profit des forges de Châtillon-Commentry. Il y créa un nouveau canon de 75 à tir rapide adopté par l’armée italienne peu avant 1914. Sa tombe n’est pas facile à identifier : bien que son identité y soit portée, elle est quasiment illisible désormais.
Manuel DIAZ (2010) : fils de réfugiés républicains espagnols, ce radical de gauche puis valoisien se lança après la guerre avec succès dans le bâtiment, où il fit fortune. Il créa en 1960 l’Européenne d’entreprises qui devint à la fin des années 1970 une filiale du groupe Vinci. Maire de Millau de 1977 à 1983, Manuel Diaz fut adjoint de Jacques Chirac à la mairie de Paris, puis de Jean Tiberi, de 1983 à 2001.
L’homme de lettres et pédagogue Célestin HIPPEAU (1803-1883), qui fut professeur à la Faculté des lettres de Strasbourg, puis de Caen. Il fit paraître en 1833 une Histoire de la philosophie ancienne et moderne. Il S’intéressa en outre dans ses publications à la Normandie, et à l’instruction publique dans le monde. Il fut chargé d’une mission littéraire au British Museum et à la Bodléienne, en vue de rechercher les manuscrits relatifs aux poètes français du Moyen Âge. Telle fut l’origine d’une collection précieuse pour l’histoire littéraire française. Sa chapelle est ornée d’un buste le représentant réalisé par Jean Léonard Maillet. Avec lui repose son fils, le consul général Edmond HIPPEAU (1849-1921), qui fut journaliste, rédacteur en chef de revues musicales (il laissa plusieurs ouvrages sur Berlioz). Il fut également l’auteur d’ouvrages de diplomatique. C’est également dans cette chapelle que se trouve la plaque commémorative de la famille Hammond (voir la partie « curiosités »).
L’aviateur André JAPY (1904-1974), qui fut détenteur d’un très grand nombre de records.
Henri LABOURDETTE (1855-1910) : suivant les traces de son père, forgeron béarnais fondateur en 1850 d’un atelier de fabrication de voitures attelées, il apporta de nouvelles créations dans le domaine des voitures hippomobiles. Ses qualités lui permirent de devenir l’un des tout premiers carrossiers à habiller les premiers véhicules automobiles. En 1896, Henri Labourdette aurait conçu une carrosserie dos-à-dos pour Georges Richard, puis, en 1899, la première conduite intérieure pour Louis Renault, considérée comme la première de ce type de l’histoire automobile. Parmi les clients des « Etablissements Henri-Labourdette », on comptait les Infants d’Espagne, le Roi Alphonse XIII, l’Impératrice Eugénie, des princes russes...
Henri LILLAZ (1881-1949) : député Radical indépendant des Basses- Pyrénées de 1928 à 1936, il fut pendant quelques mois en 1930 Sous-secrétaire d’État à l’Enseignement technique.
L’ancien préfet et conseiller de Paris Raymond LONG et son épouse, la femme de lettres Renée LONG.
Le général Jacques Marie Emmanuel comte de LOUSTAL (1876-1945), il servit en Afrique où il contribua à pacifier le Haut Atlas. Selon son voeu, il fut inhumé à Khenifra au Maroc « au coeur de la montagne berbère parmi les guerriers qui l’aimaient », mais l’indépendance du pays fit qu’il fut transféré à Passy en 1961. La chapelle familiale est totalement anonyme de l’extérieur.
L’homme de lettres Jean-Baptiste Théodore MANNEQUIN (1819-1895).
Le peintre Edouard ODIER (1800-1887), ancien élève de Coutan et d’Ingres. Il voyagea en Italie, puis épousa Mathilde de LABORDE (1815-1904), troisième fille d’Alexandre de Laborde, elle-même peintre, élève d’Ary Scheffer. Avec sa femme, il fit un voyage au Maroc. Rentré en France, il effectua une carrière de portraitiste et de peintre d’histoire, obtenant plusieurs médailles aux salons à partir de 1831. Il a laissé d’intéressants Mémoires, écrits en 1854 et publiés après sa mort. Certaines de ses oeuvres ornent des églises (Mereville, le Plessis Robinson). Mari et femme reposent ici.
Lysius SALOMON (1815-1888), qui fut président de Haïti de 1879 à 1888. Il modernisa le pays mais fut renversé par une révolte qui l’obligea à partir en exil, d’où sa présence discrète dans ce cimetière.
Pierre SERGENT (1926-1992) : officier français, il fut l’un des chefs de l’Organisation armée secrète (OAS). Il participa au putsch d’Alger sous les ordres du Genéral Challe. Pendant sept ans, sous le pseudonyme d’Arthur, il échappa aux recherches policières en se réfugiant en Suisse et en Belgique tandis qu’il était condamné à mort par contumace par deux fois en 1962 et 1964. Il fut finalement amnistié après les événements de mai 68. Il fut élu en 1986 député des Pyrénées-Orientales sous l’étiquette du Front national qu’il avait rejoint en octobre 1972. Il fut en outre l’auteur de nombreux livres sur la Légion étrangère et sur la guerre d’Algérie.
Henri SERIZIER (1916-1952) : rallié à la France Libre dès décembre 1940, il participa avec le Régiment de Tirailleurs Sénégalais du Tchad aux opérations du Fezzan en février et mars 1942, puis à celles du Sud libyen. Il combattit ensuite en Tunisie. Il fut ensuite affecté dans ce qui allait devenir la 2e Division blindée. Débarqué en Normandie, il termina la guerre au repaire d’Hitler à Berchtesgaden. Il fut fait Compagnon de la Libération.
Le comédien belge Jean SERVAIS (1912-1976), remarqué par Raymond Rouleau qui l’intégra dès 1930 dans la troupe du Théâtre du Marais. Il entra ensuite dans la compagnie Renaud-Barrault. Il tourna dans un très grand nombre de films pour le cinéma de 1932 à 1974, le plus souvent abonné à des rôles de fripouilles ou d’ivrognes.
Le vice-amiral Charles Philippe TOUCHARD (1844-1930). Après avoir participé aux opérations du Mexique, il embarqua pour les mers de Chine. Lieutenant de vaisseau en 1869, quand vint la guerre de 70, il fut officier d’ordonnance de l’amiral de La Roncière nommé Ct en chef des 13.500 marins et auxiliaires armant les forts de la défense de Paris. Promu capitaine de frégate en mai 1881, il participa en 1883 aux opérations du Tonkin. Contre-amiral en 1894, vice-amiral en 1902, préfet maritime de Cherbourg puis chef d’état-major général de la marine, il termina sa brillante carrière maritime comme chef de l’escadre de la Méditerranée avec pavillon sur le Suffren. Il fut entre 1908 et 1909 ambassadeur de France en Russie. Il repose dans la chapelle Hübner.
Le comédien Gustave WORMS (1836-1910), qui fut sociétaire de la Comédie. Il connut également le succès au Théâtre Michel de Saint-Petersbourg. Avec lui repose son épouse, Blanche BARRETTA-WORMS (1855-1939), elle aussi comédienne et sociétaire de la Comédie française. Auprès d’eux repose leur fils, le comédien Jean WORMS (1884-1943), qui fut au cinéma un second rôle de qualité des années 1910 aux années 1940.
Curiosités
La tombe de la jeune franco-tchadienne Kaltouma Bonneau Kemadingar, victime en janvier 2000 du crash d’Abidjan KQ431.
Dans la chapelle Hippeau se trouve une plaque commémorant la mémoire de toute une famille, les Hammond (un couple et ses trois enfants de 14, 12 et 4 ans), qui trouvèrent la mort le 22 novembre 1873 dans le naufrage du paquebot « La ville du Havre » qui avait été abordé au large des Açores par un voilier anglais, le Loch Earn, et qui avait fait 226 disparus.
La tombe du comte de la Roche d’Oisy (+1883), « ancien garde du corps de sa Majesté Charles X ».
On a de cette division parmi les plus belles vues sur la Tour Eiffel. Celle-ci dessine parfois avec les tombeaux d’étranges compositions.
Eléments artistiques significatifs
La tombe du conseiller municipal de Paris Jehan de Bouteiller (1840-1885) a pour tombe un petit obélisque orné d’un médaillon en bronze par Rodin. C’est une oeuvre intéressante dans la mesure où ce dernier travailla peu pour le funéraire.
la tombe Buquet-Herouard se distingue par une délicate composition : le double médaillon de M. et Mme Buquet est porté par un putti s’élevant vers le ciel.
La très élaborée chapelle Féret, édifiée en 1903 : à l’intérieur, un double buste de M. et Mme Féret, ainsi qu’un bas-relief représentant l’agronome Alfred Féret, ont été réalisés par Félix Charpentier.
La remarquable tombe de l’épouse et de la fille de l’ambassadeur Hernaiz de Parra (datée de 1855).
L’ange à la croix de la tombe Lizardi.
La chapelle de Pierre Magenties (+1883) contient son buste par Mathieu-Meusnier.
La chapelle Pasteur abrite un buste en bronze du banquier Edouard Pasteur par Amédée Donatien Doublemard.
Le tombeau de Gabrielle Pera offre un bas-relief représentant le médaillon de la défunte porté par un ange éploré, l’ensemble dans un portique néoclassique encadré par des lions ailés.
Un médaillon en bronze signé RL sur la tombe Vassal.
Quelques vitraux.
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