DASSAULT Marcel (Marcel Bloch : 1892-1986), Serge (Serge Bloch : 1925-2018) et Olivier (1951-2021)
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Après des études à l’École d’électricité Bréguet (ESIEE), puis l’École supérieure d’aéronautique et de construction mécanique (Supaéro), il dessina l’hélice Éclair pour avion, utilisée par l’aviation française durant la Première Guerre mondiale et construisit son premier avion en 1917. C’est en 1928 que naquit la société des avions Marcel Bloch. Pendant la Seconde Guerre mondiale, ayant refusé de collaborer avec les forces d’occupation, il fut arrêté en tant que juif et déporté à Buchenwald. C’est en 1949 qu’il fit changer son patronyme et devint Marcel Dassault, déformation du nom de code « Char d’assault » utilisé par son frère dans la résistance.
Il produisit dès lors les premiers avions à réaction français : Ouragan (1949), Mystère II (1952), Mystère IV (1954), Super-Mystère B-2 (1955), Mirage III (1956), Mirage IV (1959) qui équipèrent les forces nucléaires françaises et l’avion civil, bi-réacteur d’affaires Mystère-Falcon (1963). Une division électronique fut créée en 1954 pour le développement de radars. Dassault absorba les usines Breguet puis produisit l’Alpha Jet (1973) avec l’allemand Dornier, avion d’entraînement qui équipe entre autres la Patrouille de France, le Jaguar avec British Aircraft Corporation, le Mirage 2000 (1978), l’avion de transport de passagers Mercure (1973), le Rafale et des évolutions de la série des Falcon. Il échappa à la nationalisation en 1981 en faisant don à l’État de 26 % de ses actions.
Il s’intéressa également à la presse en créant l’hebdomadaire Jours de France, concurrent de Paris-Match, dans lequel il fit une part belle à l’aviation et à ses idoles Chantal Goya et Thierry Le Luron. Lui-même y tenait une rubrique, « Le Café du commerce ». Gaulliste, il fut sénateur des Alpes-Maritimes, puis député de l’Oise jusqu’à sa mort. Marcel Dassault se convertit au catholicisme en 1950. Il eut droit à des obsèques aux Invalides : une formation de Mirage 2000 lui rendit un ultime hommage en survolant son cercueil à basse altitude !
Il fut rejoint en 2018 par son fils Serge (1925-2018), qui reprit l’entreprise. Maire de Corbeil-Essonnes de 1995 à 2009, sénateur de 2004 à 2017, ce conservateur réactionnaire, propriétaire du Figaro, fut à plusieurs reprises condamné, en particulier pour corruption.
son petit-fils Olivier (1951-2021), à l’origine photographe reconnu, mais également pilote professionnel d’avions de chasse détenteur de plusieurs records de vitesse ; il fut l’un des dirigeants de l’entreprise familiale. Député de l’Oise de 1988 à 1997, puis de 2002 à sa mort, victime d’un accident d’hélicoptère. À sa mort, il était l’une des premières fortunes françaises.
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