NEUILLY-SUR-SEINE (92) : cimetière ancien
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Ouvert en 1803 en remplacement du vieux cimetière des Sablons, l’ouverture en 1921 d’un nouveau cimetière entre Puteaux et Neuilly l’a fait devenir « ancien cimetière de Neuilly ». Bien malin qui pourra établir une liste exhaustive des défunts marquants de ce cimetière : dans une ville aussi bourgeoise où l’aisance ne s’affiche pas toujours avec ostentation, il était logique que certains préfèrent un relatif anonymat de leur dalle funéraire parmi les rangées impeccables. La forte concentration dans cette ville de familles issues de la bourgeoisie d’affaire - étonnamment, l’aristocratie est assez peu représentée –, celles des grands commis de l’Etat ou encore d’une intelligentsia bien installée, loin du mythe de l’artiste maudit et famélique, explique la surabondance de « vedettes » dans une nécropole qui n’est finalement qu’un petit cimetière de banlieue.
L’endroit est impeccable, les divisions étant bordées par des buissons taillés au cordeau. De nombreuses anciennes chapelles ont été vidées de leurs occupants, mais n’ont pas été détruites : refaites, elles attendent les prochains…
Curiosités
Au final, pas mal d’œuvres d’art ou de tombeaux esthétiques dans ce cimetière. Nous ne citerons que les plus notables :
A l’entrée, le monument aux morts d’Achille Colle (voir 6ème division) et quelques tombes de soldats tombés sur le champs de bataille.
Au sein de la 2ème division ont été conservées quelques tombes parmi les plus anciennes du cimetière, en particulier celles d’ecclésiastiques.
L’étonnant tombeau en marbre de Marie-Louise Matillon qui y est représentée trois fois : en buste, à mi-corps, et allongée sur son lit de mort. Cette composition est due au sculpteur Aldo Barteletti (8ème division).
Le tombeau Michonis : un sarcophage imposant en hauteur, ceint d’un drapé de marbre descendant sur la chapelle. A l’intérieur, des motifs floraux en mosaïques sur fond or (7ème division).
Un ange endormi en bronze en alcôve par Valsuani dans la chapelle Aublet.
Un bel ange en bronze jouant de la mandoline sur la tombe de Gabrielle Reinach, la fille de l’historien et membre de l’Institut Théodore Reinach (il repose au cimetière Montmartre) (3ème division).
Un ange gardien en calcaire taillé sur la chapelle funéraire des familles Petrocochino et Ravilly (6ème division).
La chapelle Basily, de style néogothique, ornée à l’intérieur d’un beau médaillon de profil en marbre (8ème division).
La tombe du docteur Cayla orné d’un buste en bronze par Auguste Seysses.
Le double médaillon en bronze et fonte des frères Georges et Léon Michel, réalisé par Henri de Vauréal (9ème division).
Un médaillon en bronze sur la tombe du général Vincent et du commandant Lesueur(3ème division).
Un médaillon en bronze par Victor Canale pour son père sur le tombeau Lucien (8ème division) (8ème division).
Une Décoration florale sculptée sur la tombe Jablès (1ère division).
Quelques tombes présentent d’imposantes armoiries en bronze.
Au hasard de votre visite, vous pourrez encore croiser le fils de l’entrepreneur Félix Potin, un oncle de Brigitte Bardot, la fille de Michel Serrault, morte dans un accident de voiture…
A notez également la présence de plusieurs victimes d’attentats : Stéphane Albertini, qui était au Bataclan en novembre 2015, ou encore Thierry Gouy, mort au Burkina Fasso en 2017
Les personnalités
Elles sont rangées par ordre alphabétique à l’intérieur des divisions. Comme d’habitude, les incontournables renvoient à des fiches individuelles.
Rappelons que c’est dans ce cimetière bourgeois qu’avait été inhumé Victor Noir avant qu’il ne soit transféré au Père-Lachaise.
1ère division
Robert CHAPATTE
Anatole FRANCE
Pierre FRESNAY
Yvonne PRINTEMPS
Pierre PUVIS de CHAVANNES
Alessandro ANZANI (1877-1956) : pilote et ingénieur motocycliste italien, il établit plusieurs records avant de créer en 1906 sa propre société de moteur à Asnières. Il fournit alors non seulement des moteurs pour les productions de motos, mais également pour l’aviation : ses moteurs sont fournis aux entreprises Caudron et à Louis Blériot : c’est avec un moteur Anzani que ce dernier traversa la Manche en 1909. Sa société française fut vendue en 1923 à Henry Potez. Il repose dans le carré E.
Léon BATHIAT (1877-1967), au parcours similaire au précédent : d’abord coureur cycliste et motocycliste, il devint aviateur et fut le premier pilote à traverser la France du Nord au Sud en 1912, devenant un pionnier de l’aviation. Il construisit ensuite des avions. Pendant la guerre, après avoir été en escadrille au front, le Gouvernement lui confia le soin de construire et de remettre en état un grand nombre d’appareils. Il fut également en 1922 l’organisateur du premier meeting aérien d’après-guerre au Bourget. Il était le cousin d’Arletty (née Léonie Bathiat).
Le Compagnon de la Libération André BERGERET (1904-1966), officier de la marine marchande qui protégea les convois durant la guerre.
Francis CHEVASSU (1861-1918) : journaliste et critique littéraire au Figaro, il publia plusieurs ouvrages sous le pseudonyme de Bazouge.
L’ingénieur Abel COUVREUX (1854-1922), qui participa aux percements des canaux de Suez et de Panama. Il repose sous un beau tombeau de l’architecte Louis Sue.
L’historien italien Romolo FEDERICI (1823-1886).
Le général François Jean Achille HENRION-BERTIER (1817- 1901), qui fut maire de Neuilly de 1888 à 1901. Il repose, entre la 1ère et la 2ème division, sous un buste en bronze par Pierre Granet.
Le peintre et sculpteur italien Francis LA MONACA (1882-1937), Prix de Rome, qui exposa à Paris, Londres et Rome. Il repose sous l’une de ses œuvres.
Stéphane LUPASCO (Ştefan Lupaşcu : 1900-1988) : philosophe français d’origine roumaine, il fut chargé de recherches au CNRS. Il fut l’auteur de la Logique dynamique du Contradictoire. Il repose avec sa seconde épouse, la peintre Yvonne BOSC-LUPASCO (1901-1988).
Le jeune poète André de NICOLAÏ (1910-1936), dont la carrière, malgré sa fulgurance, fut saluée par les plus grands. On lui doit un seul recueil de poèmes, Les fêtes douloureuses. Il fut le secrétaire du poète Fernand Gregh. Il repose dans la chapelle familiale (Gaston Molinard).
Edouard NORTIER (1859-1914) : maire de Neuilly, député de la Seine en 1911, il fut l’un des rares parlementaires à tomber sur le front durant la Première Guerre mondiale.
L’homme de lettres, peintre et illustrateur Maurice PERRET-CARNOT (1892-1977). Le tombeau est orné d’un bas-relief de Victor Peter dédié à Pierre-Paul David d’Angers.
L’architecte Joseph RADENEN (1852-1942). Sa stèle rappelle la mémoire de son fils, Léopold RADENEN (1884-1915), également architecte, qui mourut à la guerre.
Le journaliste Henry SIMOND, qui fut le directeur de l’Echo de Paris, le créateur de l’Epoque, et le président de la fédération nationale des journaux français.
Le banquier et collectionneur d’art Jean-Marc VERNES (1922-1996).
Le pionnier de l’aviation Léon VERSEPUY (1881-1954), qui devint ensuite industriel à Puteaux et qui produisit des hélices d’avion.
2ème division
Le poète et chorégraphe Alain CHANTRAINE (1929-2000), qui fut le fondateur avec sa femme de l’Ecole de Danse d’Expression Alain et Françoise Chantraine.
Les artistes dramatiques Jean Eugène Bernard GARRAUD (+1909) et Louis Eugène GARRAUD (1829-1893), qui fut sociétaire de la Comédie Française.
La peintre Elizabeth GIESLER (1898-1992).
Trois générations d’artistes inhumés ensembles : les peintres et décorateurs Jacques (1835-1907), Adrien (1855-1945) et René (1883-1971) KARBOWSKY. Le plus connu, Adrien, fut l’élève de Puvis de Chavannes et de Levastre. Peintre cartonnier de fleurs, il fit également des décors de théâtre.
Le musicien et chef d’orchestre Marc LANJEAN (Jean Marcland : 1903-1964), qui fit partie des Collégiens de Ray Ventura, et qui composa plusieurs musiques de films ainsi qu’une opérette, Les Pieds Nickelés, avec Bruno Coquatrix.
Le peintre Paul-Marie LAPIERRE-RENOUARD (1854-1940).
L’homme de lettres François MALEPEYRE (1794-1877), qui fut l’auteur de plusieurs ouvrages à portée scientifique. Sa tombe a été récemment restaurée.
Le compositeur italien Giuseppe PERSIANI (1804-1869), dont l’œuvre la plus fameuse est l’opéra Inès de Castro (1835). Avec lui repose son épouse, la soprano Fanny TACCHINARDI (1814-1867), qui fut l’interprète de Bellini et de Donizetti : elle créa Lucia de Lammermoor qui devint son rôle fétiche. Certaines sources assurent, avec erreur, que les deux époux reposent au cimetière Montmartre.
Le poète Auguste ROBERT (1813-1883).
3ème division
Liliane et André BETTENCOURT
Louis de BROGLIE
Jacqueline FRANÇOIS
André MAUROIS
Maurice ROUVIER
Eugène SCHUELLER
ARGENTINA (Antonia Mercé y Luque : 1890-1936) : danseuse et chorégraphe espagnole, elle entra à l’Opéra de Paris où elle fut remarquée par Diaghilev qui lui confia la direction des ballets espagnols à Paris. Elle repose sous un médaillon en bronze de Renée Vautier.
Denis BAUDOUIN (1922-1995) : journaliste, il fut le conseiller politique et technique de Georges Pompidou et de Jacques Chirac.
Charles de BERNARD du GRAIL de VILETTE (1804-1850) : romancier et nouvelliste français, il fut l’ami de Balzac et connut un certain succès au milieu du XIXe siècle.
Edmond BLOUD (1876-1948) : éditeur catholique (il s’associa avec Francisque Gay pour fonder les éditions Bloud & Gay), il fut député de la Seine de 1928 à 1936. Maire de Neuilly en 1928, il fonda en 1935 l’Hôpital américain. En 1942, il fut révoqué de son poste par Vichy pour avoir affiché, en 1940, un texte appelant à la Résistance face à l’Allemagne.
Félicien BRÉBANT (1843-1907) : architecte, il fut l’auteur de l’Institut Pasteur à Paris.
La peintre Suzanne BUREL (1895-1960).
L’ingénieur Emile CACHEUX (1844-1923), qui oeuvra à la conception et à la réalisation de maisons ouvrières. Avec lui repose son fils, l’architecte Henri Emile CACHEUX (1875-1934).
L’industriel Albert COCHERY (1898-1981), qui fonda en 1926 une entreprise de liants hydrocarbonés destinés à l’entretien des routes. Il développa la fabrication ainsi que l’exploitation du tarmacadam, un mélange de laitiers de hauts-fourneaux et de goudron, peu exploité en France. Son entreprise, à la base du groupe Eurovia, appartient désormais au groupe Vinci. Sa tombe est ornée d’un médaillon d’Albert Patrisse.
Jacques DULUD (1791-1859), qui fut le blanchisseur officiel de la monarchie puis du Second empire, et qui donna son nom à la rue de Neuilly contre laquelle est accolé le cimetière.
Le Compagnon de la Libération Roger GÉRARD (1898-1968), officier de l’armée de l’air, qui dirigea des filières de renseignements sur les activités industrielles et les aérodromes allemands.
L’avocat Tiennot GRUMBACH (Etienne Grumbach : 1939-2013) dont le cabinet ne plaidait que pour les employés ou les syndicats. Neveu de Pierre Mendès France, militant maoïste à la fin des années 1960, il fut l’un des défenseurs de Pierre Goldman, lors de son procès en 1974 — il avait milité à l’UEC avec lui.
Le comédien François GUÉRIN (François Grondin : 1927-2003), interprète de premiers rôles au cinéma dans les années 1950, qui se consacra également au théâtre, en tant qu’acteur, mais aussi en tant que metteur en scène.
L’ingénieur Pierre GUILLAUMAT (1900-1991), qui dirigea durant sa carrière quelques grands groupes, tel EDF dans les années 50. Il fut ministre des Armées de 1958 à début 1960, puis un éphémère ministre de l’Éducation nationale entre 1960 et 1961. Il fut le premier président d’ERAP-ELF, qui englobe les essences et lubrifiants français. Il dirigea ce groupe pétrolier jusqu’en 1977. La fin de son mandat fut ternie par l’Affaire des avions renifleurs, dont il assuma l’entière responsabilité lors de son dénouement.
L’ingénieur des Ponts et Chaussées Charles GUILLEMOTO (1857-1907), qui travailla principalement sur les ouvrages maritimes et qui fut directeur des Travaux publics de Paul Doumer quand celui-ci était gouverneur général de l’Indochine. Sa tombe est ornée d’un bas-relief en marbre sur lequel il est représenté de profil.
Le cimetière de Neuilly possède la chapelle familiale des descendants d’un neveu du célèbre mémorialiste napoléonien Las Cases (qui est pour sa part inhumé à Passy). Parmi ceux-ci se trouve Emmanuel de LAS CASES (1854-1934), qui fut sénateur de la Lozère de 1903 à 1933.
L’écrivain et scénariste de cinéma Alfred MACHARD (1887-1962). Il repose auprès de son épouse, l’écrivaine féministe Raymonde MACHARD (1889-1971), qui fonda le Journal de la femme.
René MONTIS (René Maunoury : 1888-1959) : acteur des années 20 aux années 40 (Le Mystère de la Villa Rose en 1929, Les Croix de bois en 1931, etc..), il s’orienta vers la direction de production. Il fit encore du doublage à la fin des années 40 (Quatre plumes blanches, La Maison du dr. Edwards, etc...). Il était l’époux de la comédienne Héléna MANSON (Elena Manson : 1898-1994), qui joua surtout des seconds rôles mais dont la carrière fut étonnante : ayant tourné son premier film en 1927, elle tourna le dernier en 1988 (Les maris, les femmes, les amants de Pascal Thomas) ! Elle composa avec talent des personnages renfermés, dont la disgrâce se traduit souvent par la méchanceté (l’archétype étant le rôle de l’infirmière sadique dans Le corbeau de Clouzot). Elle fut également une comédienne de théâtre (elle fit partie de la troupe Pitoëff).
Pierre PASCAL (1861-1946), éphémère gouverneur du Dahomey de 1899 à 1900.
Colonel PASSY (André DEWAVRIN : 1911-1998) : militaire français, il fut pendant la deuxième guerre mondiale chef des services secrets de la France libre auprès du général de Gaulle. Il était Compagnon de la Libération.
Georges POIVILLIERS (1892-1968) : ingénieur français, il fit faire d’énormes progrès à la photogrammétrie, technique de photographie aérienne utilisée dans de nombreux domaines tels que la topographie, la cartographie, l’architecture, les investigations de police, la géologie ou l’archéologie. Membre de l’Académie des sciences (qu’il dirigea), il enseigna aux Arts-et-Métiers et fut également directeur de l’Institut.
Boris SOUVARINE (Boris Lifschitz : 1895-1984) : jeune juif ukrainien, ouvrier joaillier, il anima à partir de mai 1919 le Comité de la III° Internationale et publia peu après le Bulletin Communiste. Après la fondation du P.C.F., il en devient un dirigeant de premier plan, ainsi que de l’Internationale Communiste. Il s’opposa dès 1924 au stalinisme montant, mais ne s’organisa pas avec Trotski, avec lequel il rompit dès 1929. Il fut ensuite l’homme d’un seul combat, une seule obsession, l’anti-stalinisme. Son Staline, Aperçu historique du bolchévisme, publié chez Plon en 1935, fut le premier grand livre à analyser le phénomène stalinien : il y prédît le pacte germano-soviétique, prévint avant tout le monde des persécutions antisémites en Union Soviétique.
Georges TZIPINE (1907-1987) : violoniste et chef d’orchestre, il fut de tous les combats de l’avant-garde musicale en France, un temps accompagnateur des Ballets Russes, chef attitré de la compagnie Roland Petit et soutien, entre autres, d’une politique d’enregistrement de raretés du XXème siècle. Il composa également quelques musiques de films.
Jules UHRY (1877-1936) : avocat et politicien marqué à gauche, il fut maire de Creil de 1919 à sa mort. Il fut député de 1919 à 1932 puis de 1933 à sa mort.
Précisons que la tombe que l’on peut trouver au fond du cimetière, contre le mur, de Marie-Barbe Haas épouse Ravel, n’est pas la mère du célèbre compositeur Maurice Ravel, contrairement à ce qu’on peut lire parfois.
4ème division
L’architecte Marie-Pierre-René BOISSEAU (1867-1921).
La peintre Suzanne CHAPELLE (1913-1996).
Le médecin Joseph GARNIER (1796-1865), qui fut maire de Neuilly et qui repose sous un obélisque orné d’un médaillon.
L’armurier Louis-Julien GASTINNE (1812-1885), qui fut l’arquebusier de Napoléon III, et qui fonda, en épousant Joséphine RENETTE (1814-1882), elle-même fille du canonnier de Charles X, la manufacture Gastinne-Renette. Tous deux reposent dans le caveau Gastinne de cette division tandis que leur fils Jules, qui reprit la manufacture, repose dans une chapelle (Jansen) de la 5ème division. Le dernier Gastinne-Renette à avoir posséder l’entreprise repose quant à lui dans la 21ème division du cimetière Montmartre.
Jozef HOENE-WRONSKI (1776-1853) : philosophe et scientifique polonais, il participa à la guerre pour l’indépendance de son pays puis gagna la France où il se fit naturaliser. Mathématicien, technicien, philosophe, mystique..., ses travaux touchant aussi bien la politique, la religion et la philosophie que les sciences et l’industrie apparaissent aujourd’hui très confus. son tombeau a été restauré en 1937 par un comité franco-polonais. Il repose sous un buste de François Black, un compatriote.
La couturière Marie Catherine Laure LABAY (1794-1868), qui alors qu’elle était voisine d’Alexandre Dumas accoucha en 1824 d’un fils que Dumas ne reconnut qu’en 1831 : il s’agissait d’Alexandre Dumas fils, le futur auteur de La dame aux camélias. Dans le caveau reposent d’autres membres de cette descendance dont le peintre et escrimeur Alexandre LIPPMANN (1881-1960), qui fut à plusieurs reprises médaillé olympique.
L’architecte Pierre Marie MARCEL (1805- ?), élève de Vaudoyer aux Beaux-Arts, qui construisit en 1836 à Neuilly l’ancienne mairie de la commune sur un terrain lui appartenant. Il repose avec son frère Alexandre André MARCEL (1811-1895), ancien élève d’Ingres qui fut peintre d’histoire et portraitiste.
L’architecte Paul-Henri Eugène MARCHANDIER (1845-1891).
5ème division
René CLAIR
famille HERMÈS
Paul MEURISSE
Michel SERRAULT
Jean-Baptiste BÉLANGER (1790-1874) : polytechnicien et ingénieur des ponts et chaussées, professeur de mécanique à l’Ecole centrale des arts et manufactures (1838–1864), à l’Ecole des ponts et chaussées (1841–1855) et à l’Ecole polytechnique (1851–1861), il constitua une figure importante dans l’enseignement de la mécanique en France au XIXe siècle. Le buste qui ornait sa tombe a disparu.
L’architecte Albert DUCLOS (1842-1896).
Léon GUILLET (1873-1946) : professeur de métallurgie et usinage des métaux au Conservatoire National des Arts et Métiers, professeur et Directeur de l’École Centrale des Arts et Manufactures de Paris, il fut un éminent chercheur industriel dans le domaine de la métallurgie. Il fut également membre de l’Académie des Sciences et Membre d’Honneur de l’Académie Roumaine.
6ème division
L’architecte Alphonse Achille COLLE (1856-1931), qui œuvra à Neuilly, et qui fut en particulier l’auteur du monument aux morts du présent cimetière, visible à gauche de l’entrée. Il fut également l’auteur de son tombeau, un élégant divan de marbre.
La sépulture Coulomb est la dernière demeure de trois architectes : Alfred COULOMB (1838-1929), auteur de plusieurs châteaux, Maurice COULOMB (1875-1942) et Gérard BAILHACHE (1926-1987).
Les architectes Léopold GIRAULD (1860-1930) et son fils, Lucien GIRAULD (1886-1957). Le premier fut l’auteur d’un des pavillons d’octroi encore visible à Neuilly.
GYP (Sibylle Gabrielle de Riquetti de Mirabeau, comtesse de Martel de Janville : 1849-1932) : arrière petite nièce de Mirabeau, mais élevé dans un milieu ultra légitimiste, elle se fit connaître en étant l’auteur de plus de 120 romans qui connurent un succès équivalent à l’oubli dans lequel ils sont tombés de nos jours. Son œuvre est teinté d’un très grand sens de l’observation et n’est pas dénué d’humour, mais ses intrigues sont mièvres et manquent cruellement de profondeur. Gyp était nationaliste et antisémite : elle s’engagea sans modération auprès des antifreyfusards. De l’un de ses romans, Le mariage de Chiffon, Claude Autant-Lara tira un film en 1942. Auprès d’elle repose son fils, le chirurgien Thierry de MARTEL (1875-1940), qui contribua, dans les années 1920-1930 à faire de la neurochirurgie une branche autonome de la médecine. Nationaliste et antisémite comme sa mère, il s’engagea dans le premier parti fasciste français, le Faisceau de Georges Valois. Il se suicida lors de l’entrée des troupes allemandes à Paris.
Le peintre Henri LEJARS (1902-1953), sous une dalle quasiment illisible.
Le peintre Robert SANTERNE (1903-1983), ancien élève de Maurice Denis, qui exposa dans divers salons.
Le sculpteur Emile THOMAS (1817-1882) : élève de Pradier, il exposa au Salon à partir de 1843 et connut une importante carrière officielle, exécutant de nombreuses commandes publiques, en particulier dans les églises parisiennes. On lui doit la Statue de Madame Grandguillaume au cimetière d’Arras. Sa tombe est ornée d’un Adam et Eve chassés du Paradis par lui-même.
7ème division
Le comédien Jacques BERTHIER (1916-2008)
François CHALAIS (François Bauer : 1919-1996) : journaliste, il commença sa carrière dans la presse collaborationniste mais entra finalement dans la Résistance. Après la guerre, il prêta sa plume à de nombreux quotidiens (l’Equipe, France-Soir, le Figaro magazine…) ; Collaborateur de la Radio-Télévision française dès 1949, grand reporter pour « Cinq colonnes à la une », François Chalais avait aussi, dans le cadre de « Ciné-Panorama » et « A vous de juger », interviewé tout ce que le cinéma a pu compter de vedettes. Il avait également écrit les scénarios de plusieurs films. Il repose sous une dalle dont l’identité était quasiment illisible. La tombe a été récemment restaurée.
L’actrice italienne Bianca DELLA CORTE (Bianca Licenziati : 1915-2006) (Voir Félicien Marceau).
Les architectes Edouard (1845-1903) et Georges GUIARD (1873-1942), attachés à la ville de Neuilly dans laquelle ils réalisèrent plusieurs bâtiments publics.
Le peintre Georges LAMBERT (1858-1925). Avec lui repose son fils, l’architecte Jacques LAMBERT (1891-1948).
Louis-Anatole LEFOULLON (1844-1895), député de la Seine de 1893 à 1895.
Le peintre Ernest PRUNET (1840-1901).
8ème division
L’architecte et aquarelliste Alexandre Louis BADENIER (1793-1889).
La peintre et céramiste Cécile BAILLOT-JOURDAN (1887-1963) et la comédienne Claire JORDAN (1910-2007).
Le résistant Claude BOUCHINET-SERREULLES (1912- 2000) : engagé de la première heure auprès des FFL, il fut aide de camp de De Gaulle de 1940 à 1942. Envoyé auprès de Jean Moulin peu de temps avant son arrestation, il assura l’intérim et contribua à maintenir l’autorité du CNR sur les réseaux de la Résistance. Il devint après la guerre un haut fonctionnaire, membre de la délégation française à la Conférence constitutive des Nations unies à San Francisco, puis en poste à l’OECE. Il était Compagnon de la Libération.
La comédienne Rachel BOYER (1864-1935), pensionnaire de la Comédie française de 1888 à 1918, qui créa en 1913 l’Union des Arts, dite aussi Fondation Rachel Boyer, pour venir en aide aux artistes nécessiteux.
Le décorateur et peintre orientaliste Raymond FEUILLATTE (1901-1971).
L’architecte Bernard ZEHRFUSS (1911-1996), qui obtint le Premier grand prix de Rome en 1939 pour un projet de Palais de l’empire colonial français. Affecté aux bâtiments civils et aux palais nationaux en 1956, il réalisa un certain nombre de programmes prestigieux tels que le Palais de l’Unesco ou le Cnit. Il a également construit de nombreux bâtiments d’habitat social, notamment du Haut-du-Lièvre qui surplombent Nancy. En 1983, il fut élu membre de l’Académie des beaux-arts, dont il devint le secrétaire perpétuel en 1994.
9ème division
Mag BODARD (Margherita Perato : 1916-2019) : correspondante du magazine Elle en Indochine, elle rencontra le reporter et bientôt écrivain Lucien Bodard, qui devint son premier mari. A son retour en France, elle fut l’une des instigatrices de Cinq colonnes à la une (1959), le premier magazine d’information de l’histoire de la télévision française, avant d’être évincée du projet – au profit, entre autres, de son second compagnon, le journaliste Pierre Lazareff. Par dépit et par défi, Mag Bodard décida alors de se lancer dans la production cinématographique, domaine alors quasi-exclusivement réservé aux hommes. Alors que tous les producteurs avaient refusé le film, elle produisit Les parapluies de Cherbourg de Jacques Demy qui obtint la palme d’or au festival de Cannes et fit de Catherine Deneuve une vedette. Les grands films s’enchaînèrent avec les plus grands : Jean-Luc Godard (Deux ou trois choses que je sais d’elle, La Chinoise), Robert Bresson (Au hasard Balthazar, Mouchette, Une femme douce), Alain Resnais (Je t’aime, je t’aime, Michel Deville (Benjamin ou les mémoires d’un puceau, Raphaël ou le débauché), Agnès Varda (Le Bonheur, Les créatures) et, bien sûr, Jacques Demy pour deux nouveaux succès, Les demoiselles de Rochefort et Peau d’âne. Mag Bodard mit aussi le pied à l’étrier à Maurice Pialat puis à Claude Miller. Dans les années 70, elle délaissa peu à peu le cinéma pour se tourner vers la télévision. Sa spécialité ? Les grandes sagas romanesques en costume de sa fidèle complice Nina Companeez, Les Dames de la côte (qui révéla Fanny Ardant en 1979) ou encore L’allée du roi, biopic de Madame de Maintenon qui fit les riches audiences de la télévision publique à partir de 1995. Ses sociétés de production furent successivement Parc Films, fondée en 1963 et dissoute en 1972, puis Ciné Mag Bodard alias « Cinémag ».
L’historien Jean BOURGUIGNON (1876-1953) qui se fit connaître par ses travaux d’histoire locale et régionale. De 1905 à 1908, il travailla à la réorganisation des archives et bibliothèques de la Marine. Il fut directeur de cabinet de Paul Painlevé, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, puis conservateur du musée de la Malmaison. Il était membre de l’Institut.
Le peintre Paul Henri BREHAM (1856-1932).
Le producteur de cinéma Georges DANCIGERS (1908-1993), qui de 1947 à 1984 permit la naissance d’un très grand nombre de succès populaires. Il fut particulièrement attaché à Philippe de Broca (Cartouche, L’homme de Rio, Les tribulations d’un Chinois en Chine, On a volé la cuisse de Jupiter…). On lui doit également Garde à vue de Claude Miller ou encore La balance de Bob Swaim.
Le médecin Georges DUJARDIN-BEAUMETZ (1833-1895), membre de l’Académie de médecine, qui fut l’auteur de nombreux ouvrages consacres à la thérapeutique, dont un Dictionnaire de thérapeutique. Il repose sous un tombeau ouvragé de marbre et de bronze.
Le comédien René FALCONNIER (1857-1930), pensionnaire de la Comédie Française. Il repose sous un médaillon en bronze de profil par Jeanne Itasse.
Le graveur Louis-Adolphe SALMON (1804-1895), qui fut élève de Ingres avec lequel il travailla, et qui reçut le Prix de Rome en 1834.
10ème division
Edouard de BEAUMONT (1819-1888) : peintre et lithographe, élève de Boisselier, il fut un artiste reconnu spécialisé dans les illustrations en couleurs. Il publia entre 1843 et 1866 une centaine de caricatures pour le quotidien Charivari et fonda en 1879 la Societé des Aquarellistes. Grand collectionneur d’armes anciennes, il fit don de sa collection au musée de Cluny.
Jean-Jacques Emile CHEYSSON (1836-1910) : polytechnicien et ingénieur des Ponts et Chaussées, il collabora avec Frédéric Le Play pour l’organisation de l’exposition de 1867 et devint son disciple préféré. Directeur du Creusot (1874) puis professeur d’économie politique et sociale à l’École libre des sciences politiques, il fut un partisan convaincu de l’initiative privée. Membre de plus de cent sociétés dont l’Académie des sciences morales et politiques, il publia des centaines d’articles et de brochures, en particulier sur les problèmes du logement populaire. Avec ses amis Picot et Siegfried, il forma un trio de « militants sociaux » qui lancèrent des idées et des actions dont les prolongements sont toujours actuels. Il était le grand-père de l’homme politique Claude Cheysson.
L’explorateur Charles JEANNEST (1830-1891), qui tira de ses voyages l’ouvrage Quatre années au Congo (1884) qui alimenta en France le mythe colonial.
Jean-Jacques POUTREL (1934-2013), qui en 1982 dessina le premier terminal de paiement électronique qui devient l’archétype des matériels qui équipent toujours aujourd’hui les commerces du monde entier et permettent les paiements par carte bancaire. Ainsi fut créée l’entreprise de terminaux de paiements electroniques Ingenico, dont il fut le PDG.
Apollonie SABATIER (Aglaé Sabatier : 1822-1889) : peintre et salonnière française, elle posa pour de nombreux artistes et fut la muse de certains d’entre eux, en particulier de Charles Baudelaire pour lequel elle fut une des sources d’inspiration des Fleurs du mal. Gautier s’amouracha d’elle, mais elle épousa le collectionneur d’art Richard Wallace. Elle était surnommée « la Présidente » dans son salon de la Nouvelle Athènes que fréquentaient Dumas père, Musset, Nerval, Du Camp ou Flaubert. Ancienne élève de Meissonnier, elle fut également une habile miniaturiste.
L’homme de lettres polonais Constantin de ZALESKI (1827-1897) , qui fut un ancien colonel russe.
11ème division
Le compositeur et pianiste Henri BETTI (Ange Betti : 1917-2005), qui fut accompagnateur de Maurice Chevalier en 1940 avec lequel il écrivit la musique d’une quarantaine de chansons en collaboration. Il est surtout connu pour avoir été l’auteur du célèbre C’est si bon, chanté pour la première fois par Suzy Delair, immortalisé par Yves Montand, et devenu un standard de jazz international grâce à Louis Armstrong qui l’enregistra. On lui doit également des revues pour le Lido, le Moulin rouge ou les Folies Bergère, de nombreuses opérettes et spectacles musicaux, et des compositions pour la télévision et le cinéma.
Le peintre Marcel BOUYERON (1890-1976), au style réaliste teinté de romantisme. Son oeuvre, exposée dans de nombreux salons, est relativement éclectique : il peignit surtout la campagne normande sous différentes saisons, la mer , mais aussi des bouquets de fleurs. On compara souvent son style à celui de Vlaminck.
Le général Pierre HERING (1874-1963) : apprécié de Joffre à Madagascar, puis surtout de Pétain, ce visionnaire comprit dès la fin de la Première Guerre mondiale la forme qu’allaient prendre les conflits futurs, nouvelles guerres de mouvement par suite de l’intervention des chars et de l’aviation. Trop en avance pour ses pairs, le Haut Commandement et le Gouvernement ne le suivirent pas. Gouverneur de Paris en 1939, il parvint avec peu d’hommes et de matériels à replier ces unités en bon ordre au sud de la Loire. Il consacra le reste de sa vie à défendre la mémoire de Pétain et à batailler pour transférer sa dépouille à Douamont. Avec lui repose sa fille, la pianiste Marie HERING-BRUNNER (1913-2003).
René LALOU (1877-1973) : avocat à la cour d’appel de Paris, et homme d’affaires, (président directeur général de la maison Mumm, et du Champagne Perrier-Jouët), il favorisa les arts et les lettres et fit don à la Ville de Reims, le 19 juin 1967, de la chapelle Notre-Dame de la Paix, érigée par ses soins avec le concours bénévole de Léonard Foujita. Il épousa, en 1904, Marthe Dubonnet (1882-1960 : elle repose avec lui) et fut ainsi directeur général, puis président, de la maison Dubonnet, de 1940 à 1957.
Georges MILTON (Georges Michaud : 1886-1970) : acteur dans les années 30 et 40, c’est surtout par son répertoire de chansons légères qu’il se fit connaître. Son grand succès : La fille du bédouin, qu’il créa pour les besoins d’un film. On lui doit également des chansons qui ne peuvent qu’être anthologiques : Si tous les cocus, C’est pour mon papa…sans oublier l’inénarrable Avec les pompons, avec les pompons, avec les pompiers….
12ème division
La 12ème division à la particularité d’être extrêmement récente : on y pénètre par une allée « ornée » de deux groupes d’angelots d’une laideur absolu qui font penser à un cauchemar décoratif digne des pires pizzerias de banlieue. C’est dans cette division que se trouve l’emplacement du columbarium du cimetière.
Se trouvent dans cette division les tombes (ou niches cinéraires) de :
Albert BARILLÉ
Jacques COURTIN
Darry COWL
Le producteur de champagne Nicolas FEUILLATTE (1926-2014).
La pianiste et compositrice de musique contemporaine Majoie HAJARY (1921- 2017), qui allia le classicisme de sa formation personnelle avec les sonorités de ses origines (Inde, Suriname) et le jazz. Elle était l’épouse de Roland Garros, neveu de l’aviateur.
Michel MENDÈS-FRANCE (1936-2018) : fils de Pierre Mendès-France, qui fut mathématicien et dont les travaux portèrent principalement sur la théorie analytique des nombres. Dans ce caveau familial repose également son frère Bernard (1934-1991) et leur grand-mère maternel, Elvira Cicurel (1897-1973).
Jean-Bernard RAIMOND (1926-2016) : haut fonctionnaire dans la diplomatie, il fut ambassadeur de France au Maroc (1973-1977) en Pologne (1982-1984) puis en URSS (1985-1986) avant que Jacques Chirac l’appelle au gouvernement de cohabitation pour être son ministre des Affaires étrangères (1986-1988). Ambassadeur auprès du Saint-Siège (1988-1991), il continua une carrière d’homme politique et fut élu député des Bouches-du-Rhône de 1993 à 2002.
Sont également inhumés dans ce cimetière, sans que je n’ai pu pour l’instant localiser leur tombe :
Le peintre Armand BEAUVAIS (1840-1911)
Le chef d’orchestre et compositeur Louis-Antoine JULLIEN (1812-1860) : tombe reprise selon la Conservation.
Merci à Olivier Camus pour la photo de la tombe restaurée de François Chalais, à Didier Brunet pour les photos Gérard et Bergeret, à Nicolas Badin pour les photos Guérin, Zehrfuss et Poutrel, et à Olivier Betti pour les photos de la tombe de son grand-père, Henri Betti.
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