JOUY-EN-JOSAS (78) : cimetière
par
La première partie du cimetière de Jouy-en-Josas fut acquise par la Commune en 1802. Il fut étendu par la suite. La quasi-totalité des tombes intéressantes se trouve dans la partie ancienne, dans la partie haute du cimetière.
Curiosités
A l’origine, Christophe Oberkampf avait acheté des terrains dans la partie haute du cimetière pour ses descendants, dont certains s’y font toujours inhumer, occupant plusieurs tombeaux : les familles Mallet, Cabrol de Mouté, Widmer…
Le maréchal de Canrobert repose aux Invalides, mais son tombeau de famille (dont son épouse) se trouve dans ce cimetière.
Plusieurs célébrités de ce cimetière, reposant dans des tombeaux différents, sont en réalité liées par de subtils liens de famille (Lagrenée, Vaudoyer, Joxe…).
Célébrités : les incontournables…
Hubert AURIOL
Léon BLUM
Ari BOULOGNE
… mais aussi
André CHANU (1910-2008) : fondateur, à sa sortie du cours Simon, de la
Compagnie théâtrale du Plateau avec ses camarades de promotion, résistant durant la guerre, il devint à la Libération l’un des pionniers de la radio, d’abord speaker puis producteur tout en jouant la comédie dans différents théâtres Parisiens. Il produisit et présenta de nombreux Galas à Paris et en province, donnant leur chance à de futures vedettes comme Claude François. Il organisa également les Noël de l’Elysée à la demande du Président Coty. Ses nombreuses activités à l’ORTF ne l’empêchèrent pas de tourner, de 1945 à 1974, dans plus de 50 films sous la direction des plus grands.
Charles DALLERY (1754-1835) : mécanicien français, il s’adonna d’abord
à la facture d’orgue, puis perfectionna la bijouterie. Inventant en 1780 une machine à vapeur avec chaudière tubulaire, il eut le premier l’idée d’appliquer l’hélice à la navigation à vapeur et prit à cet effet un brevet d’invention en 1803. Il entreprit de construire un bateau sur ce principe, mais se ruina sans avoir pu l’achever, et le détruisit par désespoir. Il donna son nom à un passage parisien.
Jean-Clément DANINOS (1906-2001) : industriel français, il travailla dans l’automobile et l’aéronautique avant de prendre la tête de la Société Facel en août 1945 qu’il orienta vers la construction d’automobiles de prestige en créant en 1954 la marque Vega vite rebaptisée Facel Vega qui dura seulement dix ans, jusqu’en 1964. Il était le frère de l’écrivain Pierre Daninos.
Pierre GRIMAL (1912-1996) : historien et latiniste français, il fut l’auteur d’un très grand nombre de traductions et d’ouvrages sur la Rome antique qui firent dates. Il était membre de l’Institut.
Louis JOXE (1901-1991) : politicien français, ancien diplomate, il fut ministre sans interruption de 1959 à mai 1968, en particulier aux Affaires algériennes (à ce titre, il mena les négociations avec le FLN qui menèrent aux Accords d’Evian et à l’indépendance) et à l’Education nationale. Député UDR du Rhône de 1967 à 1977, il fut ensuite nommé membre du Conseil constitutionnel, qu’il quitta fin février 1989. Il était le père de Pierre Joxe, qui fut ministre de François Mitterrand, et le gendre de Daniel Halévy.
Le peintre Jean-Baptiste LAGRENÉE (1776-1854), qui fut dessinateur aux manufactures de Sèvres, Lyon, Beauvais et de Jouy. Il repose avec les membres de sa famille dans un ensemble de cinq stèles qui mériteraient un nettoyage.
Le peintre Jean LANCELIN (1882-illisible).
Le peintre Georges LEROUX (1877-1957), ancien élève de Bonnat et Grand prix de Rome, qui fut frappé par les horreurs de la guerre à laquelle il participa et qui lui inspira de nombreuses toiles. Il fut également décorateur, tant pour les bâtiments publics que pour les grandes fresques murales des paquebots. Il était membre de l’Académie des Beaux-Arts. Sa tombe est ornée d’un médaillon en bronze par Louis Prost.
Le peintre et maître-verrier Charles Paul NICOD (1819-1898). Avec lui repose son père, Pierre Louis Aimé NICOD (1778-1837), qui fut chirurgien en chef de l’Hôpital Beaujon et chirurgien de Louis XVIII et de Charles X.
Jacques TOUTAIN (1929-1985) : maire de Jouy de 1970 à sa mort, il fut un éphémère sénateur des Yvelines en 1985.
Quatre générations d’architectes se partagent la sépulture Vaudoyer dans ce cimetière : Antoine Laurent VAUDOYER (1756-1846) : élève de Marie-Joseph Peyre, il fut lauréat du Prix de Rome en 1783. Il fut le premier architecte d’une famille qui en compta beaucoup. Il travailla à l’extension du collège de France, de la Sorbonne et fut chargé du chantier de l’Institut de France lorsque celui-ci vint occuper le Collège des Quatre Nations (c’est en particulier lui qui transforma la chapelle en salle de réunion pour l’Assemblée). Il fut élu membre de l’Académie des Beaux-Arts. Avec lui repose son épouse, Alexandrine Lagrenée (1768-1847), sœur du peintre Jean-Baptiste Lagrenée inhumé dans un autre tombeau du cimetière. Leur fils, Léon VAUDOYER (1803-1872), fut influencé par les idées de Saint-Simon et d’Auguste Comte, et devint l’un des pères de l’architecture historiciste. Il obtint le grand prix de Rome en 1826 et le premier prix au concours pour la construction de l’hôtel de ville d’Avignon en 1838. A partir de 1845, il agrandit, avec Gabriel-Auguste Ancelet, les bâtiments du prieuré de Saint-Martin-des-Champs occupé par le Conservatoire des arts et métiers et dota l’église d’une nouvelle façade de style néo-flamboyant. En 1852, il fut chargé de la construction de la cathédrale de la Major de Marseille, puis en 1852 de l’isolement et de l’agrandissement de la Sorbonne. Il fut l’auteur de plusieurs tombeaux, dont celui du général Foy au Père Lachaise ou de Poussin à Rome. Parmi ses nombreux élèves figurent Davioud et Espérandieu. Fils du précédent, Alfred VAUDOYER (1846-1917) travailla essentiellement pour une clientèle parisienne aisée, mais réalisa également plusieurs bâtiments pour les expositions universelles du XIXe siècle. Il repose ici avec son épouse Marie Félicité Viollet-le-Duc (1854-1877), sœur du célèbre architecte Eugène Viollet-le-Duc. Leur fils enfin, Georges VAUDOYER (1877-1947), fut un pionnier de la cité-jardin, et fut impliqué dans la construction de nombreuses réalisations d’HLM.
Il est à noter que cette famille possède également un tombeau dans la 13ème division du cimetière Montparnasse à Paris où figurent sur la stèle les noms d’Antoine-Laurent et de son épouse, de Léon et de Marie-Félicité Viollet-le-Duc. J’ignore la raison de ces deux tombeaux : y a-t-il eu transfert de l’un à l’autre (sans savoir dans quel sens ?). Quelqu’un a peut-être plus de connaissances sur ce sujet.
- Tombeau Vaudoyer au cimetière Montparnasse (13ème division).
Dans un autre tombeau de famille repose l’académicien
français Jean-Louis VAUDOYER (1883-1963). Fils d’Alfred Vaudoyer, beau-frère de Daniel Halévy, il fut conservateur du musée Carnavalet. C’est comme critique d’art et écrivain qu’il acquit sa notoriété auprès du grand public, collaborant à L’Écho de Paris ainsi qu’à plusieurs revues. Auteur de romans et poèmes, plus proche dans sa manière de l’impressionnisme que du réalisme, on lui reprocha d’avoir accepté d’être administrateur de la Comédie française pendant l’Occupation, mais tout le monde s’accorda pour reconnaître qu’il avait assumé la fonction dans une période particulièrement difficile avec efficacité et dignité. Il fut élu à l’Académie française en 1950.
L’économiste Pierre VERNIMMEN (1946-1996)
Samuel WIDMER (1767-1821) : industriel suisse, il assista son oncle Christophe-Philippe Oberkampf dans la fabrication des toiles peintes. À cette occasion, il inventa la machine à graver les cylindres en cuivre destinés à l’impression des toiles, et découvrit le vert solide, d’une seule application. C’est lui qui importa d’Angleterre la machine à ouvrer le coton. Ses facultés s’étant égarées, il se donna la mort.
Merci à cp pour la photo Daninos.
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