OBERKAMPF Famille
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On lit souvent qu’Oberkampf est inhumé au Père Lachaise : en réalité, comme nous allons le voir, c’est plus compliqué que cela.
Christophe-Philippe OBERKAMPF (1738-1815) était un industriel allemand naturalisé français. Né dans une famille de teinturiers, il acquit son indépendance et enta comme graveur à la manufacture d’impression de Samuel Koechlin et Dollfus à Mulhouse, avant de fonder une manufacture de toiles imprimées à Jouy-en-Josas, où était fabriquée la toile de Jouy. Les premières furent imprimées en 1760 et avec le succès, Oberkampf agrandit sa fabrique sur un vaste terrain.
Dans les années 1770, une évolution technique d’importance va permettre à l’entreprise d’augmenter considérablement sa production : les planches de bois sont remplacées par des plaques de cuivre, gravées également mais souples qui vont pouvoir être fixées sur des tambours cylindriques. L’entreprise entra dès lors dans l’ère de la mécanisation. Elle reçut en 1783 du roi Louis XVI le titre de manufacture royale.
En 1790, Oberkampf fut nommé maire de Jouy-en-Josas. La manufacture resta florissante durant la Révolution et devint la deuxième entreprise du royaume après la manufacture de glaces de Saint-Gobain. Au début du XIXe siècle pourtant, la demande chuta et dut réduire ses effectifs. Quand Oberkampf mourut en 1815, son fils Émile lui succèda. Celle-ci, reprise par Barbet de Jouy en 1822, fit finalement faillite en 1843.
Christophe-Philippe Oberkampf fut enterré dans le jardin de sa maison, devenue aujourd’hui le conservatoire de Musique de la commune de Jouy-en-Josas. Il repose sous une tombe néoclassique ouvragée avec son épouse tandis que plusieurs membres de la famille furent inhumées sous des stèles attenantes. Son nom a été donné à une rue de Paris, dans le XIe arrondissement ainsi qu’à la station de métro qui la dessert.
C’est donc bien son fils Emile OBERKAMPF (1787-1837) qui reprit l’entreprise qui fut inhumé au Père Lachaise, dans la 39ème division, tombeau qu’il partage avec sa descendance. Le pourtant très sérieux et impeccable Jules Moiroux fit la confusion dans son guide entre le père et le fils, confusion entretenue depuis dans de nombreux ouvrages.
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