BLUM Léon (1872-1950)
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Figure emblématique du Front populaire, sa carrière ne se limita pas à cette participation, loin de là.
Il entra en politique durant l’Affaire Dreyfus dans le sillage de Jaurès, avec lequel il fonda le quotidien l’Humanité en 1904. Durant la Première Guerre mondiale, conscient du danger allemand, il soutint l’Union sacrée, ce qui lui aliéna la partie radicale des socialistes. Il devint l’un des dirigeants de la SFIO en 1919, et refusa l’année suivante, au Congrès de Tours, de suivre la majorité en faveur de l’adhésion à la IIIe Internationale ouvrière.
- Acte de naissance de Léon Blum - Paris.
Face aux menaces représentées par les Ligues d’extrême-droite, il se rapprocha des radicaux et des communistes : le programme de Front populaire qui gagna les élections de 1936, et qui le portèrent à la présidence du Conseil, améliora considérablement le sort des plus modestes (congés payés, augmentation des salaires, conventions collectives, scolarité obligatoire jusqu’à 14 ans...). Cependant, les attaques de la droites et l’antisémitisme forcené dont il fut la victime le fragilisèrent. Les pressions exercées par les radicaux et la Grande-Bretagne contre une intervention en Espagne durant la Guerre civile mirent fin à l’expérience socialiste.
En 1940, il refusa d’accorder les pleins pouvoirs à Pétain. Arrêté, il fut présenté devant le Procès de Riom, orchestré par Vichy dans le but de juger les responsables politiques de la IIIe République pour leurs responsabilités dans la défaite de 1940, mais sa défense y fut remarquable. Livré par Laval aux Allemands, il fut déporté à Buchenwald, où il demeura de 1943 à 1945.
Il reprit ses fonctions politiques après la guerre, et fut à nouveau un éphémère président du Conseil en 1946-1947, le dernier avant l’adoption de la Quatrième République.
Réfugié à Jouy en Josas, il y mourut et y fut inhumé sous un tombeau étrange, formant un carré de dalles disjointes.
La tombe a été rénovée depuis.
Merci à Olivier Camus pour le complément photo.
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