Passy (75) : tombeaux remarquables de la 10ème division
par
LES PERSONNALITÉS
Tristan BERNARD
André CHAUMEIX
François DELIMAL
Henry FARMAN
Edgar FAURE
Louis GASTÉ
Rosemonde GERARD
René LASSERRE
famille GUERLAIN
Robert Georges NIVELLE
Evelyne PAGÈS
Maurice PALEOLOGUE
Jean PATOU
Joseph Marie PORTALIS
François RAYNOUARD
Maurice ROSTAND
Marie VENTURA
Gérard de VILLIERS
... mais aussi
L’homme de lettres Marcel BALLOT (1860-1930), qui fut critique littéraire au Figaro, et dont la tombe est actuellement en reprise.
L’homme de lettres Maurice BONIFACE (1862-1945), auteur de comédies légères (La tante Léontine).
Paul BOUTEILLER (1921-2011), ancien chargé de mission à la Présidence de la République au temps du Général de Gaulle , il s’occupa de l’Afrique noire et des départements d’Outre-Mer. Il fut préfet de la Guyane pendant plusieurs années, puis fut ensuite chef de la mission française d’aide et de coopération à Dakar.
Le général de l’Armée de l’Air Jean CALMEL (1913-1987).
Le général comte Christian de la CROIX de CASTRIES (1902-1991), connu pour avoir commandé le camp retranché de Dien Bien Phu lors de la guerre d’Indochine en 1954. On le sait, il résista avec les 10 000 soldats du corps expéditionnaire français pendant 57 jours à l’assaut des troupes du général Võ Nguyên Giáp, quatre à six fois supérieures en nombre. Il fut fait prisonnier à la chute du camp retranché le 7 mai 1954.
Maurice DOUBLET (1914-2001) : successivement sous-préfet de Vichy (1949), préfet du Tarn (1958) et de l’Isère (1961-1966) ; dernier préfet de la Seine (1967-1968) au moment de la création des nouveaux départements de la région parisienne, il devint préfet de Paris en 1968 avant d’assurer, en 1969, la fonction de préfet de la région parisienne jusqu’en juin 1975. Candidat aux municipales de mars 1977 sur la liste patronnée par Jacques Chirac dans le XIIe arrondissement de Paris, il abandonna toutes ses responsabilités pour diriger le cabinet de celui-ci jusqu’en 1979.
Roger FREY (1913-1997) : engagé dans la Résistance, il fut chargé de mission auprès de MacArthur, soldat dans les campagnes d’Allemagne et d’Autriche, et en mission en Chine auprès de Mao-Tsé-Tung et de Chou-en-Lai. Il adhéra en 1947 au RPF, fit partie du comité directeur du mouvement gaulliste et en devint en 1951 le trésorier. Il siègea à l’ Assemblée de l’Union française dès 1952. Proche de Jacques Soustelle, il s’activa lors de la crise de mai 1958 à préparer le retour de De Gaulle au pouvoir. Ministre de l’Information entre 1959 et 1960, il fut ministre de l’Intérieur de 1961 à 1967. A ce titre, il dut lutter contre les activités de l’OAS à la fin de la guerre d’Algérie. Il réprima violemment une manifestation d’Algériens le 17 octobre 1961, pendant laquelle plusieurs dizaines d’entre-eux furent tués et jetés dans la Seine. C’est également sous son ministère que Mehdi Ben Barka fut enlevé par des policiers marocains en 1965. Il fut encore ministre d’État chargé des relations avec le Parlement entre 1967 et 1971, puis ministre d’État chargé des réformes administratives jusqu’en 1972. Député de Paris dès 1962, il ne fut effectivement parlementaire qu’à partir de 1973. De 1974 à 1983, consécration de sa carrière politique, il fut président du Conseil constitutionnel.
Léon GEOFFRAY (1852-1927) : diplomate français, il fut l’un des principaux artisans de l’Entente cordiale avec la Grande Bretagne. Il fut nommé en 1910 ambassadeur de France à Madrid, auprès du roi Alphonse XIII.
Le baron Jean GOUJON (1898-1976), qui fut gouverneur du Sénégal. Avec lui repose l’architecte Albert VÊQUE (1876-1965).
Le compositeur Georges Adolphe HÜE (1858-1948), ancien élève de Charles Gounod et de César Franck. Il remporta en 1879 le Prix de Rome avec sa cantate Médée. Il connut un vrai succès public, et sa dernière œuvre pour scène fut Riquet à la houppe basé sur le conte de Charles Perrault. Hüe composa également des œuvres pour chorales.
Louis LE CAMUS (mort en 1905) : les sites et les livres se répètent en se contredisant. Ecrivain ? Peintre -il le fut a priori- ? Sculpteur ? Fut-il l’auteur du chien couché en bronze qui orne sa tombe ? Aucune certitude.
Le peintre Jacques LESTRILLE (1904-1985) : influencé par Bonnard, il se joignit au groupe de jeunes peintres formé par Brianchon, Aujame, Planson, etc. Il travailla surtout en Bretagne.
Le journaliste Paul LÉVY (1886-1959), il travailla à L’Aurore, au Journal et à L’Intransigeant. Il fonda en 1918 l’hebdomadaire Aux Écoutes, qui lui survécut jusqu’en 1969. Y repose également son fils, l’avocat pénaliste Thierry LÉVY (1945-2017), qui défendit des clients célèbres, tels Claude Buffet pour l’assassinat de deux otages à la maison centrale de Clairvaux avec Roger Bontems (il ne put pas le sauver de la guillotine) ou encore Christian Didier, assassin de René Bousquet. Il fut un habitué des plateaux télévisés durant les années 2000, prenant part à des débats sur des faits de société, et s’opposant parfois rudement à des personnalités controversées.
Emile MATHIS (1880-1956) : constructeur automobile, il investit ses économies pour créer la société « Mathis and Co » à Strasbourg et embaucha Ettore Bugatti à ses côtés. En parallèle, il créa une seconde société « EEC Mathis » en vue de devenir distributeur d’automobiles de diverses marques. Son association avec Ettore Bugatti permit de construire des véhicules Mathis Hermes Simplex. En 1907, les associés se séparèrent et Mathis fit construire une vaste usine à Strasbourg afin de développer son activité. Lorsque la France tomba aux mains des allemands, lors de la Seconde Guerre mondiale, il quitta la France pour les États-Unis, emportant les plans de son usine, qu’il transmit aux américains pour qu’ils la bombardent afin de détruire la production de munitions que les allemands avaient lancée. De retour en France, en juillet 1946, il fut peu à peu acculé à la faillite ; en 1953, les biens des usines de Strasbourg furent vendus à Citroën.
Jean MICHARD-PELISSIER (1909-1976) : député des Hautes-Alpes de 1936 à 1942, il fut membre du Conseil constitutionnel de 1959 à 1968.
Le gouverneur des colonies Charles PALANT (1859-1947) et son petit-fils, l’économiste Christian PALANT (1921-2001).
L’économiste Louis POMMERY (1893-1962).
Constantin ROZANOFF (1905-1954) : pilote d’essais français d’origine polonaise, il participa à la bataille de France puis fut cloué au sol par l’occupant avant d’entrer dans la Résistance. Il devint l’un des premiers Français à piloter un avion à réaction : entré chez Dassault comme directeur des essais en vol, il assura la mise au point des premiers chasseurs à réaction français de grande série, l’Ouragan puis la série des Dassault Mystère. Le 24 février 1954, aux commandes d’un Mystère IV, il fut le premier pilote français à franchir le mur du son en vol horizontal. Il trouva la mort un mois plus tard aux commandes d’un Mystère IV lors d’une démonstration. Sa dalle funéraire reproduit de manière stylisée un avion.
Albert TUCCI (1896-1973) qui fut sénateur du département de Constantine (Algérie) de 1948 à 1952.
Jean-Pierre WIMILLE (1908-1949) : pilote automobile français, il conduisit avant guerre pour l’écurie Bugatti et après guerre pour Alfa Romeo. Il est considéré comme le meilleur pilote de son époque et l’un des plus grands pilotes français de tous les temps. Le nombre de ses victoires est impressionnant (Grand Prix automobile de France en 1936 et 1948, 24 heures du Mans en 1937 et 1939, Grand Prix automobile de Suisse et de Belgique en 1947, Grand Prix automobile d’Italie en 1948...). Il se tua au volant d’une Simca Gordini lors d’un tour d’essai en Argentine.
Curiosités
La division possède une tombe Carnot : il s’agit de la sépulture de famille de l’un des petits-fils du président Sadi Carnot.
La tombe de Bertrand Peugeot (+2009) abrite évidemment un membre de la famille des constructeurs automobiles.
Le 4 septembre 1946, un Douglas DC-3D fut victime d’un accident entre Paris et Londres, faisant une vingtaine de morts. Parmi eux, la première hôtesse de l’Air à Air France Paulette Vavasseur, âgée de 21 ans. Elle est inhumée dans ce cimetière.
Eléments artistiques significatifs
la tombe Decoisy (sans autre moyen d’identification) est ornée d’un médaillon en bronze par Maurice Delannoy.
La tombe de Galea est surmontée d’une Vierge à l’enfant gothique.
La tombe d’Herbez de la Tour est ornée d’un médaillon par G. D’Anghel.
La descente de croix en bronze par M. Thomas que l’on trouve sur la tombe Minassian est produit en série et se retrouve à plusieurs reprises dans les cimetières parisiens.
L’un des tombes les plus emblématiques du cimetière est celle du baron hongrois Pierre de Perenyi (mort en 1957) : elle est surmontée par une délicate reproduction de la Piéta de Michel-Ange. La gangue de plexiglas qui l’entoure pour la protéger lui donne paradoxalement un caractère assez contemporain.
Le buste en bronze de la tombe Renaud par H. Thiebaut.
La tombe des frères Jacques et Léo Van Parys, morts au combat durant la Seconde Guerre mondiale, est ornée d’un bas-relief en bronze les représentant par Etienne de Mayer.
Quelques vitraux.
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