METZ (57) : cimetière de l’Est
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Le cimetière de l’Est est le plus grand cimetière de la ville de Metz. L’histoire des cimetières de la ville est celle de toutes les grandes communes de France : exiguïté des cimetières paroissiaux, vapeurs méphitiques à l’origine de maladies liées aux entassements anarchiques des corps...
A la fin du XIXe siècle, une première solution fut trouvée avec la limitation à trois cimetières : Pontiffroy, cimetière de l’hôpital créé en 1833, le cimetière de Chambière [1], et le cimetière de Bellecroix, créé en 1793, situé dans la gorge de la double couronne du Fort de Bellecroix, qui accueillit en particulier les dépouilles des paroisses de Moselle et d’Outre-Moselle dès 1794 [2].
En 1831, une épidémie de choléra contraignit la municipalité à trouver rapidement une solution pour gérer l’afflux de corps. Après des tractations avec le propriétaire du terrain, le cimetière de l’Est ouvrit finalement ses portes en 1834. De nouvelles entrées furent percées en 1864, notamment celle de l’avenue de Strasbourg à l’attention des protestants dont la section se situe dans cette zone du cimetière, auparavant l’entrée principale de la rue du Roi-Albert étant l’unique accès à la nécropole. De nombreuses extensions permirent au cimetière de septupler sa superficie d’origine d’environ 2,5 ha afin d’atteindre aujourd’hui celle de 17,5 ha. Il a également été doté d’un crématorium au XXe siècle.
Ce cimetière mérite vraiment l’intérêt des taphophiles. Si les personnalités qui y reposent ne parleront pour l’essentiel qu’aux Messins (car ils donnèrent leurs noms à des artères), on y viendra pour l’éclectisme des styles de tombeaux : le cimetière de l’Est est le champion de France en ce qui concerne le "néo" : néo-antique (égyptien, grec et romain), néo-médiéval (roman, gothique, flamboyant).
Deux couleurs dominent le cimetière : le jaune de la pierre de Jaumont, utilisé le plus souvent par les familles les plus notables, et le vert, omniprésent, de la végétation, particulièrement celui du lierre qui s’empare des tombeaux et leur donne une touche éminemment romantique.
Curiosités
- Munissez-vous d’un plan avant votre visite (trouvable sur Internet), car chercher à anticiper la logique alphabétique des divisions vous rendrait fou !
La partie ancienne du cimetière, composée des sols des quatre sections organisées autour du rond-point et l’ensemble des monuments funéraires qui s’y trouvent, furent inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 29 juillet 2003. C’est ainsi que
- La double rangée protestante (ACP).
l’on pourra localiser les principales personnalités selon la division qu’elles occupent, établies en fonction des points cardinaux (ACN, ACE, ACS, ACO). A cette légende on ajoutera la double-rangée protestante (ACP), et la partie "murale" du cimetière historique (ACM). Ce quadrilatère historique constitue l’une des plus harmonieuses conservations de tombe du début du XIXe siècle en France, le tout sur des surfaces engazonnées. Beaucoup de tombes sont dans en très mauvais état, mais organiser des reprises ferait perdre tout son charme au lieu. En raison d’hypothétiques risques, un panneau annonce la couleur !
Si tant de tombes paraissent abandonnées, il y a, en dehors des considérations similaires à tous les cimetières anciens, un particularisme lié à l’histoire de Metz : certaines appartiennent à des familles "françaises" qui quittèrent la ville lors de l’annexion allemande de 1871, et qui de facto abandonnèrent leurs tombes familiales. A l’inverse, certaines tombes édifiées lors de l’occupation allemande furent abandonnées par les familles lors de la restitution de la Moselle à la France en 1918.
Des tombes écrites en allemand témoignent de l’histoire changeante de la ville.
Le cimetière de l’Est comporte plusieurs monuments commémoratifs. La plupart se trouve sur la grande allée donnant sur l’entrée principale :
- Monument commémoratif de la guerre franco-allemande de 1870-1871 et tombe d’un officier français, le lieutenant Vever, mort le 16 août 1855 à Sébastopol lors de la guerre de Crimée (1853-1856). Ce monument à l’origine appartenait à la famille Vever qui a donné la concession à perpétuité à la ville de Metz pour servir de sépultures aux soldats français morts à Metz pendant la guerre guerre franco-allemande.
- Monument sans nom « A la mémoire des Français d’Outre-Mer de toutes confessions morts pour la France et de ceux qui reposent dans les cimetières des territoires qui furent autrefois français »
- Monument commémoratif des malgré-nous, situé à l’entrée principale du cimetière de l’Est « 1942-1945 A la mémoire des malgré-nous victimes de l’incorporation de force. La ville de Metz reconnaissante »
- Monument commémoratif 1939-1945
- Monument commémoratif aux familles canadiennes reposant dans la région alors que les forces canadiennes étaient au service de l’OTAN (1953-1967)
On trouve également une chapelle à l’entrée principale rue du roi Albert.
Ce cimetière possède son "tombeau à miracles" comme il en existe tant : celle du père POTOT (Nicolas Marie Dieudonné Potot : 1771-1837). Ancien avocat au parlement, il devint chef de bataillon, mais après des blessures de guerre à la révolution, il revint aux ordres et devint chanoine de la cathédrale de Metz où il œuvra dans le cadre du catholicisme social naissant. Ce tombeau fut réalisée par Pierre Deny sur un bloc quadrangulaire en pierre d’Euville. Il y est représenté priant, une jambe raide suite à ses blessure. Pendant longtemps, la tradition voulait que les filles désirant se marier viennent y déposer leur chapelet ! Force est de constater que la coutume est en déshérence ! [3]
Le cimetière possède un grand nombre d’œuvres d’art funéraires variées (chapelles ornées, bustes, médaillons, vitraux…). Deux artistes émergent plus particulièrement : Charles Pêtre (mort à Bourges (18) en 1907, j’ignore où il repose. Un site le dit ici mais je ne pense pas que ce soit le cas) et Emmanuel Hannaux (qui repose à Paris au cimetière Montmartre).
- Tombe Antonowitsch [F] - pas de signature
- Tombe Charpentier [E] - pas de signature
- Tombe Copeaux [H] - pas de signature
- Tombe du lieutenant Maguin [C] - Médaillon par Jules Déchin
- Tombe Hurlin - pas de signature
- Tombe Schwab [I] - pas de signature
- Tombe du prêtre Mongin [ACM] - médaillon par André Abel
- Tombe d’Hortense Pêtre, épouse de Charles Pêtre qui signe son médaillon [ACN]
- Tombe de Robert Scoutteten [ACS] - médaillon signé par Charles Pêtre
- Buste du maire Paul Vautrin [allée principale] par Paul Niclausse
- Tombe Guyot [ACO] - buste par Petitmangin
- Tombe rendue anonyme en raison de la destruction de la plaque d’identité des défunts.
- Tombe Bour
- Tombe Giraud, professeur de musique
- Dégradation et vandalisme... La statue de la tombe Mansuy, par Pierre Deny, a perdu la tête !...
- ... elle a été récupérée et remisée à la conservation.
- L’une des plus imposantes chapelles du cimetière, celle d’une famille de tanneurs (famille Michels - Maire)
- Belle colonnade de la famille Roths.
Le cimetière de l’Est est l’un de ces cimetières, comme il n’y en a finalement pas tant que ça, très bavard sur les professions des défunts. C’est toujours une plus-value pour le taphophile qui aide a envisager les composantes sociales d’une ville. A chaque fois, je me dis que les postes de dépenses ont bien changé depuis le XIXe siècle, car un carrossier ou un "limonadier" ne pourraient plus se faire édifier aujourd’hui des tombeaux aussi remarquables.
Célébrités : les incontournables...
Le juge Pierre MICHEL
Plusieurs personnalités sont évoquées sur les tombeaux de famille de ce cimetière, sans pourtant y reposer :
- Une plaque de la tombe familiale des CARRÉ de MALBERG rappelle la mémoire de Caroline (1829-1891), co-fondatrice de la société des filles de saint François de Sales et de sa branche missionnaire les Salésiennes missionnaires de Marie Immaculée. Cette dernière reposa ici jusqu’en 1899, date de la translation de ses restes en la chapelle du Foyer de l’institution qu’elle avait créée, à Lorry-lès-Metz. Son procès en béatification est en cours depuis janvier 2009. En 2014, elle fut déclarée Vénérable. [ACE]
- Le tombeau de la famille JACQUEMIN signale la mémoire de deux architectes qui sont inhumés au cimetière de Préville de Nancy : Claude et Rémy-Edouard. [ACE]
- Le tombeau de la famille MANGIN évoque à la fois le préfet de police Claude Mangin (+1835), qui repose à Paris au cimetière Montparnasse, ainsi que son petit-fils, le général Charles Mangin (+1925), qui repose aux Invalides. [ACO]
- Une tombe de la famille MAUD’HUY constitue un cénotaphe pour le général Louis Ernest de Maud’huy qui repose également aux Invalides. [ACO
... mais aussi
Charles ABEL (1824-1895) : avocat, écrivain et historien, il publia de nombreux articles sur l’histoire et les institutions communales de Metz et fut président de l’académie nationale de Metz et président de la Société d’archéologie et d’histoire de la Moselle. Par défi politique, il se fit élire en 1874 député protestataire [4], au Reichstag. Il fut réélu, sur la même circonscription, en 1877. [ACE]
Dans le tombeau de la famille AMOS repose le protestant luthérien Gustave AMOS (1840-1910) qui fonda en 1868 la brasserie qui porte son nom. il fut mortellement blessé, écrasé par un fiacre, devant la porte de sa brasserie. Son fils, également prénommé Gustave (1870-1924), lui succéda. Elle devint la troisième brasserie de Moselle [ACP].
Jacques François ARDANT de BEAUBLANC du MAS-JAMBOST (1761-1836) : ingénieur des ponts et chaussées, chargé de travaux importants à La Rochelle et à Dunkerque, il participa dans l’armée aux campagnes révolutionnaires puis impériales, dirigeant les travaux de défense de la forteresse de Mayence en 1800. Avec lui repose son fils, le général Paul Joseph ARDANT (1800-1858), il fut un député conservateur de la Moselle de 1842 à 1848. Il mourut au polygone de Vincennes, victime d’un accident, lors d’une expérience de tir, en présence du Ministre de la guerre. [ACO]
L’officier François Sébastien AYMÉ (1762-1843), qui fut membre de membre de la Commission des sciences et des arts et directeur des ateliers de menuiserie en Égypte lors de la campagne de Bonaparte.
Paul Théodore Auguste BEZANSON (1804-1882) : maire de Metz de 1871 à 1877, il fut révoqué par les autorités allemandes. Il se fit élire député protestataire au Reichstag allemand de 1877 à 1882. Le médaillon qui orne sa tombe est de Emmanuel Hannaux. [C]
Barthélémy BOMPARD (1784-1867) : drapier favorable au gouvernement de Juillet, il fonda le journal l’Indépendant de la Moselle, devint maire de Metz en 1832, et fut élu député conservateur de la Moselle en 1837. [ACE]
Maurice BOMPARD (1854-1935), petit-fils du précédent, diplomate, il fut gouverneur général de Madagascar de 1889 à 1891, ambassadeur de France en Russie de 1902 à 1908, où il participa aux négociations qui donnent naissance à la Triple-Entente, puis ambassadeur auprès de l’Empire ottoman de 1909 à 1914 (il fut rappelé lorsque la Première Guerre mondiale éclata). De 1920 à 1933, il fut sénateur de la Moselle et délégué à la conférence de Lausanne en 1923. [ACN, rond-point]
Jean-Baptiste BOUCHOTTE (1754-1840) : engagé volontaire dans les armées révolutionnaires, commandant temporaire de Cambrai en 1792 où il empêcha la ville de tomber aux mains des Autrichiens lors de la trahison de Dumouriez, il fut nommé ministre de la Guerre par la Convention nationale en avril 1793 où il fut attaqué avec violence par des représentants aux armées et même des généraux qui lui reprochaient de républicaniser les états-majors. Proche des Hébertistes, il fut ardemment soutenu lors de la prise de pouvoir des Montagnards. A son poste, il créa onze armées, incorporant 700 000 hommes qui furent levés, habillés, armés dans un délai de quatre mois. Il fit montre d’une certaine sagacité en nommant officiers Kléber, Masséna, Moreau et Bonaparte. La chute des Hebertistes causa sa destitution, son arrestation et son emprisonnement, mais il échappa à la guillotine et se retira à Metz. [ACS]
L’architecte Joseph CODBAT (1833-1905). [C]
Le médecin inspecteur Joseph Charles DAGA (1825-1885), membre du comité consultatif du service de santé militaire, qui œuvra sans relâche pour réorganiser les services de santé français. L’académie de médecine reconnut la qualité de ses travaux publiés sur la variole et la fièvre typhoïde. Il dispose dans ce cimetière d’un imposant obélisque. [ACE]
Le sculpteur et architecte Pierre DENY (1789-1844), qui a laissé de nombreuses traces de ses œuvres dans Metz. [ACS]
Le compositeur Victor DESVIGNE [5] (1805-1853), ancien élève d’Onslow qui dirigea l’orchestre du théâtre de Metz de 1828 à 1831 et fonda le Conservatoire, qui contribua à faire de Metz l’une des villes les plus musicales de province au cours du XIXè siècle. Sa fille épousa le sculpteur animalier Christophe Fratin. Sa tombe est ornée d’un médaillon par Charles Pêtre.[ACN]
Le baron Gilbert DUFOUR (1769-1842), qui commença une carrière militaire durant la Révolution. Nommé commissaire des guerres de la garde impériale en 1805, il y devint commissaire ordonnateur et fit toutes les campagnes de l’Empire avec la Garde. Créé baron de l’Empire en 1813, président du Conseil général de la Moselle de 1833 à 1841 et maire de Metz de 1839 à 1842, il fut élevé à la dignité de pair de France en 1841. Le médaillon qui orne sa tombe est de Augustin Pioche.[ACO]
L’imprimeur et lithographe Henry ETIENNE (1828-1892). [ACN]
Pierre-Xavier FINOT (1809-1873) : médecin à l’armée d’Afrique, il servit en Algérie dans les premières années de la conquête et y développa la vaccination. [B]
Le marquis Joseph-Jules de FOUCAULD (1782-1821), officier qui combatit en Pologne, en Espagne, puis en Hollande. Elu député de la Corrèze dans la Chambre introuvable en 1815, il vota avec les « ultras ». En 1816, il ne put être réélu car il n’avait pas encore quarante ans. Inhumé à l’origine au cimetière de Bellecroix, son tombeau ouvragé fut rapporté ici. [ACN]
Le zoologue Dominique Henri Louis FOURNEL (1813-1846). [ACO]
L’évêque constitutionnel de Moselle Nicolas FRANCIN (1735-1802) qui fut élu en 1791 par l’Assemblée constituante en remplacement du cardinal-évêque de Metz Louis-Joseph de Montmorency-Laval, réfractaire à la constitution civile du clergé. Inhumé à l’origine au cimetière de Bellecroix, son tombeau ouvragé fut rapporté ici où il constitue le plus ancien tombeau du cimetière. [carrefour des sections K, S, L et T]
L’ingénieur chimiste Edmond FRIDRICI (1849-1902), qui fut également archiviste et conservateur du musée de Metz, et qui tenta d’introduire en Moselle la culture de la betterave et l’industrie sucrières. Avec lui repose son fils, Roger FRIDRICI (1897-1981), membre de l’administration préfectorale, actif dans la Résistance, qui joua un rôle important dans l’établissement de la Maison d’Izieu, en 1943. Déporté à Flossenbürg, il revient d’Allemagne à la libération du camp. [B]
Jean Jacques Charles GAUTIEZ [6] (1809-1856), architecte diocésain proche de l’épiscopat, membre de l’Académie de Metz. On lui doit de nombreuses chapelles et églises dans tous les styles médiévaux répertoriés, et d’autres constructions à Metz. [ACO]
GAVARNI (Valentin Bekaert : 1813-1895), qui fut régisseur du théâtre de Metz puis artificier, activité pour laquelle il connut le succès. On remarquera sur le haut de sa stèle une reproduction de procédés pyrotechniques. [D]
Le peintre Charles GEORGE (1803-1859). [ACO]
Noël (1770-1858) et son fils Dominique (1801-1894) GLAVET, serruriers, mécaniciens et inventeurs qui créèrent les premières machines à vapeur à Metz. [ACS]
Le journaliste Nicolas HOUPERT (1859-1929), qui fut rédacteur en chef du Lorrain. Il avait été interné EN 1871 à la forteresse d’Ehrenbreitstetn, à cause de ses sentiments profrançais.
Le peintre Auguste HUSSENOT (1798-1885), ancien élève de Gros, il ouvrit avec Auguste Migette un atelier de décorateur à Metz. En 1839, il devint conservateur des musées de Metz, poste qu’il conserva 46 ans. Il travailla beaucoup sur les décors des églises de la ville et des environs. Il fut l’inventeur d’un procédé pour fixer sur place les décorations murales, dit "peinture à l’huile en feuilles". Il s’agit de peindre dans l’atelier les tableaux ou décorations diverses, et le travail terminé, de détacher la feuille de couleur de la toile sur laquelle elle a été peinte, de rouler cette feuille pour la transporter, et l’appliquer ensuite, au moyen d’un mordant homogène sur le champ auquel elle est destinée. [ACN]
Nicolas JUNG (1852-1924) : député de la circonscription de Metz au Landtag [7] d’Alsace-Lorraine. Après le retour de la Moselle à la France en 1919, il devint maire de Metz de 1922 à 1924. Son médaillon doré fut réalisé par Emmanuel Hannaux.
Le directeur de l’Ecole normale de Moselle Jean-Adolphe LASAULCE (1799-1865), dont le médaillon fut réalisé par Charles Pêtre.
Jean LAURAIN (1921-2008) : enseignant de philosophie, résistant, il adhéra au parti socialiste et présida en 1979 le congrès socialiste de Metz, voyant François Mitterrand réélu au poste de Premier secrétaire. Député socialiste de la Moselle de 1978 à 1981, puis de 1986 à 1993, il fut ministre, puis secrétaire d’État aux Anciens Combattants de 1981 à 1986. [G]
Paul LEISTENSCHNEIDER (1907-1999) : avocat et résistant, mobilisé au début de la Seconde Guerre mondiale, il entreprit très tôt des actions au profit de la résistance puis rejoignit la France libre pour devenir délégué militaire régional des régions de Montpellier, Toulouse et Lyon. Œuvrant à l’unification et au renforcement des mouvements de résistance actifs dans ses zones de responsabilité, il joua un grand rôle dans la libération de Lyon en septembre 1944. Il fut fait Compagnon de la Libération. [K]
Le sculpteur Louis MAGUIN (1832-1898). [C]
Le maire Félix MARÉCHAL (1798-1871) : après des études de médecine, il se lança dans la politique. Après les Trois Glorieuses, il s’opposa à la Monarchie de Juillet et défendit des idées républicaines progressistes. Pendant l’intermède républicain de la Seconde République, il fut élu président du conseil général de la Moselle (1848-1851). En 1854, sous le Second Empire, il fut nommé maire de Metz, fonction qu’il occupa jusqu’à sa mort. Il développa la ville de Metz avec un certain pragmatisme, et son empreinte est aujourd’hui encore bien visible. Il mourut d’épuisement quelques mois après le blocus prussien, alors que Metz était sur le point d’être annexée à l’Empire allemand. Sa tombe est ornée d’un buste de Charles Pêtre. Elle était initialement surmontée d’une statue en bronze représentant la ville de Metz qui n’existe plus de dos jours. [ACS, sur le rond-point au centre de la division]
Auguste MIGETTE (1802-1884) : peintre et dessinateur, chef de file de l’École de Metz, il fut également décorateur de théâtre et professeur de dessin. Son œuvre est profondément marquée par sa ville d’adoption, à laquelle il lègue ses œuvres à sa mort.
Le sculpteur François MITANCHEZ (1819-1898), dont le médaillon en bronze de la tombe a disparu. [C]
L’imam Boualem MOUSSAOUI (1908-1962), , chef spirituel de la communauté musulmane de Moselle, qui fut assassiné alors qu’il assistait à un enterrement au cimetière de Saint-Julien-lès-Metz. [T]
André MUEL (1816-1886), qui a façonné une partie de la ville de Metz en construisant des hôtels particuliers et des immeubles. Le médaillon qui orne sa tombe est d’Emmanuel Hannaux. [D]
L’architecte François Emile MUSCAT (1838-1907). [ACE]
Le photographe et inventeur Etienne Casimir OULIF (1804-1861), qui réalise ses premiers daguerréotypes à partir 1839. Dans les années 1840, il réalisa de nombreux portraits de ses contemporains. Parmi ses innovations, on lui doit un appareil permettant de renverser la plaque du daguerréotype et un autre permettant de réaliser des portraits par galvanoplastie. Il a laissé de nombreuses vues de Metz.
Le sculpteur Augustin PIOCHE (1762-1839), qui obtint le deuxième prix de Rome de sculpture en 1789. Il mena l’ensemble de sa carrière en Lorraine. Il est peut-être l’auteur du médaillon qui orne sa tombe, et il est celui du médaillon du baron Dufour, dans ce cimetière. [ACO]
Le sculpteur Eugène POINSOTTE (1841-1906) [B]
Le maréchal de camp et baron d’Empire Charles PRÉTET (1782-1842) [ACE]
L’historien Auguste PROST (1817-1896), riche héritier resté célibataire qui consacra tout son temps libre à l’étude de l’histoire du pays messin. Il fut l’un des fondateurs de la Société d’histoire et d’archéologie de la Moselle en 1858. A la capitulation de Metz lors de la guerre franco-prussienne, à la demande du maire Félix Maréchal, il rédigea un mémoire pour démontrer le caractère très anciennement français de la culture de la ville et de ses habitants. On lui doit de très nombreuses publications. [ACO]
Jean-Baptiste ROLLAND (1735-1821) : avocat au Parlement de Metz, il fut député de la Moselle de 1791 à 1792, siégeant avec les modérés. Elu député au Conseil des Cinq-Cents en 1798, puis rallié au coup d’État du 18 Brumaire, il fut de nouveau député de la Moselle en 1815, pendant les Cent-Jours, puis de 1818 à 1821, siégeant à gauche, dans l’opposition à la Restauration. Son tombeau, que je n’ai pas retrouvé, a sans doute été transféré du cimetière Bellecroix [ACN]
Le général Antoine Alexandre ROUSSEAUX (1756-1827), qui participa aux guerres de la Révolution et du Premier Empire. Baron de l’Empire, rallié à Napoléon Ier pendant les Cent-Jours, il fut admis à la retraite après Waterloo. Son épitaphe proclame : "il était couvert de quatorze blessures. Napoléon le nommait l’honnête Rousseaux". Sans doute fut-il transféré d’un autre cimetière. [ACE]
Le peintre Pierre-Louis Renaud SALZARD (1801-1855), ancien élève de Paul Delaroche. [ACE]
Le facteur d’orgue Antoine SAUVAGE (1809-1880). Un buffet d’orgues figure sur sa tombe. [B]
Robert SÉROT (1885-1954) : issu d’une vieille famille messine, il fut député de Moselle de 1919 à 1942, puis de 1945 à 1946. sous-secrétaire d’État à l’agriculture entre 1929 et 1930, il fut désigné en 1946 par l’Assemblée nationale comme Conseiller de la République où il présida le groupe des républicains indépendants. [ACO]
L’administrateur Jean-André SERS (1786-1862), qui fut préfet (du Haut-Rhin en 1819, du Cantal (1820-1828), du Puy-de-Dôme (1828-1830) de la Moselle (1830-1838) puis de la Gironde (1838)). Il fut fait pair de France en 1845.
Le banquier François Gabriel SIMON (1768-1834), qui fut un député de droite de Moselle de 1818 à 1830. Son tombeau est ornée de deux médaillons : un le représentant par F. Derre, et l’autre représentant son fils Henry Christophe (+1850) par Charles Pêtre. [ACS]
- Simon par F. Derre.
- Simon par C. Pêtre.
La peintre Marie-Octavie STUREL PAIGNÉ (1819-1854), qui excella dans les pastels de natures mortes ou de motifs floraux. L’impératrice Eugénie lui commanda, pour sa chambre personnelle du palais de Saint-Cloud, quatre grands médaillons ornés de roses trémières. Alors qu’elle était âgée de 34 ans seulement, elle décéda après avoir mis au monde son deuxième enfant. A coté de sa chasse, le tombeau de son époux, l’entrepreneur Sylvain Sturel (+1871), orné d’un médaillon par Charles Pêtre. [ACS]
Henry THIRY (1881-1949) : Peintre, aquarelliste et graveur, il fut également architecte des Monuments Historiques de la Moselle à partir de 1919. [ACO]
Le ministre Edouard THOUVENEL (1818-1866) : attaché d’ambassade en Belgique, il devint, de 1849 à 1850, ambassadeur de France en Grèce. Après le Coup d’État de 1851, il fut appelé à la direction des affaires politiques au ministère des Affaires étrangères puis nommé ambassadeur à Constantinople (1855). Sénateur du Second Empire (1856), il fut nommé ministre des Affaires étrangères en 1860. Son ministère fut marqué par l’annexion de Nice et de la Savoie, où il a joué un rôle déterminant, et aussi par l’expédition de Syrie. Il démissionna à la suite des difficultés suscitées par les catholiques à propos de la question romaine. Il repose dans une chapelle richement ornée de motifs pompéiens. Une plaque imposante reproduit l’ensemble de ses fonctions et de ses décorations. Le médaillon qui ornait sa tombe n’y est plus. [ACE]
Claude Philippe de VIVILLE (1770-1841) : fonctionnaire à la ville de Metz, rallié aux idées révolutionnaires mais décrit comme un caméléon politique, il composa des pièces en vers à la gloire de la Révolution avant de se rallier à la Restauration. Il écrivit plusieurs ouvrages sur Metz et sa région. [ACS]
Le mathématicien Jean-Louis WOISARD (1797-1828), peut-être transféré d’un autre cimetière. [B]
Quelques portraits de Messins du XIXe siècle au cimetière de l’Est
Photo Aymé et Amos
Photo Sers : Geneanet
Merci à MC Penin pour la tombe Sérot.
[1] Il existe toujours sous la forme de la nécropole nationale de Chambière, à vocation militaire, dans la périphérie de Metz.
[2] Sa localisation au milieu des fortifications orientales de la ville souleva constamment d’importantes tensions avec les autorités militaires, ce qui aboutit à son abandon en 1864 au profit de l’actuel cimetière de l’Est. Aussi, la fermeture de Bellecroix entraîna une première extension du cimetière de l’Est et le rapatriement des sépultures.
[3] Bertrand Beyern place dans ce cimetière la tombe du général et député Henri Paixhans (+1854) : mort à Jouy-aux-Arches, c’est en réalité dans le cimetière de cette commune qu’il repose. Je le mentionne ici dans la mesure où son père, le marchand Jean Paixhans, partage la tombe du père Potot.
[4] Les députés « protestataires » d’Alsace-Moselle sont des députés de l’Assemblée nationale puis du Reichstag de Haute-Alsace, de Basse-Alsace et de Lorraine élus entre 1871 et 1918.
[5] Contrairement aux sources, son nom ne porte pas de S final sur la tombe.
[6] Sur Internet, il est constamment confondu avec un Pierre François Gautiez, né en 1803, à qui on attribue le décès de 1856. Un frère, un homonyme ou une simple erreur ? C’est bien Charles qui meurt le 10 août 1856, suite à une rupture d’anévrisme alors qu’il écoutait un concert.
[7] Parlement régional d’Alsace-Lorraine, assemblée législative, entre 1911 et 1919 de ce territoire impérial puis État confédéré dans l’Empire allemand.
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