BURES-SUR-YVETTE (91) : cimetières
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A 25 km de Paris, Bures-sur-Yvette est située au cœur de la vallée de Chevreuse dans un environnement forestier privilégié. La commune est célèbre dans le monde de la recherche scientifique pour accueillir sur son territoire le laboratoire apicole de l’institut national de la recherche agronomique, l’institut des hautes études scientifiques, l’institut d’optométrie et une partie du campus de l’université Paris-Sud 11. C’est donc assez logiquement que parmi les quelques personnalités qui résident dans ses cimetières, quelques scientifiques de renom se signalent.
De part et d’autre de la rue de Montjay se trouvent l’ancien cimetière, organisé selon un système de terrasses, et le nouveau cimetière à vocation paysagère et forestière, organisé en parcelles circulaires.
CIMETIÈRE ANCIEN
Curiosités
Malgré sa taille modeste, quelques œuvres sculptées, bas-reliefs, vitraux, rendent la visite agréable...
On remarque en particulier le médaillon en bronze d’Edouard Malhevre.
Et celui de Jules Marinier, qui fut maire d’Orsay, réalisé par Louis Auguste Hiolin.
Une plaque attire l’attention : le message qui y figure est tout sauf classique !
Il s’agit du tombeau de famille d’Andréa Colliaux, transsexuel médiatisé il y a quelques années pour avoir fait paraître Carnet de bord d’un steward devenu hôtesse de l’air, racontant son changement de sexe et des difficultés rencontrées pour cette raison. Cette plaque sur la tombe familiale témoigne à l’évidence des souffrances et des luttes qu’elle affronta également dans son cercle familial.
Célébrités : les incontournables...
Aucun
... mais aussi
Le commandant de l’armée de l’Air Paul ABRIOUX (1908-1951), qui s’écrasa au sol, son parachute ne s’étant pas ouvert !
Le peintre Jean-Baptiste Jules DEHAUSSY (1812-1891). Initié à la peinture par son frère Auguste, ancien élève de Théophile Fragonard, ce peintre de genre et portraitiste exposa au Salon à partir de 1836. Il connut une reconnaissance internationale, en particulier pour ses compositions d’inspiration religieuse.
Elisa DESJOBERT était la fille du châtelain du château de Launay (qui se trouve sur le site actuel de l’Université), qui vivait à Orsay au début du XIXème siècle. Elle fit une donation importante pour les pauvres de d’Orsay, qui, pour la remercier, donna son nom à une rue de la ville. C’est cependant à Bures qu’elle repose.
Le comédien GRANDMESNIL (Jean-Baptiste Fauchard de Grand Ménil : 1737-181). D’abord avocat au parlement de Paris, il se prononça contre le Parlement Maupeou et quitta la France en 1771. Réfugié à Bruxelles, il se livra au goût qu’il avait toujours eu pour le théâtre et parut d’abord dans les rôles de valets. Étant rentré en France quelques années plus tard, il joua à Marseille, puis à Bordeaux. Il débuta à la Comédie-Française en 1790, et y resta jusqu’en 1811. Il fut un des meilleurs interprètes de Molière. Il fut membre de l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France, et l’auteur de deux pièces de théâtre. Il repose dans la chapelle familiale Flûry-Hérard, dans laquelle reposent également plusieurs consuls de France.
Alfred KASTLER (1902-1984) : physicien, professeur à l’université de Paris et à l’École normale supérieure, il obtint le prix Nobel de physique en 1966 pour « la découverte et le développement de méthodes optiques dans l’étude des résonances hertziennes des atomes », notamment la technique du « pompage optique », élaborée en 1949. Au-delà de son activité scientifique, Kastler fut un grand humaniste, luttant contre la violence politique, dans les mouvements pacifistes, pour la défense des droits de l’homme et pour la solidarité envers le tiers-monde. Dans le tombeau familial reposent également son fils, le slaviste Claude KASTLER (1936-2011), grand expert des langues tchèque, polonaise et russe.
L’historien et archiviste Jules LAIR (1836-1907), auteur de nombreux ouvrages sur l’époque médiévale. Sa tombe est ornée d’un médaillon en bronze par E. Fontaine. Celui de sa femme, qui devait être son pendant, ne fut a priori pas réalisé.
Le baron Henri LE BEAU, baron de MONTOUR (1809-1893), qui fut préfet de la Drôme (1864-1869) et du Lot-et-Garonne.
Pierre NERINI (1915-2006) : violoniste, professeur honoraire au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, ancien violon solo des Concerts Lamoureux, Pasdeloup et de l’Opéra de Paris, il était directeur des célèbres « Concours Nérini » depuis 1960.
Le poète Paul SAINTAUX (Aimé Bosc : 1890-1964).
CIMETIÈRE PAYSAGER
Face à la minéralité de l’ancien cimetière, le nouveau offre à l’inverse une végétation généreuse.
Disposé de manière circulaire et aérées, les tombes plus contemporaines sont aussi plus standardisées.
Deux personnalités scientifiques reposent ici :
Michel RAMBAUT (1929-2009), physicien nucléaire dont l’essentiel de la carrière professionnelle se déroula au Commissariat à l’énergie atomique. Il participa ainsi aux premiers essais nucléaires français, mais il renonça rapidement aux travaux sur les armes pour se consacrer à la recherche et à la radioprotection : il fut ainsi à l’origine du système aérien de détection de sources radioactives.
René THOM (1923-2002), connu essentiellement pour son développement de la théorie des catastrophes en 1968. Il reçut la médaille Fields en 1958 pour des travaux antérieurs sur la topologie différentielle, en particulier la théorie du cobordisme. Il fut élu membre de l’Académie des sciences en 1976.
Merci à Gérard Lepoint pour le complément photographique.
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