JUVISY-SUR-ORGE (91) : ancien cimetière
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Le cimetière de Juvisy est d’un ennui mortel : les reprises y ont été faites de manière maladive (alors que fondamentalement, il reste de la place). Aucun arbre pour donner un peu d’ombre et végétaliser le paysage... bref, un endroit aussi plaisant qu’un parking d’hypermarché un dimanche !
Curiosités
un plan bienvenu sous une guérite permet de visualiser rapidement les quelques tombes dignes d’intérêt. Là encore, ça va vite : en terme de statuaire, il n’y a absolument rien.
Une tombe (Kiavué) indique la présence d’un Compagnon de la Libération, mais l’Ordre de la Libération m’a confirmé que cette personne n’était pas inscrite sur la liste des Compagnons.
Isolée, la tombe d’un officier prussien tombé en France en 1870.
Les célébrités
Jean Nepomucen JANOWSKI (1803-1888) : journaliste polonais, rédacteur principal de la Gazette de Pologne en 1831, il fut le fondateur de la Société démocratique polonaise.
Le peintre belge Camille LAMBERT (1874-1964) : installé à Juvisy après la Première Guerre mondiale, il aménagea alors sa maison et fit notamment construire un atelier d’artiste avec verrière. Très sensible à la vulgarisation de la peinture et du dessin, il organisa des cours particuliers et développe des cours municipaux. Il fit don de sa propriété à la ville, sous réserve que ses oeuvres y soient conservées, et ses cours officiellement reconnus. Sa volonté fut respectée, et l’école d’art est aujourd’hui très active.
La principale célébrité du lieu demeure évidemment Raymond QUENEAU (1903-1976). D’abord adhérent au mouvement surréaliste, Raymond Quenaud se détacha de celui-ci en 1929 pour tracer son propre chemin littéraire et devenir un écrivain majeur du XXe siècle. Il s’intéressa particulièrement aux écrivains qu’il appelle les « fous littéraires » du siècle précédant, dont il compila les oeuvres, avant de se lancer lui-même dans l’écriture. L’auteur publia son premier livre Le Chiendent en 1933, et obtint le prix des Deux-Magots. A 33 ans, il devint membre du comité de lecture des éditions Gallimard. L’écrivain connut son plus grand succès avec Zazie dans le métro, publié en 1959, adapté au cinéma par Louis Malle un an plus tard. Fondateur de l’OuLiPo (Ouvroir de littérature potentielle) aux côtés de François le Lionnais, Raymond Queneau se passionna pour la dimension formaliste et ludique de la langue, ainsi que l’attestent les Exercices de style, Les Fleurs bleues ou Cent mille milliards de poèmes.
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