BRY-SUR-MARNE (94) : cimetière
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Le cimetière de Bry se visite vite, mais il offre au flâneur une promenade agréable. Si les œuvres d’art y sont peu nombreuses (deux statues, et le médaillon de Daguerre), la partie ancienne a été conservée. En outre, le cimetière privé du baron Louis attenant est un particularisme assez rare en Ile-de-France.
Curiosités
A l’entrée du cimetière, une statue imposante interpelle le visiteur. Ici repose l’industriel Joseph Favier (1814-1886), dont la propriété de Bry, selon son vœu, devint une maison de retraite. Une statue de la Résurrection en marbre orne cette tombe, érigée en 1887. Elle est l’œuvre du sculpteur italien Enrico Chiaradia, auteur du monument de Victor-Emmanuel sur le capitole à Rome.
Une double stèle honore les victimes de la guerre de 1870, et les vétérans des armées de Terre et de Mer.
Caractéristique insolite et pratique de ce cimetière, jamais vu ailleurs encore : plusieurs abris (semblables à des abris de bus) sont disséminés sur le lieu.
Célébrités : les incontournables…
… mais aussi
La peintre et décoratrice Jeanne ASTRE (1901-1993), qui fut l’élève de Maurice Denis et l’épouse du peintre Georges Artemoff.
DUHAUTOY (Joseph Schuffenecker : 1909-1995) : Père Blanc engagé
en Afrique, il refusa le nazisme et entra rapidement dans la Résistance en tant qu’aumônier. Il participa à la campagne de Libye et à la bataille d’El Alamein puis, en mai 1943, à celle de Tunisie. Débarqué en Italie, puis en Provence, il remonta jusqu’en Alsace. Après la guerre, il reprit sa mission en Afrique australe. Il fut fait Compagnon de la Libération et repose dans l’un des caveaux collectifs des Pères Blancs à Bry (où se trouve leur maison de retraite).
Le peintre Maurice JORON (1883-1937), qui exposa au Salon à partir de 1900. Il mena une brillante carrière de portraitiste et explora un peu toutes les techniques : lithographie, gravure, peinture sur tissu… Il rapporta également du front, où il fut mobilisé, se saisissants croquis.
Le baron Joseph-Dominique LOUIS (1755-1837), dit également l’abbé Louis, qui fut un diplomate et homme politique français à la carrière longue : diacre sous la Révolution (il assista Talleyrand lors de la fameuse messe de la Fête de la Fédération au champs de Mars en 1790), il émigra en Angleterre après avoir été ambassadeur au Danemark en 1792. Fait baron d’Empire par Napoléon en 1809, il s’imposa comme un remarquable technicien des finances publiques et fut à cinq reprises différentes ministre des Finances, sous les deux Restaurations et la monarchie de Juillet. Député, Pair de France, il se fit connaître pour son conservatisme. Il était propriétaire des terrains de la halle aux vins à Bercy : visionnaire, il voulait y faire édifier le ministère des Finances ! Il repose dans un cimetière familial privé, attenant au cimetière de Bry. Sa tombe, un beau sarcophage surmontée d’une urne, est visible à travers une grille. Derrière ce tombeau, d’autres plaques indiquent la présence d’autres membres de la famille.
Adrien MENTIENNE (1841-1927) : membre d’une famille qui donna plusieurs maires à Bry, il fut lui-même premier édile de la commune de 1868 à 1881. Il fut également un historien archiviste qui laissa plusieurs ouvrages sur la région. Un musée de Bry porte son nom.
Jean VALTON (1921-1980) : chansonnier, imitateur et humoriste, il fit, avec Robert Rocca, les beaux jours du cabaret le Caveau de la République. Il fut le représentant de TMC Monte Carlo / Monaco à l’émission des télévisions francophones des années 1969-1981 : Le Francophonissime. À l’issue de chaque émission, les candidats s’offraient des petits cadeaux : Jean Valton remettait rituellement des petits cactus en pot. Jean Valton fut en 1965, avant Max Favalelli, l’arbitre du jeu de télévision Le mot le plus long présenté à l’époque par Christine Fabrega. Dans les années 1970, il fut sans doute, avec Maurice Biraud, l’artiste le plus sollicité pour enregistrer des disques publicitaires (div 4).
Merci à Jean-Yves le Rouzic pour la photo Valton.
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