Eglise SAINT-ROCH
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Construite entre 1653 et 1740, cette église fut à la mode au XVIIIe siècle. Elle est progressivement devenue la paroisse des artistes, et nombreux sont ceux qui y ont eu leur messe de funérailles (Jacques Villeret, pour citer un défunt récent).
Elle possédait une très grande richesse en tombeaux : beaucoup d’entre eux n’ont pas survécu au temps et au pillage révolutionnaire. Ainsi furent inhumés (leur présence n’est plus signalée) :
les sculpteurs François (1604-1669) et Michel (1612-1686) Anguier, auteurs de nombreux monuments funéraires (Bérulle, de Thou, Montmorency...).
la femme de lettres Antoinette Deshoulières (1638-1694), qui fréquenta les salons littéraires de son époque.
le poète et académicien François Regnier-Desmarets (1632-1713).
Marie-Anne de Bourbon (1666-1739), fille légitimée de Louis XIV et de Mlle de la Vallière.
l’historien, poète et académicien Charles Hénault (1685-1770).
l’auteur de théâtre Piron (1689-1773)
Mme Geoffrin (1699-1777), qui tint un salon célèbre rue Saint-Honoré et que rappelle le tableau de G. Lemonnier.
le célèbre auteur de l’Encyclopédie, Denis Diderot (1713-1784)
le philosophe réformiste Gabriel Bonnot de Mably (1709-1785), frère de Condillac
l’amiral François Joseph Paul de Grasse (1722-1788), adversaire des Anglais
le philosophe Paul-Henri d’Holbach (1723-1789)
A l’entrée de l’Eglise, une plaque à valeur de cénotaphe indique un certain nombre de célébrités inhumées dans l’Eglise dont plus rien ne rappelle le souvenir.
Quelques tombeaux subsistent, ou plutôt des fragments de tombeaux, qui rappellent ainsi le souvenir d’autres célébrités qui furent inhumées ici :
Henri de Lorraine, comte d’Harcourt (1601-1666) : inhumé à l’origine au couvent des Feuillants, Saint-Roch possède son imposant mausolée.
le grand tragédien Pierre Corneille(1606-1684) : l’auteur du Cid venait ici en voisin puisqu’il vivait rue d’Argenteuil. Sa présence est signalée par une plaque à médaillon à l’entrée de l’église, mais celle-ci est nettement postérieure à ses funérailles.
le maréchal de France et gouverneur de Lorraine François de Crequy (1629-1687), qui possède encore une statue couchée provenant de son tombeau d’origine, qui était au couvent des Jacobins réformés de la rue Saint-Honoré.
du tombeau du peintre Pierre Mignard (1612-1695), il ne reste plus que son buste par Desjardins et la statue en priant de sa fille, par Le Moyne. L’ensemble fut ramené du couvent des Jacobins réformés de la rue Saint-Honoré où il avait été inhumé.
le jardinier des châteaux ludoviciens (Vaux, Versailles, Chantilly) père des jardins à la française : André Le Nôtre (1613-1700) fut inhumé à Saint-Roch. Sa présence est signalée par une plaque et un buste de Coysevox.
une chapelle latérale possède la représentation en priant du cardinal Guillaume Dubois (1656-1723), qui fut précepteur du Régent et qui, en tant que premier ministre de Louis XV, exerça un pouvoir important sur la France du XVIIIe siècle. Il fut en réalité inhumé en l’église saint-Honoré, mais son priant, oeuvre de Coustou, fut ultérieurement ramené à Saint-Roch.
l’amiral René Duguay-Trouin (1673-1736), corsaire du roi et ingénieur maritime de talent, fut initialement inhumé en cette église où sa présence est évoquée par une plaque. Ses restes furent rapportés en 1973 dans sa ville natale de Saint-Malo, où il repose désormais dans la cathédrale Saint-Vincent.
le maréchal de France François Bidal, marquis d’Asfeld (1665-1743), se signala dans les guerres de Louis XIV, en particulier en Espagne où il défendit les droits de Philippe V. Un médaillon le rappelle en mémoire des visiteurs.
l’astronome et mathématicien français Pierre Moreau de Maupertuis (1698-1759), membre de l’Académie Française et de l’Académie des Sciences de Berlin, possède encore deux monuments : celui de Saint-Roch et celui de l’église de Dornach, en suisse, dans laquelle il avait été primitivement inhumé.
l’abbé Charles de l’Epée (1712-1789), qui s’illustra dans l’éducation des jeunes sourds et muets auxquels il résolu de créer un langage. Il ne reste que le buste de son monument d’origine, oeuvre de Préault.
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