BELFORT (90) : cimetière de Brasse
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Le cimetière communal de Brasse a pour noyau historique l’ancien cimetière paroissial Saint-Christophe. Plus vieux cimetière de Belfort, le cimetière de Brasse renferme de nombreuses tombes historiques, particulièrement à proximité de la chapelle.
Petite visite par un temps automnal.
Curiosités
- Au cœur du cimetière de Belfort se dresse la chapelle de Brasse. Cette ancienne église paroissiale (remplacée par la cathédrale Saint-Christophe au XVIIIème siècle), fut édifiée au XVIème siècle. Elle fut malheureusement détruite par un incendie en 1654. Aujourd’hui, le seul vestige de l’ancienne église est le choeur. A l’intérieur de la chapelle, on peut voir une série de pierres tombales des XVIIIème et XIXème siècles, ainsi qu’une statuette en bois représentant la Vierge de Brasse, objet d’un pèlerinage.
A l’entrée du cimetière se trouve la "croix du tilleul". Datant probablement du milieu du XVIIIe siècle, en grès rose, elle se trouvait à l’origine en dehors de la ville, mais celle-ci, s’étendant, finit par l’enclaver dans une propriété privée. Elle fut détruite par les propriétaires mais ses morceaux furent récupérés : on les retrouva très dégradés en 1993. Réparée, elle fut fixée contre un mur du patio de l’église Saint-Louis. Elle fut finalement transférée en 2016 à cet endroit. Il s’agissait d’une croix de rogations : durant les trois jours qui précédaient les fêtes de l’Ascension avaient lieu des processions qui s’arrêtaient devant ce type de croix pour implorer la protection divine sur les cultures.
Toujours à l’entrée du cimetière, un plan indique l’emplacement des seules tombes de fusillés (la plupart à Besançon) durant la guerre.
A proximité de la chapelle se concentrent plusieurs tombes d’officiers des armées napoléoniennes, sous des tombeaux très ouvragés.
- Tombe du chirurgien des armées Jean-Baptiste Rechou (+1839)
- Christophe Antonin (+1837), ancien maire de Belfort
Un parterre contient plusieurs tombes de soldats allemands tombés durant la guerre franco-prussienne, entre 1871 et 1873 (Les Prussiens ne quittèrent la ville que le 2 août 1873).
- Tombe des prêtres
A proximité, un autre parterre honore des morts du siège de Belfort.
Belfort fait partie de ces communes qui n’aiment pas les photographes.
Pas mal d’ornementations, généralement de pauvre facture.
- Bas-relief du conseiller municipal Christ Schad (+1916)
- L’ancien maire Adolphe Metz-Juteau (+1893)
- En 1878, la fabrique Boigeol à Giromagny est en feu. Les secours de Belfort se rendent sur les lieux. Parmi les hommes qui interviennent, le Sapeur DUPONT Félix. Pendant les opérations, il est très grièvement blessé. Transporté dans un premier temps à l’hôpital de Belfort, il décède à son domicile. Sa tombe, offerte par la commune et sa compagnie de pompiers, porte les attributs de son métier.
Célébrités : les incontournables...
Aucune
C’est très certainement ici que sera inhumé à sa mort Jean-Pierre Chevènement.
L’aviateur Adolphe Pégoud avait été inhumé dans ce cimetière avant son transfert au cimetière Montparnasse en 1920.
- Tombe initiale de Pégoud
... mais aussi
Pour l’essentiel, les personnalités de Belfort sont des figures politiques locales.
Le docteur Charles FRERY (1846-1891), qui fut député de Gauche du Territoire- de-Belfort en 1881. Battu en 1885, il fut encore sénateur de 1887 à 1891. Sa tombe porte l’inscription "On a dit jadis, Silence aux pauvres ! En mourant je vous dis, Silence aux riches il y a trop d’inégalités sociales".
L’écrivain Gabriel GRAVIER (1928-1996), auteur d’ouvrages régionaux.
L’aviateur André HERBELIN (1889-1966), qui fut un as de l’aviation français de la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle il remporta onze victoires aériennes homologuées. Il fut également résistant lors de la Seconde Guerre mondiale.
Le sculpteur Camille LEFÈVRE (1853-1933), élève aux Beaux-Arts de Jules Cavelier. En 1878, il obtint le second grand prix de Rome en sculpture. De 1903 à 1906, il fut professeur à l’École nationale des arts décoratifs à Paris. Tout à long de sa carrière, Camille Lefèvre resta très concerné par la question sociale, participant à des œuvres caritatives et entretenant des relations avec le milieu progressiste de gauche, notamment parmi les artistes avec Eugène Carrière ou Jules Dalou, et avec le journaliste Jules Lermina. Son attachement au milieu des caricaturistes et des dessinateurs politiques se traduit par sa participation à L’Assiette au beurre. Les médaillons qui les représentent, lui et son épouse, sont signés Albert Marque.
Le sculpteur Edouard MEIGRET (1821-1870).
Le général de la Révolution et de l’Empire François-Xavier de MENGAUD (1752-1830), qui fut fait baron d’Empire.
Le naturaliste Louis-Charles PARISOT (1820-1890), qui fut également maire de la ville de 1872 à 1880 puis de 1884 à 1887. Il s’intéressa à la zoologie, à la botanique et principalement à la géologie.
- Le général Jean-Pierre François Dieudonné ROUSSEL (1782-1851), qui combattit durant la Révolution puis l’Empire. Il fut nommé lieutenant et gouverneur de Brandebourg (décembre 1806) alors qu’il n’avait que 24 ans. Il intervint en Espagne, lors du siège de Saragosse et il contribua à la prise de Lérida. Il participa encore en 1830 à l’expédition d’Alger. Il commanda successivement par la suite les départements de la Vendée, de la Moselle et de la Haute-Saône. il repose sous une tombe très ouvragée sur tous ces cotés.
Le journaliste Laurent THIERRY (1852-1937), qui fut sénateur radical socialiste du département de 1912 à 1927. Il était intervenu à la tribune pour exprimer la joie du retour de l’Alsace et de la Lorraine à la France lors de la discussion du Traité de Versailles.
Charles SCHNEIDER (1851-1914) : maire de Belfort de 1894 à sa mort, il fut député du Haut-Rhin de 1902 à 1914. Il repose sous un médaillon en bronze signé L. Franceschi : j’ignore le lien que ce dernier doit sans doute avoir avec le sculpteur Jules Franceschi.
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