BREST (29) : cimetière Saint-Martin
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C’est en 1794 qu’ouvrit le cimetière dit « de Saint-Martin » de la commune de Brest qui en compte plusieurs. Il en est le plus ancien et, de ce fait, joue le rôle de nécropole pour les familles notables. Il résulte de compromis entre la dimension architecturale que voulurent lui donner les premiers concepteurs, mais aussi des agrandissements successifs, de l’édification de la clôture, qui en modifièrent l’ordonnancement. Les destructions de la Seconde Guerre mondiale furent également importantes. Aujourd’hui, nombre de sépultures anciennes ne sont plus entretenues.
Le cimetière couvre une surface de six hectares divisés à la manière d’une grille en 34 carrés. Comme le plus souvent en Bretagne, le cimetière offre un paysage essentiellement minéral gris et austère.
Une signature domine dans le domaine de l’édification, entre 1810 et 1914, des chapelles et des monuments du cimetière : celle de la famille Poilleu (qui repose évidemment en ce lieu). Nous les rencontrerons à plusieurs reprises de la visite. Ils exploitèrent le gisement de pierre de Kersanton, qui borde l’estuaire du Daoulas.
- Tombeaux de famille Poilleu
Curiosités
Lors de la montée en puissance de la Montagne dans le gouvernement révolutionnaire, les administrateurs du conseil général du Finistère crurent pouvoir s’insurger contre la Terreur naissante. Vingt-six d’entre eux, à la suite d’un procès mené principalement à charge, furent condamnés à la peine capitale par un tribunal révolutionnaire et guillotinés à Brest le 22 mai 1794. Un mausolée fut érigé en 1865 en leur mémoire. Comme plusieurs oeuvres du cimetière, il fut réalisé par l’atelier Poilleu.
La chapelle des Morts, par Auguste Pouliquen, sert désormais de columbarium au cimetière.
Un enclos délimitait anciennement l’ancien cimetière israélite : il n’en reste rien, mais la présence dans un angle du cimetière, d’anciennes tombes juives attestent de la présence de cette ancienne nécropole confessionnelle.
- L’ancien cimetière juif
D’anciens caveaux abandonnés ont été récupérés et transformés en caveautins pour de nouveaux destinataires.
Brest dispose de son saint « local » : le père Le Sauce (1818-1884). Celui qui fonda en 1855 les petites sœurs des pauvres à Brest bénéficie d’un culte : petits mots, pièces de monnaie ou petits bijoux constituent autant d’ex-voto laissés là par ceux qui considèrent que le saint homme est toujours capable d’effectuer des miracles par la simple apposition des mains sur la tombe. Un succès certain, attirant des malades et des étudiants avant les examens.
Un fait divers tragique durant la Seconde Guerre mondiale : l’explosion de l’abri Sadi-Carnot. Creusé en pleine ville, il servit aux populations durant les sévères bombardements de Brest durant le conflit. Durant le siège de la ville par les Américains (août-septembre 1944), cet abri protégeait ce qu’il restait des services administratifs de la municipalité. L’armée allemande consentit à laisser aux civils une partie de l’abri Sadi-Carnot à condition qu’ils n’en sortent plus. Il accueillait principalement les dirigeants de la Délégation Spéciale, les services municipaux, le service sanitaire, des infirmières de la Croix-Rouge, des dirigeants du Secours national, des assistantes sociales, une dizaine de religieuses des Ordres de l’Assomption, de la Providence et du Bon Secours et des membres de la Défense Passive, auxquels s’ajoutaient des soldats de l’organisation Todt et des parachutistes de la compagnie de réserve. Un matin, un soldat Todt chargé du groupe électrogène qui alimentait l’abri se lève pour le mettre en marche. À la suite d’une fausse manœuvre, un incendie éclat : l’abri est rempli de munitions et de bidons d’essence. Toutes les munitions explosèrent, transformant le long tunnel en un véritable canon. Les flammes s’élèvèrent à 30 mètres au-dessus de l’entrée. 371 Français furent tués, carbonisés d’un seul coup ; cinq à six cents Allemands auraient été tués. Victor Eusen, le maire de Brest, était au nombre des victimes [1]. Plusieurs de ces victimes reposent dans ce cimetière.
- la comtesse Marie-Antoinette Tardieu de Maleyssie faisait partie des victimes : voir ci-dessous.
La comtesse Béatrice Charlotte de Rodellec du Portzic (1850-1941), qui reste dans les mémoires pour un événement rocambolesque de sa vie qui inspira à Maurice Leblanc un chapitre des aventures d’Arsène Lupin. Dans Arsène Lupin contre Herlock Sholmès le chapitre 2 intitulé le diamant bleu nous parle du vol du fameux diamant à une certaine Comtesse de Crozon. Cet épisode est directement inspiré d’une affaire réelle survenue à cette comtesse. Dans la soirée du 2 août 1906. Elle reçoit ce soir-là des amis dans son château de Ker Stears, dont l’attaché de l’ambassade de Russie. Quelques heures après cette réception on s’aperçoit de la disparition d’une bague ornée d’un diamant d’une valeur de 50 000 francs or. Le bijou est retrouvé 20 jours plus tard caché dans le flacon de dentifrice du diplomate. Faute de preuves on le relâche. En juillet 1907 l’affaire rebondit : le diplomate intente un procès en diffamation aux époux de Rodellec du Portzic. Le procès public est un déballage de mauvais goût sur la vie privée des deux parties. C’est un scandale mondain dans la presse. Elle vécut séparée de son époux après cette affaire. Dans cette même tombe repose sa petite-fille, la comtesse Marie-Antoinette Tardieu de Maleyssie (1905-1944). Pendant la guerre 1939-1945, elle dirigeait « la Famille du Prisonnier », organisme de bienfaisance et paya de sa personne et de sa fortune pour aider les victimes. Elle fit partie des victimes de l’abri Sadi Carnot le 9 septembre 1944 (voir ci-dessus). La tombe tryptique de la famille fut élaboré à partir de 1880 par J.Poilleu.
Particularité de ce cimetière, à l’image d’une ville à forte culture française dominant un arrière-pays bretonnant : le peu de manifestation celtisante ancienne.
La statue sur la tombe de la jeune Léontine Besnou, morte à deux ans en 1848, fut réalisée par les Poilleu. Elle fut récompensée à Londres lors de l’Exposition universelle de 1851.
- Le buste en marbre du docteur Louays-Duverger, sous un dais.
- Tombe des deux frères Rol, morts à 16 ans, et que leurs camarades de l’École navale avaient payée, « parce qu’ils étaient des Antilles ».
- Chapelle de Kindelan, vers 1840, par Lapierre et fils.
- Cette chapelle funéraire néogothique au nom de la famille Kindelan est un des monuments les plus remarquables du vieux cimetière St Martin de Brest.
Elle fut probablement construite peu après la mort du colonel Ferdinand Gusman de Kindelan, décédé à Brest en 1837, à l’âge de 45 ans. Ce baron espagnol fils d’un général allié à Napoléon avait épousé en 1823 la fille d’un riche négociant et armateur de Brest, Jean-François Riou-Kerhalet.
Célébrités : les incontournables...
Il n’y a aucune célébrité de premier ordre à Brest, mais toute la foule de ceux qui firent l’histoire de la ville : les magistrats, les armateurs, les navigateurs, les commerçants, les « saints locaux »... L’essentiel de ceux qui donnèrent leur nom aux artères de la ville repose ici : c’est aux Brestois de découvrir dans ses allées leur patrimoine local. Au final cependant, un très grand nombre de personnalités compte-tenu de la taille du cimetière.
Les tombeaux Bienvenüe du cimetière sont ceux du frère de Fulgence, père du métro, et de sa descendance.
... mais aussi
Le contre-amiral Jean-Julien ANGOT des ROTOURS (1773-1844), qui fut gouverneur de la Guadeloupe de 1826 à 1830.
Jacques BAGUENARD (1945-2014) : professeur de sciences politiques et de droit constitutionnel à l’Université de Bretagne occidentale à Brest et Quimper. Doyen de la faculté de droit, il fut nommé expert européen en administration publique pour les pays de l’Europe centrale et orientale dans le cadre des programmes TACIS et PHARE. Il participa à de nombreuses missions visant à asseoir les bases constitutionnelles de pays en transition démocratique, renforcer l’Etat de droit et la décentralisation, notamment en Europe Centrale et en Afrique. Il a, en tant qu’universitaire, publié une quinzaine d’ouvrages visant à mieux analyser les particularismes de l’univers politique et la « pathologie » du pouvoir afin de faire comprendre les dysfonctionnements de la démocratie. Il travailla en particulier sur le mouvement de révolte des Bonnets rouges.
Max BAHON (1871-1959) : ingénieur du génie maritime, il fut directeur général et vice-président de la Compagnie du Canal de Suez.
Le contre-amiral Emile BARTHES (1894-1974), qui prit part durant la Seconde Guerre mondiale aux opérations en mer du Nord et sur les côtes de Norvège. D’autres membres de la famille, disparus en mer, sont signalés sur la tombe[carré 6, rang 3, tombe 23/24].
Lucien Marie BEAUGÉ (1879-1958) : capitaine de frégate, il se fit connaître en tant qu’océanographe et publia plusieurs ouvrages. Il fut le père de l’écrivain chrétien Jacques Lebreton (né Béaugé), qui repose au Père Lachaise. Reposent avec lui dans ce caveau un autres de ses fils : André BEAUGÉ (1913-1997), ancien prêtre-ouvrier devenu ensuite botaniste au CNRS[carré A, rang 5, tombe 8/9].
Dans ce même cimetière, mais dans un autre caveau portant le nom de sa mère (Bérubé) repose un troisième fils du précédent : Henri BEAUGÉ-BÉRUBÉ (1920-2015), qui s’engagea dans les FFL en juillet 1940. Il fit les campagnes d’Italie et de Tunisie, puis participa au débarquement de Provence à Cavalaire. À la fin de la guerre, il fut, de 1947 à 1949, aide de camp du général Koenig, gouverneur militaire de la zone d’occupation française en Allemagne. Il fut ensuite, dix ans durant, officier des Affaires indigènes, avant d’être détaché auprès du gouvernement du Maroc pour l’administration provinciale, puis de diriger le centre pétrolier d’Hassi Messaoud de 1960 à 1963. De 1963 à 1971, il fut chargé pour la DATAR de la création des parcs naturels régionaux en France. Il fut fait Compagnon de la Libération[Carré A Rang 1 Tombe 22/23].
Eugène BÉREST (1922-1994), maire de Brest de 1973 à 1977, il fut député UDF du Finistère de 1978 à 1981[carré 25, rang 1, tombe 4].
Hyacinthe BIZET (1804-1867), qui fut maire de Brest et qui est également l’un des ancêtres de Nicolas Hulot.
Jean CAM (1918-195), créateur dans les années 40 premier magasin Rallye, qui fusionna plus tard avec le groupe Casino. Beaucoup de Brestois se souviennent encore du magasin Rallye de Brest, qui avait ouvert ses portes en 1968. La marque Rallye disparut définitivement en 2005, absorbée par Casino.
L’armateur Jean-Charles CHEVILLOTTE (1838-1914), qui développa les lignes commerciales maritimes à partir de Brest. Catholique fervent, il fut aussi à l’origine de la création des « écoles libres ». Il fut député du Finistère entre 1885 et 1889.
Alfred CHUPIN (1916- ?), qui fut maire de Brest et député du Finistère de 1951 à 1955.
Le contre-amiral et baron d’Empire Julien Marie COSMAO-KERJULIEN (1761-1825), qui après avoir participé à la guerre d’indépendance américaine, puis aux batailles navales de la Révolution, devint une pièce maîtresse de la marine impériale : il reprit le Rocher au diamant aux britanniques, permettant ainsi de lever l’étau sur la Martinique, puis participa à Trafalgar. Préfet Maritime de Brest pendant les Cent-jours, il fut fait Pair de France.
L’officier de marine Jean CRAS (1879-1932), qui mit au point une règle qui porte aujourd’hui son nom : la « règle Cras ». Elle permet de tracer la route ou de porter un point sur une carte marine. Conciliant sa carrière maritime et sa passion musicale, il put tout au long de son existence composer de nombreuses pièces : ses influences furent la Bretagne et les contrées visitées (notamment l’Afrique), qui lui valurent le surnom de Pierre Loti de la musique. Il fut l’ami et le disciple d’Henri Duparc. Il aborda tous les genres de la musique de chambre, de la sonate au quintette, mais aussi le genre symphonique[carré 9, rang 9, tombe 17].
L’ingénieur Fernand CROUTON (1881-1946), qui réalisa de nombreux ouvrages sur la côte Iroise, en particulier le phare de Kéréon[carré 22, rang 8, tombe 31].
Louis DELOBEAU (1834-1912) : juriste, maire de Brest, il fut sénateur du Finistère de 1893 à sa mort.
L’amiral Joseph-Romain DESFOSSÉS (1798-1864), député bonapartiste du Finistère à partir de 1849, et qui devint la même année ministre de la Marine et des Colonies (1849-1851). Il prit par la suite le commandement en chef de l’escadre du Levant. Commandant en chef de l’escadre d’évolution, il reçut la reine d’Angleterre à Cherbourg en février 1858. Pendant la Campagne d’Italie (1859)), il commanda l’escadre de la Méditerranée et de l’Adriatique. Après cette campagne, il bombarda Tétouan pour venger une insulte faite au drapeau. Il fut sénateur de 1855 à sa mort. C’est sans doute par erreur que sa fiche Wikipédia l’indique inhumé à Landerneau.
Le Compagnon de la Libération Jean DEVÉ (1897-1942), engagé volontaire et soldat de la Première Guerre mondiale, qui participa aux campagnes en Afrique puis en Syrie. Il fut tué par un obus antichar[carré C, rang 5, tombe 25].
L’officier de marine Louis Isaac DORET (1789-1866), il prit part à l’attaque de San Juan de Ulúa en 1838. En 1849, le gouvernement le nomma Gouverneur de La Réunion. Il fut nommé Sénateur du Second Empire en 1853.
Auguste Marie GICQUEL des TOUCHES (1784-1855) : officier de marine, il participa à la bataille de Trafalgar. Alors qu’il commandait la frégate La Loire, il recueillit des rescapés du naufrage de la Méduse.
L’amiral Jean-Baptiste GRIVEL (1778-1869), Pair de France et sénateur du
Second empire, qui fit l’essentiel de sa carrière sous le Premier empire.
L’officier de marine Victor de KERSAUZON de PENNENDREF (1809-1871), élu député du Finistère en 1851 siégea comme monarchiste conservateur. Le coup d’État du 2 décembre 1851 mit fin à son mandat. Il fut réélu député en 1871, mais mourut quelques mois plus tard.
Christophe-Paulin de La POIX de FREMINVILLE (1787-1848) : officier de marine, savant, archéologue et écrivain ; il participa à l’expédition de Saint-Domingue. Il laissa des Mémoires très riches sur ce point. Après la mort de son unique amour, Caroline, rencontrée aux Saintes, il prit l’habitude de s’habiller en femme, au début avec les toilettes de la disparue, puis en véritable femme du monde. Il publia un Essai sur l’influence du costume féminin qu’il signa sous le pseudonyme de « Caroline de L. ».
Le baron Théobald de LACROSSE (1796-1865) : député de Brest à partir de 1834, vice-présidents de l’Assemblée, ce proche de Louis-Napoléon Bonaparte fut ministre des Travaux publics à deux reprises sous la Deuxième République (Pendant quelques mois, il assura également l’intérim du ministère de l’Intérieur). Nommé sénateur du Second Empire, dont il devint le secrétaire, il y soutint, jusqu’à sa mort, la politique impériale.
L’historien Yves LE GALLO (1920-2002), maître de conférence, qui fut à l’origine de la création de l’enseignement supérieur à Brest (UBO) et le fondateur du Centre de recherche bretonne et celtique.
Victor-Pierre LE GORGEU (1881-1963) : médecin, maire de Brest à partir de 1929, sénateur du Finistère de 1930 à 1945 siégeant à gauche, il fut à deux reprises en 1933 Sous-secrétaire d’État au Ministère de l’Éducation nationale (chargé de l’Education physique, puis de l’Enseignement technique). Il fit partie des 80 parlementaires qui refusèrent de donner les pleins pouvoirs au maréchal Pétain (à ce titre, il fut révoqué de son mandat de maire en 1941). Résistant pendant la guerre ; il entra au Conseil d’État en 1947[carré 21, rang 6, tombe 26].
L’amiral Auguste LEFEVRE, ministre (Carré 3 - Rang 6 - Tombe 21)
La dramaturge et diariste sourde et aveugle Marie LENÉRU (1875-1918), dont les pièces furent saluées par la vie littéraire de son temps et jouées de son vivant. Elle mourut de la grippe espagnole[carré 12, rang 6, tombe 8].
Prosper LEVOT (1801-1878) : bibliothécaire, il fut l’auteur de nombreux livres sur l’histoire de Brest, de la Bretagne et de la Marine. Sa tombe a été rénovée récemment.
Le politicien Georges LOMBARD (1925-2010), maire de Brest de 1959 à 1973, il fonda la Communauté Urbaine de Brest, dont il devient le premier président de 1974 à 1977, puis de 1983 à 1989. Député du Finistère de 1958 à 1962, puis de 1967 à 1968, il en fut sénateur de 1971 à 1989[carré 23, rang 11, tombe 1/2].
Albert LOUPPE (1856-1927) : ingénieur des poudres et salpêtres, il fut le grand rival, tant professionnel que politique, de Léopold Maissin (voir plus bas). Président du Conseil général en 1912, il passa commande, en 1922, des premières études pour la construction du pont reliant directement Brest à Plougastel-Daoulas, construit de 1926 à 1930 et dont il ne vit pas l’achèvement mais qui porte maintenant son nom. Député du Finistère de 1914 à 1919, il en fut sénateur de 1921 à sa mort.
Jules LULLIEN (1883-1971) : maire de Brest amputé d’une jambe de 1945 à 1947, il eut la lourde tâche de redonner vie à l’agglomération que la guerre a ruinée. Il marqua l’histoire la ville en officialisant, le 27 avril 1945, la création du Grand Brest. Les communes de Saint-Pierre-Quilbignon, Lambézellec, Saint-Marc devinrent ainsi des quartiers de Brest.
Léopold MAISSIN (1854-1937) : ingénieur, industriel, il fut maire du Relecq-Kerhuon, conseiller général du Finistère, directeur de l’usine de poudres du Moulin blanc au Relecq-Kerhuon. Il mit au point à la fin du XIXe siècle une poudre, dite poudre B, qui fut pendant quelques années la poudre à canon utilisée dans la marine en remplacement de l’ancienne poudre noire. Cette dernière, en raison de son instabilité, fit polémique lors de l’explosion de deux cuirassés dans le port de Toulon, le Iéna en 1907 et le Liberté en 1911, catastrophes qui firent plus d’une centaine de morts [2] Il en imputa la faute à l’ingénieur Albert Louppe (voir plus haut), qui était également son adversaire politique. Les deux rivaux sont donc réunis dans ce cimetière.
Romain MALASSIS (1737-1813) : imprimeur brestois, ancien maire de la ville, il fut député du Finistère en 1791 à l’Assemblée législative.
Hippolyte MASSON (1875-1966) : fondateur du Syndicalisme postier, pionnier du socialisme en Bretagne, il fut maire de Brest de 1912 à 1920. Député du Finistère de 1919 à 1926, il en fut sénateur de 1946 à 1955. Maire de Morlaix de 1945 à 1947, il devint à cette date membre du Conseil de la République, où il fut élu au plan national. Il resta dans cette Assemblée jusqu’en 1955.
Le peintre de marines Auguste MAYER (1805-1890).
Le peintre de la marine Pierre PÉRON (1905-1988), qui fut également dessinateur publicitaire[carré 4, rang 4, tombe 7].
Le peintre Charles Francisque RAUB (1854-1926), ancien élève de Bonnat, qui peignit des tableaux religieux et de scènes de genre folkloriques du nord de la Bretagne. [carré6, rang5, tombe19]
ROPARZ HEMON (Louis Paul Némo : 1900-1978) : linguiste, romancier, journaliste et poète français de langue bretonne, ce militant nationaliste fut impliqué dans la collaboration, dans laquelle il voyait une occasion unique de se libérer du joug français. Il termina sa vie en Irlande.
Les brasseurs et limonadiers brestois SPECK.
Le colonel Aimable TROUDE (1803-1885), qui se fit connaître en tant que lexicographe du breton[carré 12, rang 9, tombe 10].
La salonnière et poétesse Léocadie SALOUN-PENQUER (1817-1889) repose avec son mari, un ancien maire de Brest, sous un médaillon le représentant par Bartholdi.
Merci à Dominique Le Guen, Alain Thouret et Andrée Perron pour les compléments photos.
Source : Dufief Denise, Le cimetière Saint-Martin de Brest, Parcours du patrimoine
[1] Sa tombe se trouve dans le cimetière de Saint-Pierre-Quilbignon de Brest.
[2] Je retrouve régulièrement, dans toute la France, la tombe des victimes de ces deux catastrophes.
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