LE RELECQ-KERHUON (29) : cimetière
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Au centre de cimetière, on ne peut pas louper la monumentale chapelle néogothique de Rosalie LÉON (1832-1886), l’occasion d’évoquer l’histoire d’une passion ancienne aux allures de conte de fée.
Servante à l’auberge de Bretagne, à Guipavas, sa beauté et sa belle voix la firent remarquer par une troupe de théâtre parisienne de passage à l’auberge en 1852. Dès lors, le destin de Rosalie Léon fut scellé : elle devint chanteuse à Paris. Après quelques prestations dans divers cabarets de la capitale, c’est aux Bouffes parisiens, célèbre théâtre d’Offenbach, qu’elle se produisit avec succès. Le prince Pierre de Sayn de Wittgenstein, ancien lieutenant général et aide de camp du tsar Alexandre III, la remarqua lors d’un spectacle. Il s’en éprit passionnément et l’épousa morganatiquement en 1880. Il fit construire un château au-dessus de Pen-an-Toul, près de l’Elorn, mais qui ne fut jamais entièrement achevé du vivant du prince [1]. Il fit creuser, dans le parc, une piscine en pierres blanches et décorée de céramiques italiennes. Le couple finança de nombreuses œuvres caritatives, ainsi que la construction de l’église du Relecq-Kerhuon.
Rosalie fut emportée par la tuberculose en 1886 y repose. On dit que le prince ne s’en remit pas et mourut de chagrin moins d’un an plus tard. Sa dépouille fut transférée, en 1892 à Schillingsfurst en Bavière, mais Rosalie repose toujours dans la chapelle, ornée d’un vitrail représentant...Sainte-Rosalie !
Pas d’autres trouvailles particulières dans ce cimetière, mais il est vrai que la vilaine pluie bretonne ne m’a pas aidé à pousser aussi loin que je l’aurais désiré mes investigations.
[1] Le château, bombardé en 1944, fut partiellement détruit. Il fut réaménagé pour héberger le Carmel de Brest.
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