MEUDON (92) : cimetière de Trivaux
par
Ouvert en 1922, le cimetière de Trivaux avait pour mission de remplacer l’ancien cimetière des Longs-Réages qui était arrivé à saturation. Encadré par la forêt, installé sur une pente douce, il revêt une dimension paysagère même si, pour l’essentiel, les tombes qui l’occupent n’ont pas grand intérêt. Quelques personnalités s’y firent néanmoins inhumer.
Curiosités
On notera la grande quantité de tombes de confession orthodoxe : croix slave et caractères cyrilliques sont nombreux, donnant des airs de cimetière russe à certains endroits.
Une imposante colonnade forme le monument aux morts.
Très peu d’oeuvres d’art dans ce cimetière : quand il y en a, elles sont toujours de facture contemporaine.
Une étonnante tombe : sous un glacis enchassé (où l’humidité est malheureusement parvenue à pénétrer), tout un quotidien a été placé (des lunettes, un mouchoir brodé, une bible, des photos... et un scrabble sur lequel les lettres forment des mots qui doivent sans doute se référer aux amis de la défunte).
Une autre tombe non moins étonnante !
Célébrités : les incontournables...
Personne
... mais aussi
Annick BEAUCHAMPS (Annick de Rauglaudre : 1940-1995) : comédienne et animatrice de télévision et de radio française, elle présenta de 1962 à 1965 à la radio l’émission Salut les copains aux côtés de Daniel Filipacchi sur Europe n°1, puis anima les après-midis de France Inter sous le nom de Madame Inter. Elle passa, lors de la création de TF1 en 1975, à la présentation de magazines destinés aux femmes (Une minute pour les femmes, À la bonne heure) et du jeu Réponse à tout aux côtés de Lucien Jeunesse. Dans les années 1980, elle présenta brièvement le journal de la nuit, TF1 Dernière, et diverses émissions avant de quitter la télévision en 1990. L’inscription de son identité sur la tombe est quasiment illisible.
Le prince BOUN OUM du Laos (1911-1980), qui fut premier ministre du Royaume du Laos de 1948 à 1949 et de 1960 à 1962. En 1975, après le coup d’État communiste et l’assassinat de son frère, il se réfugia en France où il mourut.
Jules Louis BRETON (1872-1940) : ingénieur chimiste et homme politique français, neveu du peintre et poète Jules Breton, il fut député du Cher de 1898 à 1921, puis sénateur de ce même département de 1921 à 1930. Il exerça plusieurs fonctions ministérielles : Sous-secrétaire d’Etat aux inventions de 1916 à 1917, puis ministre de l’hygiène, de l’assistance et de la prévoyance sociales en 1920, il se fit le rapporteur de nombreuses lois sociales. Partisan d’une politique de repopulation du pays, il créa la Médaille de la famille française ; on le surnomma le « Ministre de la natalité ». Il créa également le salon des Arts Ménagers. Il fut élu membre libre de l’Académie des sciences en 1920. Avec lui repose son fils, André BRETON (1897-1954), qui suivit ses traces en politique : il fut député du Cher de 1928 à 1936, puis sénateur de 1939 à 1940.
Robert CHARPENTIER (1916-1966) : coureur cycliste français, il fut champion olympique en 1936 (sur route individuel, sur route par équipe, de poursuite par équipe).
Maurice GARÇON (1889-1967) : avocat, essayiste, romancier et historien français, il fut l’un des grands ténors du barreau dont les plaidoiries passionnaient la France entière. Il fut à la fois défendeur dans certaines grandes affaires criminelles (il était l’avocat de Violette Nozière, de René Hardy...) mais aussi, et ce fut sa spécificité, avocat des grandes affaires littéraires : nommé avocat de l’Académie Goncourt, fréquentant l’élite littéraire de son temps, il assura la défense du jeune éditeur Jean-Jacques Pauvert qui, bravant la censure, avait publié l‘Histoire de Juliette du marquis de Sade. Passionné de littérature ésotérique, il écrivit plusieurs livres sur la sorcellerie et rassembla dans son appartement parisien de la rue de l’Éperon une bibliothèque spécialisée. Il fut élu à l’Académie française après la Seconde Guerre mondiale.
Le journaliste Hervé GHESQUIÈRE (1963-2017), qui connut une notoriété médiatique bien malgré-lui en étant retenu en otage en Afghanistan entre 2009 et 2011.
Nathalie de GOLUBEFF (1879-1941), qui fut la maîtresse de D’Annunzio.
André SCHOCK (1914-1973) : résistant français, il servit en Afrique puis fut chargé d’unir la résistance en Lorraine et en Champagne. Arrêté, il fut déporté à Dora d’où il revint. Il fut fait Compagnon de la Libération en 1945. Après la guerre, il fut élu membre (MRP) de l’Assemblée Constituante par le territoire de la Côte d’Ivoire, puis sous la même étiquette, conseiller de l’Assemblée de l’Union Française.
Merci à Olivier Camus et cp pour le complément photo (Beauchamps, Ghesquière)
Merci à Jean-Michel Albert pour la photo Golubeff.
Commentaires