Le peintre post-moderniste Louis PÉRONNE (1892-1965), qui se suicida.
Louis Péronne (10 avril 1892-1965) était un grand peintre :
J’avais 25 ans lorsqu’il s’est suicidé en 1965 ne pouvant rester seul après le décès de son épouse, « sa Loute ». J’habitais avec mes parents dans la même rue que lui (rue Montgolfier à Pantin 93500). J’avais pris des leçons s de piano avec Madame Péronne étant jeune, et gamin je montais dans son atelier au 2ème étage pour lui montrer mes dessins d’écolier, qu’il corrigeait.
Monsieur et Madame Péronne étaient des gens charmants. Lorsque j’ai sonné au portail de sa maison en 1963, j’ai été surpris que personne ne répondait, il s’était suicidé au gaz, et les scellées avaient été mises sur la porte du fait que Louis Péronne côtoyait les peintres célèbres de son temps et il possédait un véritable petit musée avec des tableaux de Picasso, Suzanne Valadon (une femme devant un lit cage) , Gen Paul, George Grosz « un marin US dans un bar », etc. qu’il avait accrochés chez lui et vendus en viager. J’ai assisté à la levée des scellés où les personnes qui avaient acheté ces tableaux en viager venaient récupérer leur bien en présence de l’huissier.
Gen Paul et lui s’étaient peint mutuellement en accordéoniste, ils se sont échangé les tableaux.
Péronne était un peintre pur et dur, il a exposé aux Salons des Indépendants et des Tuileries, il figure dans le Benezit
Ses tableaux sont inoubliables et sa peinture est proche de celle de Modigliani ( l’homme-orchestre, prostituées, nus, Christ , madones, marins ,musiciens, musiciennes, violonistes, fêtes foraines, acrobates, clowns, l’homme au fouet …etc)
Après son suicide, la ville de Pantin, pour honorer ce grand peintre, avait organisé à la salle des fêtes, une exposition rétrospective de ses tableaux qui étaient venus de collectionneurs du monde entier.
La Municipalité m’avait demandé si je ne voulais pas céder le tableau de nu que Péronne m’avait offert, j’ai refusé car c’était un tableau dédicacé « en souvenir de ma Loute » le surnom de sa femme, auquel je tiens énormément vu tous les souvenirs qui s’y rattachent l’ayant vu sur son chevalet dans son atelier bien éclairé au 2ème étage de sa maison.
La galiériste Katia Granof l’avait repéré ainsi qu’une conservatrice de musée.
La Mairie de Pantin devrait faire une stèle ou une plaque sur sa maison en l’honneur de ce grand peintre dont le souvenir est ineffaçable.
jeancollot@sfr.fr
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