LYON (69) : cimetière de Loyasse
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L’histoire de Loyasse est celle de tous les cimetières des grandes communes de France : constat, à la fin du XVIIIe siècle, que les enclos paroissiaux ne sont plus adaptés à la croissance urbaine, décision de créer de grandes nécropoles à la périphérie mais trente ans d’attente face aux réticences des populations. Là encore, le décret napoléonien du 23 prairial an XII fut la véritable date de naissance. En 1806, on décide la création de trois cimetières à Lyon : le cimetière de la Croix-Rousse, le cimetière de la Guillotière et le cimetière de Saint-Just (qui portera finalement le nom de Loyasse). Dès 1808, les inhumations commencent tant le besoin était grand, faisant donc de Loyasse un cimetière quasi-contemporain de celui du Père-Lachaise, qui n’est son aîné que de quatre ans. Le plus ancien monument subsistant dans le cimetière est celui de Philibert Jambon (1809), suivi de celui du peintre Jacques Barraban.
- Sépulture Jambon : la plus ancienne du cimetière.
Son plan général fut composé par l’architecte Joseph Gay, organisé autour d’un cercle central. Il ne posséda jamais de fosses communes, remplacées par des sépultures provisoires. Dès l’origine, le cimetière ne fut jamais conçu pour être « romantique » : les tombes y furent alignées de manière symétriques. Plusieurs extensions (1830,1840) lui permirent d’adopter son aspect actuel. En 1853, de nouveaux achats de terrains donnèrent naissance au « nouveau cimetière de Loyasse », séparé de l’ancien par une route.
Le site choisit n’est finalement pas idyllique : il est exposé aux vents (le plateau portait d’ailleurs le nom de « quatre-vents »). Ainsi, la croix du cimetière fut abattue par la tempête en 1825, les murs furent endommagés par une tornade en 1847. En outre, le terrain n’est pas stable : il occupe d’anciennes ruines de Lugdunum, un terrain imperméable peu propice à la décomposition des corps. Il est difficile d’accès, à l’extrémité de la ville et sur un haut plateau aux escaliers abrupts. Un funiculaire fut d’ailleurs créé en 1900 entre St-Paul et Fourvière, puis un train entre Fourvière et le cimetière (la ligne fut fermée en 1938).
Pourtant, sur ce qui est toujours l’endroit le plus froid de Lyon, les bourgeois ont établi leur dernière demeure. Alors que le cimetière de la Guillotière accueillait les pauvres, Loyasse a très rapidement pris la réputation du « cimetière des riches ».
Aujourd’hui, le cimetière de Loyasse est un lieu de promenade dominical pour de nombreux lyonnais qui y trouvent un moyen de mieux connaître l’histoire de leur ville. Bien que doté d’une topographie moins romantique que celle du Père-Lachaise, la présence de nombreux tombeaux datant de la première moitié du XIXe siècle en font également un musée de la sculpture funéraire néoclassique à ciel ouvert.
Curiosités
A l’intérieur de l’enceinte du cimetière, le Fort de Loyasse, appartenant à la ligne de fortifications du XIXe siècle, tombe à l’abandon et est envahit par la végétation.
Caractéristique de plusieurs tombeaux de ce cimetière, la présence de larves (têtes d’homme au visage maussade) sur les acrotères. L’inspiration provient directement de l’Antiquité romaine : les larves étaient les esprits des morts chargés de garder les cendres des défunts. Leur allure grimaçante personnifiait la « furie », déesse vengeresse. Pourvus d’ailes de papillons, ils évoquent Psyché et le sommeil. Lorsque Lyon se souvient qu’elle était Lugdunum…
Un monument dédié aux victimes de la catastrophe de Fourvière : dans la nuit du 12 au 13 novembre 1930, les eaux d’infiltrations provoquent plusieurs glissements de terrain sur la colline de Fourvière. On dénombra 40 victimes dont 19 sapeurs pompiers. On raconte qu’un lac souterrain se trouverait sous la colline, et peut-être même sous le cimetière lui-même.
Le tombeau des parents de Frédéric Ozanam, dont une plaque rappelle le souvenir de leur fils. Ce dernier est inhumé aux Carmes de Paris.
Le tombeau des « 33 jouteurs », qui avaient fait le serment de ne jamais se séparer et qui reposent ensemble sous une croix ornée de rames, de lances et d’une tête de mort. La sépulture date de 1811 (une des plus vieilles du cimetière) mais fut restaurée à plusieurs reprises, la dernière fois en 1975.
Une extension du cimetière datant de 1830 donna naissance au « cimetière des prêtres », phénomène unique en France, ou 32 ares furent affectés à la sépulture d’ecclésiastiques qui reposent ici, la plupart dans l’anonymat.
De l’autre coté de la route se trouve le nouveau cimetière de Loyasse, résultant de l’extension de 1853. C’est dans ce cimetière que repose l’artiste Paul Chenavard (voir plus loin).
Des monuments imposants appartenant à la notabilité lyonnaise. Selon les époques, les styles diffèrent : néoclassique, egyptianisant, néogothique...
- Monument Tissier : sans doute le buste le plus ancien du cimetière (auteur inconnu).
- Monument des Salesiens.
- Monument Ricard.
- Monument Riboud par Chenavard, sculpture de JF Legendre-Héral.
- Monument Purpan par Dufraine.
- Monument Pleney.
- Monument Moretton par F. Flacheron.
- Monument Laforest par Prost.
- Monument Labit.
- Monument Guilleminet. Statue par P. Claitte.
- Monument Gontard-Viennois.
- Monument Antoine Duvergier : constructeur naval, l’une des statues porte l’une de ses réalisations. Sculptures par C. Dufraine.
- Monument Fleury Dumas. Pleureuse par Prost.
- Monument André Dumas. Pleureuse par Prost.
- Monument Charasson-Laubreaux.
- Monument Bres-Champvillard. La double statue est de T. Lamothe.
- Monument Ausias : les cariatides sont de J. Fabish.
- Buste de Lya Aulagnon par A. Injalbert.
Célébrité : les incontournables...
Gérard COLLOMB
Emile GUIMET
Edouard HERRIOT
Régis MOUTON-DUVERNET
Contrairement à ce qu’on lit parfois, le peintre Pierre Puvis de Chavannes (1824-1898) ne repose pas au cimetière de Loyasse (sa tombe est au cimetière ancien de Neuilly). Le tombeau de sa famille se trouve par contre effectivement à Loyasse, induisant cette erreur.
On ne confondra pas non plus Loyasse avec les autres cimetières de la ville : les frères Lumière et Jacques Martin sont ainsi au cimetière de la Guillotière, tandis que l’architecte Tony Garnier est au nouveau cimetière de la Croix-Rousse !
... mais aussi
La plupart des célébrités présentes dans ce cimetière ne sont connues que des Lyonnais, et encore parce qu’elles donnèrent leur nom à des artères de la ville. Cet article aura donc pour but de les présenter dans leur contexte.
Le peintre Adolphe APPIAN (+1898), surnommé le « Delacroix du fusain », il fut l’ami de Corot, de Daubigny et des peintres de l’école de Barbizon. Il exposa dans de nombreux salons.
Le peintre Jacques BARRABANT (1768-1809), professeur aux Beaux-Arts où il enseigna la technique de la peinture des fleurs. Dans la lignée des artistes animaliers, il a peint de magnifiques huiles dont certaines sont devenues des plaques de porcelaine. Il réalisa plusieurs centaines d’aquarelles d’oiseaux et de fleurs, et illustra de nombreux ouvrages d’ornithologie. Il travailla également pour les ateliers de tapisserie d’Aubusson et de Beauvais. Son monument, qui daterait de 1810, serait l’un des plus vieux du cimetière encore en place.
le peintre verrier et archéologue Lucien BÉGULE (1848-1935), qui fut l’auteur de nombreux vitraux dans Lyon et sa région.
Charles BÉRAUDIER (1920-1988), baron du Gaullisme et proche de Jacques Soustelle, il fut député du Rhône de 1959 à 1962 dans le groupe de l’UNR.
Le peintre Jacques BERGER (1834-1919).
Le peintre de fleurs Antoine BERJON (1754-1843). Ses compositions étaient utilisées par les dessinateurs de fabrique de soieries. Il fut également portraitiste et miniaturiste de la notabilité lyonnaise.
Le peintre Jean-Claude BONNEFOND (1796-1860), qui repose sous un médaillon de Guillaume Bonnet.
L’illustre soyeux lyonnais Claude-Joseph BONNET (1786-1867), qui créa à Jujurieux un modèle d’organisation sociale, morale et religieuse, véritable « usine-couvent ».
Amédée BONNET (1809-1858), chirurgien major de l’Hôtel-Dieu de Lyon, il fut un pionnier de la chirurgie ostéo-articulaire. Il repose sous un buste en bronze de Roubaud.
Le sculpteur Guillaume BONNET (1820-1873), qui laissa plusieurs œuvres dans ce cimetière et dans la ville de Lyon en général.
L’explorateur français Pierre-Gabriel BONVALOT (1853-1933) qui explora à plusieurs reprises l’Asie centrale. Il se lança en 1889 dans une vaste expédition avec Henri d’Orléans financée par le père de ce dernier, le duc de Chartres. Son but était de rallier le Tonkin en une seule traite : il fut l’un des premiers Européens à traverser les plateaux tibétains. Il se fit connaître par la brutalité avec laquelle il imposait ses demandes en vivres aux populations locales. Il se rapprocha des vues colonialistes de l’extrême droite, fut député de Paris de 1902 à 1906 et maire de Brienne. Il repose dans le même caveau que le docteur Ollier.
L’architecte Pierre BOSSAN
Le chirurgien Claude-Antoine BOUCHET (1785-1839), qui fut chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu de Lyon. Il fut l’un des premiers français à ligaturer, en 1812, l’artère iliaque lors d’un anévrysme. Il repose sous un buste de Léopold de Ruolz.
Pierre-Albert BOUCHET-MONTELLIER (1765-1829), député de l’Ain de 1827 à 1839.
Florent BRUYAS (1901-1974), qui fut sénateur du Rhône de 1953 à 1959 aux cotés des Républicains Indépendants.
Le peintre-verrier Paul CAMPAGNE (1890-1940).
Le chocolatier lyonnais Pierre CASATI (1773-1828).
Le peintre Honoré CAVAROC (1846-1931).
Le peintre et décorateur d’églises Jean-Baptiste CHATIGNY (1834-1886).
Le médecin Alexis CHAVANNE (1824-1911), qui fut député du Rhône de 1878 à 1889 sur les sièges de la gauche radicale. Son tombeau est orné d’un médaillon en bronze de Lamothe.
Le sculpteur Antoine CHENAVARD (1786-1883) : cousin germain du peintre Paul Chenavard, élève de Durand, il occupa le poste d’architecte en chef du département du Rhône de 1818 à 1850. Il construisit le grand théâtre de Lyon de 1826 à 1832, les deux tours de la cathédrale de Chalon-sur-Saône, et participa à de très nombreuses restaurations d’églises et de cathédrales du Rhône et de l’Ain.
Le peintre Paul CHENAVARD (1808-1895) : cousin germain du précédent, il fut un élève d’Ingres et de Delacroix. En 1848, Ledru-Rollin lui passa commande de la décoration intérieure du Panthéon de Paris : Chenavard imagina de réaliser une histoire de l’humanité et de son évolution morale (La Palingénésie sociale ou La Philosophie de l’histoire), mais le projet resta une ébauche, Napoléon III l’ayant refusé en 1851. ATTENTION : contrairement à Antoine Chenavard, Paul repose dans le nouveau cimetière de Loyasse, sous un buste en alcove de Louis Prost.
Le peintre Fleury CHENU (1833-1875)
Le sculpteur néoclassique Joseph CHINARD (1756-1813), qui affirma clairement ses opinions républicaines. Ayant voyagé à Rome, il fut fortement marqué par la technique de Canova. Il fut l’un des rares sculpteurs néoclassiques français à avoir mené sa carrière hors de la capitale. On peut admirer deux de ses œuvres au Musée des Beaux-Arts de Lyon (Buste de Mme Récamier et Persée délivrant Andromède). Inhumé dans sa propriété du Greillon, il fut transféré ici en 1839. L’autoportrait en marbre qui ornait sa tombe fut vendu par la famille en 1909.
L’industriel Jean COIGNET (1855-1947), qui fut sénateur du Rhône de 1920 à 1927.
Le peintre Etienne COUVERT (1856-1933).
L’architecte Christophe CRÉPET (1807-1864), auquel Lyon doit l’église St-Pothin.
Le médecin Pierre CROIZAT (1898-1987), qui fut membre de l’Académie et le fondateur de la Société française d’hématologie.
L’architecte italien Jean-Michel DALGABIO (1788-1852).
Henry DANGÈS (Joseph Guillermin : 1872-1958), qui fut Premier baryton de l’Opéra de Paris.
L’architecte René DARDEL (1795-1871), qui oeuvra beaucoup à Lyon : Pont la Feuillée, Marché couvert de la Martinière, percement de l’actuelle rue Victor Hugo, Fontaine Saint Jean , Palais du Commerce ou encore la distribution des eaux de la ville.
L’homme de lettres Antoine-François DELANDINE (1756-1820), qui fut député du Forez aux États généraux. Opposé aux Républicains, il fut incarcéré sous la Terreur et devint par la suite directeur de la bibliothèque municipale de Lyon.
Le médecin italien Sébastien DES GUIDI (1769-1863), qui fut un promoteur de l’homéopathie en France.
Les architectes Tony (Antoine : 1814-1882) et son fils, Paul (1847-1925) DESJARDINS. Le premier fut élève de Duban puis architecte en chef de la ville de Lyon. Le monument est orné d’un médaillon de profil en bas-relief de Tony Desjardins.
Le peintre et décorateur Germain DÉTANGER (1846-1902).
La poétesse Adeline DEVAUX (1888-1965), inhumée avec son époux, le peintre Alphonse Rodet.
Les peintres et aquafortistes Joannès (1854-1940) et son fils Jules-Joanny (1889-1969) DREVET.
Le peintre paysagiste et animalier Antoine DUCLAUX (1783-1868). Il est inhumé dans la chapelle Testenoire dans laquelle repose également le sculpteur Joseph Fabisch.
L’économiste Saint-Clair DUPORT (Clair-Dominique Eugène Duport : 1804-1882).
L’architecte Jean-Baptiste Jules EXBRAYAT (1809-1857), sous un buste de Roubaud.
Le sculpteur Joseph FABISCH (1812-1886), qui réalisa essentiellement des pièces religieuses, en particulier une Vierge à l’enfant destinée à la crypte de la basilique de l’Immaculée Conception de Lourdes et la vierge surmontant la chapelle de la basilique Notre-Dame de Fourvière à Lyon. Il est inhumé dans la chapelle Testenoire dans laquelle repose également le peintre Antoine Duclaux.
L’architecte Fleury FALCONNET (1785-1849).
Le capitaine Louis Ferdinand FERBER (1862-1909), qui fut un pionnier de l’aviation française, observateur, expérimentateur et auteur de publications sur les débuts de l’aviation. Il mourut accidentellement dans le Pas-de-Calais.
, né à Lyon le 8 février 1862 et mort accidentellement à Beuvrequen près de Boulogne-sur-Mer le 22 septembre 1909, est
L’architecte Henri FEUGA (1819-1884).
Louis FURCY-GROGNIER (1773-1837) : naturaliste, il fut professeur puis directeur de l’École nationale vétérinaire de Lyon. Il était originaire d’Aurillac.
le chirurgien Antoine GAILLETON (1829-1904), qui fut maire de Lyon de 1881 à 1900 et qui s‘attacha à l’amélioration de la salubrité publique dans la ville. Il repose sous un buste d’Aubert.
L’auteur dramatique Simon GANTILLON (1887-1961), qui fut également scénariste pour le cinéma.
Le peintre Michel-Philibert GENOD (1795-1862), surnommé le « Greuze lyonnais ». On lui doit des portraits des rois Louis XVIII et Charles X. Sa tombe est ornée d’un médaillon de Guillaume Bonnet.
Stanislas GILIBERT(1780-1870), qui fut botaniste et académicien à Lyon de 1818 à 1870, et conservateur du Muséum d’Histoire naturelle et du jardin des plantes à Paris.
L’avocat Antoine-Pierre, dit Antonin GOURJU (1847-1926), qui fut sénateur du Rhône de 1900 à 1920.
L’écrivain Marcel-Etienne GRANCHER (1897-1976), auteur du Charcutier de Mâchonville.
L’avocat Théodore GRANPERRET (1818-1890), qui fut un éphémère ministre de la Justice en 1870, puis un sénateur inamovible de 1877 à sa mort. Bonapartiste ardent, il soutint Pierre Bonaparte à la Haute-Cour de Justice dans l’affaire Victor Noir. Il combattit également la presse d’opposition, dont la Lanterne de Rochefort.
L’abbé Jean-Gabriel Honoré GREPPO (1788-1863), qui fut archéologue et travailla sur les hiéroglyphes. Il était membre de l’Institut.
Le peintre romantique Benoît-Joseph GUICHARD (1806-1880) : élève d’Ingres et de Delacroix, il fut l’ami d’Horace Vernet, de Flandrin et de Paul Chenavard. Il décora plusieurs églises parisiennes, comme Saint-Germain-l’Auxerrois ou Saint-Gervais-Saint-Protais, participa à la décoration du plafond de la galerie d Apollon au château de Fontainebleau aux côtés de Delacroix, et décora le théâtre d’Alexandre Dumas. Il retourna ensuite à Lyon pour enseigner : parmi ses élèves figurent Jean Seignemartin et Berthe Morisot.
François-Emmanuel de GUIGNARD de SAINT-PRIEST (1735-1821), qui fut ambassadeur de France au Portugal puis en Turquie avant de devenir ministre de l’Intérieur de Louis XVI sous le gouvernement de Necker. Détesté, il démissionna en 1790 et suivit en exil le comte de Provence. Il ne revint en France que sous la Restauration.
Le pharmacien André-Alexandre GUILLERMOND (1812-1890), inventeur des cachets enazymes utilisés dans le monde entier jusqu’à l’invention des gélules.
Le peintre paysagiste Antoine GUINDRAND (1801-1843), élève de Michallon, qui se spécialisa dans les marines. Dans le même caveau repose le peintre Charles-Frédéric Jung.
Le brasseur alsacien Georges HOFFHERR (1795-1873), qui fonda à Lyon en 1836 un établissement devenu depuis une des grandes institutions de la ville : la brasserie Georges.
L’écrivain Jean-Etienne de JACOB de la COTTIÈRE (1828-1885)
L’architecte Claude JAMOT (1832-1913).
Le peintre d’histoire Louis JANMOT (1814-1892), élève d’Ingres, de facture romantique et d’inspiration mystique, son œuvre majeure est Le Poème de l’âme, ensemble formé de 18 tableaux de 1835-1855. Un long poème composé par Janmot lui-même servit d’argument aux tableaux.
Pauline Marie JARICOT (1779-1862), fondatrice des oeuvres de la Propagation de la Foi et du Rosaire vivant, qui joua un rôle de première importance dans le développement du mouvement missionnaire français au XIXe siècle. Elle mourut dans le dénuement le plus total. Elle fut déclarée vénérable par Jean XXIII en 1963. Le 13 février 1935, sa dépouille fut transférée du caveau familial à l’église Saint Nizier, où une dalle et une inscription évoquent sa présence.
Le peintre Charles-Frédéric JUNG (1865-1936). Dans le même caveau repose le peintre Antoine Guindrand.
Le peintre et graveur Ange-Louis JEANNET (1814-1892).
Le comte Jean Espérance Blandine de LAURENCIN (1733-1812), qui fut un poète et homme de lettres lyonnais mais également l’un des premiers aérostiers de France (il voyagea avec Montgolfier). Il repose sous une imposante pyramide, l’un des premiers tombeaux du cimetière.
L’architecte Jules LAVIROTTE (1864-1924) : élève de Paul Blondel, il fut un des maîtres de l’Art Nouveau en France. Il fut le premier à habiller les façades d’immeubles de la tête au pied avec d’immenses panneaux de grès flammé. Les 7ème et 8ème arrondissements de la capitale contiennent un grand nombre de ses réalisations les plus connues, en particulier son immeuble de l’avenue Rapp et surtout le Ceramic Hotel de l’avenue de Wagram.
Le graveur Auguste LEHMANN (1822-1872), sous un médaillon de Fabisch.
L’archéologue et architecte Rogatien LENAIL (1877-1918). Il fit les fouilles des Thermes publics de la rue des Farges à Lyon.
L’avocat Henry-Louis LUCIEN-BRUN (1822-1898), qui fut député du Rhône à l’Assemblée Nationale de 1871, puis sénateur royaliste inamovible de 1877 à sa mort.
Le félibrige Paul MARIETON (1862-1911), fondateur des spectacles du Théâtre antique d’Orange.
Joannès-Jules MARIETTON (1860-1914), député socialiste du Rhône de 1906 à 1914.
Claude MARTIN (1735-1800) : aventurier français, soldat de la Compagnie française des Indes orientales, puis de la Compagnie anglaise des Indes orientales, sa vie fut étonnante. Jugeant que la France n’avait plus guère d’avenir en Inde et toujours à la recherche de la fortune, il déserta en 1760 et proposa ses services à l’Angleterre : c’est sous ce drapeau qu’il fit toute sa carrière. Homme du Siècle des Lumières, il se tint au courant des inventions produites en Europe : c’est ainsi que deux ans après la France seulement, il fit la première démonstration d’une montgolfière à Lucknow. Dans la série des prodiges, il s’opéra lui-même de la vessie ! Dans son testament, il demanda la création de cinq écoles (écoles La Martinière), deux à Lucknow et deux à Calcutta, une pour les garçons et une pour les filles, et enfin une dans sa ville natale de Lyon, écoles qui existent toujours. L’école La Martinière de Lyon fut très novatrice du point de vue pédagogique, inventant par exemple l’utilisation de l’ardoise, toujours utilisée de nos jours, technique portant d’ailleurs le nom de méthode ou procédé La Martinière. Bien que mort à Lucknow, il est inhumé ici.
Le dessinateur et mécanicien Prosper MEYNIER (+1867), qui fut Grand prix de l’Exposition Universelle de 1867 pour l’invention de ses machines « battants-brocheurs ». Il repose sous un buste en marbre de Guillaume Bonnet.
Le philosophe Antoine MOLLIÈRE (1809-1895).
L’architecte Auguste MONVENOUX (1828-1905). Sa tombe est ornée des médaillons de ses enfants et d’un buste en pierre le représentant, œuvre de P. Aubert.
Louis-Xavier-Edouard-Léopold OLLIER (1830-1900) : considéré comme le véritable créateur de la chirurgie orthopédique moderne, il fut l’un des premiers à appliquer à la chirurgie la méthode expérimentale de façon systématique. Il donna son nom à une maladie, et à plusieurs instruments chirurgicaux. Plusieurs musées lui sont consacrés. Il repose dans le même tombeau que Pierre Gabriel Bonvallot.
Francisque ORDINAIRE (François-Casimir Ordinaire : 1844-1896), député du Rhône de 1871 à 1877. Républicain, il participa aux cotés de Garibaldi à la guerre d’indépendance contre l’Autriche. Il siégea avec l’extrême gauche.
L’architecte Narcisse PALLU (1813-188).
L’homme de lettres Marc-Antoine PÉRICAUD (1784-1864) : jurisconsulte de métier, ce fut un passionné des antiquités lyonnaises auxquelles il consacra un grand nombre d’ouvrages.
Benoît-Hippolyte PERRAS (1804-1869), député de la majorité dynastique de 1863 à 1870.
Louis PERRIN (1799-1865), qui fut l’un des plus grands imprimeurs et typographes français du XIXe siècle. Il renoua avec la grande tradition des imprimeurs lyonnais du XVIe siècle. Il doit sa renommée notamment à la création de nouveaux caractères, les « augustaux » (qu’il dessina et fit graver), inspirés des inscriptions antiques.
Le peintre Léon-Eugène PERRIN (1862-1931).
Edouard PHILIPON (1851-1926), député de l’Ain de 1885 à 1898.
Nizier-Anthelme PHILIPPE (1849-1905) : personnalité lyonnaise énigmatique, il reçut gratuitement pendant plus de vingt ans dans son hôtel particulier de la rue Tête d’Or une centaine de personnes par jour pour lesquelles il aurait fait des guérisons miraculeuses avec la prière. Ami de l’occultiste Papus, son influence s’étendit à toute l’Europe (il fut reçu par le tsar Nicolas II). Sa tombe est devenue un lieu de pèlerinage.
Le général Guillaume PIOBERT (1793-1871), qui fut un expert en balistique et qui appartint à l’Académie des Sciences.
Le peintre Claude-Antoine PONTHUS-CINIER (1827-1885).
L’homme de lettres catholique Henri RAMBAUD (1899-1974), qui fut l’ami de Maurras et qu’il défendit lors de son procès.
L’architecte Louis RICHARDY (1873-1942).
L’architecte Jean-Claude RIVIERE (1847-1889).
Le peintre Alphonse RODET (1890-1975), inhumé avec son épouse, la poétesse Adeline Devaux.
L’industriel soyeux Natalis RONDOT (1821-1900), qui fut économiste et historien des métiers d’art à Lyon.
Albert ROSSET (1862-1928), créateur de la Dépêche de Lyon.
La peintre Jeanne ROZIER (1861-1932).
Le peintre Simon SAINT-JEAN (1808-1860).
Antoine SALLÈS (1860-1943), député du Rhône de 1928 à 1942.
Le très oublié compositeur italien Michel SALVONI (1805-1860).
L’avocat Paul SAUZET (1809-1876), qui s’illustra lors du procès des ministres de Charles X, et qui fut député de 1834 à 1848. Ephémère ministre de la Justice de Thiers en 1836, il fut à plusieurs reprises président de la Chambre des députés. La Révolution de 1848 mit fin à sa carrière politique.
Le Compagnon de la Libération Pierre SCHRIMPF (1905-1944), transféré du cimetière de Saint-Martin-des-Champs (61).
Le peintre Jean SEIGNEMARTIN (1848-1875), ancien élève de Joseph Guichard, connu pour ses bouquets, ses scènes de genre, ses paysages et ses nombreux portraits ; mais plus encore pour ses toiles peintes en Algérie. Le buste de Pagny qui ornait sa tombe a été volé.
- Buste désormais volé de Jean Seignemartin
Le botaniste Nicolas-Charles SERINGE (1776-1858), qui repose sous un buste trop petit proportionnellement à la taille du monument. Il avait été inhumé au cimetière de la Madeleine avant d’être tranféré à Loyasse en 1860.
Le peintre Nicolas SICARD (1846-1920). Sur sa tombe figure un médaillon en platre de Pierre Aubert.
L’écrivain Paul SOUPIRON (1885-1979).
L’héraldiste, archéologue et historien André STEYERT (1830-1904).
Le compositeur Alexandre THÉVENIN (1859-1943). Avec lui repose son fils, le peintre Pierre THÉVENIN (1905-1950) : violoncelliste de formation, il devint peintre de paysages et de portraits, pastelliste, et graveur sur bois. En 1932, il débute une série de grands voyages à travers le monde, dont il rapporte un riche ensemble d’œuvres et de peintures des détails pittoresques de la vie quotidienne des pays traversés. En 1938 toujours musicien, il choisit de poursuivre sa carrière d’artiste peintre en créant un ensemble de 300 œuvres sur le thème des joies de vivre d’inspiration bucolique et mythologique. En 1943, ses compositions murales sont retenues pour orner la Faculté de lettres de Lyon. Il peint essentiellement des paysages de la région et des quartiers et monuments de Lyon ainsi que de la peinture religieuse.
Le peintre Augustin THIERRIAT (1789-1870), qui fut directeur des musées, créateur de la galerie des peintres lyonnais et professeur aux Beaux-Arts.
L’organiste Paul TRILLAT (1853-1909), sous un médaillon en bronze de Joseph Bernard.
Le peintre d’histoire Anthelme TRIMOLET (1798-1866), dont la riche collection de peintures et de meubles est conservée au musée de Dijon. Guillaume Bonnet sculpta son monument.
VELOCIO (Paul de Vivie-Régie : 1853-1930), qui fut le créateur du cyclotourisme. Industriel, fondateur de manufactures de cycles, c’est lui qui a inventé ou amélioré le cadre sans raccords, le pédalier, les moyeux détachables, l’ajustabilité de la roue dentée du pédalier à toutes les lignes de chaînes, le cadre équiangle et, surtout, le dérailleur. Il fut inhumé dans le tombeau Burnoud : la « Journée Vélocio » rappelle chaque année son souvenir à Saint-Étienne. Deux plaques mobiles reproduisent le même médaillon en bronze de son visage de trois-quarts.
Le paléontologue Jean VIRET (1894-1970), qui fut conservateur du Museum d’Histoire naturelle et membre de l’Académie. Il est inhumé dans le tombeau Arquillère.
Jean-Baptiste WILLERMOZ (1730-1824), qui fut une des grandes figures de la Franc Maçonnerie lyonnaise.
Un très bon ouvrage existe sur le cimetière : HOURS / LAVIGNE-LOUIS / VALETTE D’OSIA Le cimetière de Loyasse, Préinventaires des monuments et richesses artistiques, 1996. Les photos en noir et blanc sont tirées de cet ouvrage.
Les photos illustrant cet article sont de Marie Beleyme.
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