BAGNÈRES-DE-LUCHON (31) : cimetière
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Le cimetière de Luchon était contigu à l’église jusqu’en 1828, date laquelle il a été déplacé au nord de l’agglomération dont il est séparé par la rivière de l’One. Il a connu plusieurs agrandissements et se compose désormais de quatre sections distinctes.
Face aux Pyrénées, son cadre et majestueux. Le dénivelé implique évidemment de faire appel aux gambettes !
Curiosités
Au carré militaire du cimetière de Luchon, dans une même sépulture reposent des soldats Français et Allemands de la Première Guerre Mondiale morts à l’hôpital militaire de Luchon installé alors au Majestic.
- Sur sa tombe, une plaque rend hommage à René Laurens, aviateur, « artiste cinématographiste » et écuyer de cinéma, mort lors d’un accident de cheval pendant un tournage dans la Sarthe le 16 mai 1925.
Célébrités : les incontournables...
Les notabilités qui reposent dans ce cimetière sont farouchement attachées aux Pyrénées, mais leur renommée reste essentiellement locale.
En 1871, alors qu’ils fuyaient la police de Thiers qui voulait les arrêter suite à la répression de la Commune, Laura Marx et Paul Lafargue enterrèrent dans le cimetière leur fils Laurent, âgé de quatre mois.
... mais aussi
L’homme de lettres Daniel BAQUÉ (1879-1949).
Le peintre et décorateur Bertrand BERNARD (1826-1902), qui participa au décor de plusieurs églises du Luchonnais et des thermes Chambert.
L’avocat Paul BONNEMAISON (1856-1932), qui fut maire de la commune et conseiller général.
Le naturaliste, entomologiste et géologue Nérée BOUBÉE (1806-1862) qui accumula de nombreuses collections, notamment entomologiques et de minéraux. Il fut l’auteur de plusieurs ouvrages, faisant encore référence jusqu’à nos jours, dans lesquels il consigna tous ses travaux, et fut le concepteur d’un microscope qui porte son nom. Son tombeau a été conçu et sculpté par Antoine Etex tandis que le buste en bronze qui le surmonte est l’œuvre de Jean-Claude Petit. On remarquera sur ce tombeau des empreintes de fossiles sculptées.
Louis CAHUZAC (1880-1960) qui un des plus célèbres clarinettistes français de la première moitié du XXe siècle. Il a également écrit des pièces pour son instrument. Il fut engagé comme clarinette solo à l’orchestre de l’opéra de Paris. En plus d’être un soliste d’orchestre, il était aussi un admirable virtuose de la clarinette, célébré en France et à l’étranger. Sa réputation était telle que Paul Hindemith l’a personnellement choisi pour créer son Concerto pour clarinette en la majeur en 1956. Cahuzac a également donné la première audition de la Sonatine (1923) d’Arthur Honegger, de la Sonatine (1927) de Darius Milhaud et des Trois pièces pour clarinette seule d’Igor Stravinsky, ou encore la Rapsodie pour clarinette de Claude Debussy, le maître lui-même l’accompagnant au piano. Il enseigna également son art. En tant que chef d’orchestre, il a dirigé de nombreux concerts de la Radiodiffusion-télévision française (RTF) après la Seconde Guerre mondiale, des orchestres régionaux et également à l’étranger. Il mourut peu de temps après avoir été renversé par une voiture alors qu’il circulait en cyclomoteur sur les Champs-Elysées, et où il avait perdu l’usage de son bras et de ses doigts.
Dans le tombeau de la famille de GORSSE reposent plusieurs hommes de lettres qui se firent connaître en leurs temps : Henry (1868-1936), ami d’Edmond Rostand, qui créa de nombreuses pièces, comédies, opérettes et vaudevilles. Il fut en outre scénariste pour le cinéma dans les années 10, et parolier de quelques chansons ; son frère Bertrand (1872-1955), médecin également auteur de plusieurs ouvrages sur la région et qui contribua à l’enrichissement du musée de Luchon par sa collection privée offrant un ensemble de lithographies, dessins et estampes sur le Comminges ; Pierre (1903-1984), fils de ce dernier, avocat et historien spécialiste de Toulouse et de Midi-Pyrénées, pyrénéiste, membre de l’Académie des sciences, de l’Académie des inscriptions et belles-lettres et de la Société des gens de lettres.
Le sculpteur Jean-Marie MENGUE (1855-1939), qui fit partie du groupe des Toulousains formé par Alexandre Falguière à l’École des beaux-arts de Paris aux côtés, entre autres, d’Antonin Mercié, Laurent Marqueste, Victor Segoffin et Auguste Seysses. Nombreuses sont ses statues de marbre blanc qui ornent les rues de Bagnères-de-Luchon. Il fut l’auteur du buste de sa mère qui orne la tombe familiale.
L’aviateur Noël MOSNIER (1890-1916), abattu sur le front au dessus des lignes allemandes.
Julien SACAZE (1847-1889) : épigraphiste et érudit, il fut un spécialiste de l’Antiquité des Pyrénées. Il se livra à des recherches archéologiques tout en restant en contact avec les milieux universitaires de Toulouse. Il effectua de nombreuses fouilles dans les Pyrénées où il découvrit de nombreux sites. En 1884, il fonda à Saint-Gaudens la Société des études du Comminges, puis quatre ans plus tard l’Association pyrénéenne, dont le but était d’étudier et de faire connaître les Pyrénées.
L’avocat Charles TRON (1817-1881), maire de Bagnères-de-Luchon en 1848 puis en 1875, qui fut député de la Haute-Garonne de 1849 à 1851, siégeant à droite comme bonapartiste, puis de 1869 à 1870 et de 1876 à 1881, siégeant au groupe de l’Appel au peuple.
Le violoniste classique et de jazz Michel « Michou » WARLOP (1911-1947), qui joua avec les plus grands noms de l’époque dont Django Reinhardt, Stéphane Grappelli, Alix Combelle et nombre de musiciens américains, ainsi que dans l’orchestre de Raymond Legrand. Il accompagna aussi les chanteurs et chanteuses populaires des années 1930 et 1940. Il décéda prématurément d’alcoolisme et de la tuberculose.
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