VERFEIL (31) : cimetière de Saint-Sernin-des-Rais

visité en août 2021
mardi 6 juin 2023
par  Philippe Landru

L’église Saint-Sernin-des-Rais, dédiée en réalité à Saint-Saturnin, fut construite en briques roses vers la fin du XVe siècle. Sa nef de style gothique méridional et son clocher-mur sont typiques du Lauragais. Elle connut des destructions durant les guerres de religion. Sur le coté se trouve un minuscule cimetière paroissial où repose le juriste et universitaire Pierre MONTANÉ de la ROQUE (1921-1981).

L’ensemble, sur une éminence, domine un magnifique paysage rural à l’horizon.

Face à l’église, dans un cimetière familial distinct du cimetière paroissial, vous attendent les célébrités du lieu.

En 1958, Sophie de Rostopchine, Comtesse de Ségur, publia Les Petites Filles modèles. Pour donner naissance à ce classique de la littérature enfantine, elle s’inspira de deux de ses petites-filles, Camille et Madeleine de Malaret. Leurs tombes se trouvent dans un petit cimetière familial à Saint-Sernin-des-Rais, hameau de Verfeil. Ce cimetière, comme l’église proche de Saint-Sernin-des-Rais, sont inscrits depuis 1986 au titre des Monuments Historiques.

L’enclos funéraire se trouve au bout d’un chemin de graviers, dans un cadre verdoyant. Loin de la douceur mièvre et moralisatrice de la comtesse, on se rend compte en étudiant l’arbre généalogique que la destinée des petites filles ne fut pas si « bibliothèque » rose que cela ! Constitué de quatre tombes, y reposent (de gauche à droite) :

- (1) Madeleine de MALLARET (1849-1930) : modèle, comme sa sœur aux demoiselles de Fleurville dans la trilogie (Les petites filles modèles, Les malheurs de Sophie, les Vacances), elle ne se maria pas et veilla sur la famille tout au long de leur vie. Elle entra comme novice au couvent des Filles de Saint-François de Salles à Toulouse et s’occupa d’œuvres charitables. Elle fut la dernière à reposer en ce lieu.
- (2) Louis Napoléon de MALARET (1856-1888), frère de Camille et Madeleine. Filleul de Napoléon III et de l’Impératrice Eugénie, sa Grand-mère lui dédicaca, à lui et à son frère, L’auberge de l’ange gardien. Il repose avec son neveu, Paul de MALARET (1891-1919), fils de son frère Gaston [1]. Mort à 27 ans, il se maria néanmoins et eut une descendance qui existe encore aujourd’hui.
- (3) Camille de MALLARET (1848-1883), l’autre petite fille modèle, la petite-fille préférée de la comtesse de Ségur. Elle épousa Léon Ladureau de Belot, marquis de fraiche date, qui fut violent envers-elle et lui imposa ses maîtresses. Cet arriviste portant beau avait su imposer ce mariage à la famille de Ségur, naïve, mondaine et intéressé par la fortune dont il se disait dépositaire mais qu’il dilapida. Avec lui, elle eut un fils, Paul de BELLOT (1869-1887). Elle et son fils moururent tous les deux jeunes de la tuberculose.
- (4) les parents : Nathalie de SÉGUR (1827-1910), fille de la comtesse, dame d’honneur de l’impératrice Eugénie, qui était une des huit dames d’honneur représentées avec Eugénie de Montijo dans le célèbre tableau de Franz Xaver Winterhalter de 1855. et Paul d’AYGUESVIVES de MALARET (1820-1886), qui avait ajouté en 1842 à son nom celui de Malaret, du nom de son grand père maternel Joseph François Madeleine de Malaret, ancien maire de Toulouse de 1811 à 1815. Diplomate, Paul de Malaret dut quitter régulièrement la France et entraîna avec lui sa femme et ses enfants. C’est ainsi que Camille naquit à Rome et Madeleine à Toulouse.

A l’extérieur de l’enclos repose dans une tombe isolée Eulalie Larrey (+1918), qui fut dame de compagnie de Madeleine. A sa mort, elle légua les objets qu’elle avait gardés de la jeune fille à la mairie de Verfeil qui les exposa à la mairie.

La commune de Verfeil, ces dernières années, a décidé de médiatisé le lieu, inclus dans un « Sentier du souvenir ». Sur une plaque succincte du lieu sont proposés un petit historique et un arbre généalogique de la famille.


Pour en savoir plus sur la descendance de la comtesse de Ségur, on prendra connaissance de l’excellent article de Marie-Christine Penin sur le sujet.


[1Ce dernier ne repose pas dans le cimetière familial : inhumé en 1937 au cimetière Caucade de Nice, sa tombe fut reprise.


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samedi 29 octobre 2022

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Contrairement aux articles, vous ne pouvez pas interagir sur les rubriques : aussi, si vous avez une information nouvelle à apporter sur un département, merci de laisser votre message en indiquant clairement le département et la commune concernée sur un article dédié uniquement à cela : Le patrimoine funéraire en France : classement par départements

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vendredi 14 février 2014

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