LAVAL Pierre (1883-1945)
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D’origine modeste, il reçoit une formation d’avocat. Il commence sa carrière politique au sein de la SFIO, et c’est en tant que socialiste qu’il conquiert la mairie d’Aubervilliers en 1923. Revenu de la guerre pacifiste, il partage les vues d’Aristide Briand concernant une réconciliation avec l’Allemagne, politique dont il ne se départira jamais.
Ayant fait fortune (en particulier dans les médias), il s’éloigne progressivement de la gauche pour pactiser avec la droite parlementaire. A quatre reprises, il devient président du Conseil (entre 1931 et 1932, en 1935-1936). Ecarté du pouvoir par le Front Populaire, il en tire une haine durable contre les "socialo-communistes" qu’il fustige dans ses journaux. Face à la menace de plus en plus grande que représente Hitler, il mène une politique d’inertie.
La défaite de 1940 lui permet de revenir au pouvoir : il met tous ses moyens en jeu pour permettre la prise du pouvoir par Pétain qui en fait son premier chef de gouvernement. Laval se rapproche désormais étroitement de l’Allemagne, le menant à une politique de collaboration. Limogé par Pétain -les deux hommes ne s’aimèrent jamais-, il est remplacé par Darlan. En avril 1942 pourtant, sous la pression allemande, Pétain est obligé de faire à nouveau appel à lui. Dès lors, Laval mène une politique totalement collaborationiste par haine du communisme : création du STO, de la Milice... Il facilite et encourage la déportation des populations juives, y compris dans la zone libre.
Il tente de fuir à la Libération : arrêté à Barcelone, il est livré à De Gaulle. Après un procès, il est condamné à mort : il tente de se suicider au cyanure la veille de son exécution et c’est un moribond que l’on fusille à Fresnes en 1945.
La famille parvint à récupérer ses restes et à les faire inhumer à Montparnasse où sa tombe fait toujours l’objet de beaucoup de discrétion (quoiqu’en bordure). Ainsi, elle n’apparaît dans aucun guide et sur aucun plan.
En 1992, le comédien Jean Yanne prêta ses traîts au personnage de Laval dans le Pétain de Jean Marboeuf (dans lequel Jacques Duffilho incarnait le maréchal).
Dans le même caveau fut inhumé son gendre René de Chambrun (1906-2002) : cet avocat collaborationiste, descendant de La Fayette, président de la Compagnie des cristalleries de Baccarat à partir des années 60, avait épousé Josée Laval, fille de Pierre. Toute sa vie, il tenta de réhabiliter la mémoire de son beau-père.
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