Il fut l’impresario des grandes vedettes, de Claude François à Coluche et aux Inconnus, de belles aventures parfois terminées devant les tribunaux. Avec son flair et un sens commercial hors pair, il a été pendant des décennies un incontournable faiseur de rois. Accrochant aussi à son tableau de chasse Hervé Vilard, Mike Brant, Michel Polnareff, Christophe, Michèle Torr, Thierry Le Luron ou encore Renaud.

Né au Maroc, alors sous protectorat français, Paul Lederman était le fils de juifs polonais très modestes. En 1945, la famille débarqua à Marseille avant de s’installer à Paris. Il abandonna tôt l’école et décrocha à 15 ans un job de disquaire à Versailles puis aux Puces. Passant ses soirées au Golf Drouot, vite devenu le « Temple du rock » à Paris, il y croisa Lucky Blondo, dont il fit son premier artiste avec la chanson Jolie petite Sheila, classée numéro 1. Il découvrit ensuite Claude François, batteur encore inconnu de 20 ans, et lui fit chanter Belles, belles, belles et Si j’avais un marteau. Il inventa avec son poulain une nouvelle façon de conduire la carrière d’un artiste, s’en occupant de A à Z : psychologiquement, artistiquement, promotionnellement et financièrement. Plus tard, ce fut la découverte de Coluche ! Avec lui, il fut à l’origine de plusieurs coups médiatique, comme la vraie-fausse candidature à la présidentielle de 1981, qui lui assura une immense couverture médiatique, et le fameux et discutable « mariage » Le Luron-Coluche… Un ange gardien que ses détracteurs dépeignirent aussi en requin aux dents longues. Il fut parfois accusé d’exploiter les qualités de ses artistes dans tous les sens du terme. Avec Les Inconnus, qu’il a lancés, la collaboration se finit au tribunal. Idem avec les fils de Coluche, en conflit ouvert avec lui depuis la mort de leur père en 1986 à propos de droits d’auteur sur une série de sketches. Au terme d’un marathon judiciaire, l’impresario fut condamné à leur verser plus d’un million d’euros en 2019.