MESNIL-LE-ROI (le) : cimetière
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Propret et taillé au cordeau, le cimetière du Mesnil-le-Roi ne brille globalement pas par sa statuaire ou l’originalité de ses tombes, mais on a préservé une partie plus ancienne de la nécropole qui propose donc quelques vieux tombeaux. En outre, trois personnalités dans des registes différents y attendent les visiteurs.
Curiosités
Un fait rare et remarquable : à l’entrée du cimetière, libre d’accès, se trouve le registre de tous les inhumés du cimetière. Extrêmement pratique d’y retrouver un défunt à la condition essentielle de posséder le mois et l’année de son décès, entrée par laquelle ils sont hierarchisés.
Célébrités : les incontournables...
Aucune
... mais aussi
Jeanne BOURIN (1922-2003) : écrivaine française, catholique pratiquante, sa fascination pour la société médiévale servit de base à la réalisation de ses romans historiques, le plus souvent axés autour de personnages féminins, qui connurent un grand succès, particulièrement La Chambre des dames, chronique familiale et urbaine dans le royaume de Saint-Louis, qui fit l’objet d’une adaptation sous forme de feuilletons télévisuels. Sa vision un peu sentimentale et idéalisée du Moyen Âge lui valut néanmoins les critiques du monde universitaire. Elle fut rejointe récemment par son époux, le critique littéraire André BOURIN (1918-2016), qui fut le producteur de plusieurs émissions littéraires pour la télévision. Critique à la Revue des deux Mondes, au Quotidien de Paris, et au Figaro, il fut en outre membre du jury du Prix Renaudot.
Jerzy GIEDROYC (1906-2000), qui fonda Kultura à Paris, revue sur la culture polonaise qui fut un instrument de lutte contre le totalitarisme communiste. Il parvint à obtenir pour sa revue la collaboration des plus grands écrivains et penseurs du XXe siècle, comme Albert Camus, Simone Weil, George Orwell, Witold Gombrowicz, Thomas Stearns Eliot, Emil Cioran et Czesław Miłosz.
Augustin HENRY-LEPAUTE (1800-1885) : gendre de Jean-Joseph Lepaute, horloger royal qui réalisa toute une série de pendules et d’horloges de grandes dimensions (pendule astronomique du Bureau des longitudes, placée ensuite à l’Observatoire, horloges de la Bourse et de l’hôtel des Postes de Paris, des palais du Louvre, des Tuileries, de Compiègne...), il succéda à ce dernier et devint horloger de Louis-Philippe, puis de Napoléon III qui l’autoisa à porter le nom de Lepaute. Il adjoignit en 1838 à l’horlogerie la construction des phares, qu’il porta au plus haut degré de perfection, et créa vers le même temps les types des régulateurs pour chemins de fer. Il repose dans ce cimetière avec ses descendants qui reprirent l’entreprise à sa mort.
Louis PAUWELS (1920-1997) : résistant, Louis Pauwels devint après la Seconde Guerre mondiale, journaliste à Combat. Une fois sa carrière journalistique amorcée, il dirigea le mensuel féminin Marie-France et se retrouva également à la tête de la revue Arts. Il eut à son actif de nombreux ouvrages dont ’Le matin des magiciens’ qu’il co-rédigea avec Jacques Bergier, sorte de bible ésotérique qui lui valut un immense succès, tout comme son prolongement périodique, la revue Planète. En 1977, il apparut à la direction des services culturels du Figaro, où il établit les bases du Figaro-Magazine. Le succès de cette nouvelle formule lui valut de rester à la tête de l’hebdomadaire jusqu’en 1993. Très engagé à droite, Louis Pauwels suscita souvent la polémique, tel son célèbre éditorial de 1986 où il dénonçait le Sida mental dont il pensait atteinte la jeunesse qui manifestait alors contre le projet de loi Devaquet.
Merci à Nicolas Badin pour la photo GIEDROYC.
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