CAGNES-SUR-MER (06) : ancien cimetière
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N’ayant pas encore visité ce cimetière, l’article proposé n’a donc pas vocation a être exhaustif : il a pour but de présenter quelques photos envoyées par Marie-Madeleine et Jean-Yves Tartrais, que je remercie chaleureusement.
Parmi les tombes du cimetière de Cagnes se trouvent :
Le chanteur lyrique Jean AQUISTAPACE (1882-1952), qui dirigea l’opéra de Nice, fut également comédien et tourna dans quelques films des années 30 aux années 50.
Le comédien André LUGUET (André Allious-Luguet : 1892-1979), qui mena une brillante carrière au théâtre. Après un long séjour à la Comédie-Française dans les années 1920, il triompha au théâtre de boulevard. Il écrivit également quelques pièces. Il tourna un nombre considérable de films de 1909 à 1969, sans qu’aucun grand rôle n’en ait fait une star du septième art. Il s’y spécialisa, jusqu’à un âge avancé, dans les rôles de séducteurs.
La comédienne Vera SERGINE (Marie Roche : 1884-1946), qui malgré quelques films muets joua essentiellement pour le théâtre. Elle fut l’épouse du comédien Pierre Renoir, avec lequel elle eut un fils, le directeur de la photographie Claude Renoir. De ce fait, elle fut peinte par Renoir. Sa tombe est ornée d’un médaillon en plâtre.
L’incroyable Suzy SOLIDOR (Suzanne Marion-Rocher : 1900-1983), probable descendante de Surcouf, qui se lança avec succès dans la chanson dans les années 30. Parmi les titres les plus connus de celle qu’on surnomma « la fille aux cheveux de lin », on peut citer « Ouvre », « Escale » ou encore une version française de « Lily Marlène ». Au cinéma, elle tint un véritable rôle dans La garçonne (1936), dans lequel elle s’intéressait à l’héroïne incarnée par Marie Bell d’une façon qui ne laisse planer aucun doute : on ne s’étonnera pas que, pour ce rôle, on ait choisi Suzy Solidor, qui, dans la vie, ne faisait pas mystère de sa bisexualité. Sa voix grave, quasi masculine (« une voix qui part du sexe » selon Jean Cocteau), son physique androgyne, ses cheveux blonds et sa frange au carré marquèrent les esprits. En 1933, elle se produisit avec succès à L’Européen puis ouvrit rue Sainte-Anne « La Vie Parisienne », un cabaret « chic et cher », lieu de rencontres homosexuelles, où se produisait entre autres le jeune Charles Trenet. Elle devint elle-même une icône de la chanson « maritime » et l’égérie des peintres et des photographes des magazines de mode. Son cabaret parisien ayant été très fréquenté par des officiers allemands durant l’Occupation, elle connut des ennuis à la Libération et se vit frappée d’une interdiction de travailler. Lorsque celle-ci prit fin, elle reprit sa carrière et ouvrit d’autres cabarets, d’abord à nouveau à Paris, puis à Cagnes-sur-Mer, où elle se produisit jusqu’au milieu des années 60. Durant son existence, elle posa pour plus de deux cents artistes, parmi lesquels Foujita, Tamara de Lempicka, Van Dongen, Marie Laurencin, Cocteau, Dufy, Picabia, Bacon … Elle donna d’ailleurs une partie de sa collection à la ville de Cagnes-sur-Mer, où on peut aujourd’hui admirer les tableaux au château-musée Grimaldi.
- Par Man Ray
- Par Picabia
- Par T. de Lempicka
- Par Van Dongen
Pour la petite histoire, elle fut en 1934 la première chanteuse à paraître à la télévision française. L’épitaphe inscrite sur sa tombe proclame « elle a si bien chanté la mer ».
Henri VILBERT (Henri Miquely : 1904-1997) : spécialisé à ses débuts dans les seconds rôles « à accent », souvent partenaire de Fernandel, ce comédien, neveu du chansonnier marseillais Vilbert, participa au théâtre à la création de Marius et Fanny de Marcel Pagnol en 1929 et 1931. Il joua au cinéma dans de nombreux films du même Pagnol, mais aussi ceux d’Henri-Georges Clouzot, de Jacques Becker, etc...Il travailla jusqu’au début des années 1980, notamment pour la télévision.
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