ARLINGTON (Etats-Unis) : Arlington National cemetery
par
- Une des entrées du cimetière
- On aperçoit Arlington house sur les hauteurs.
Le cimetière national d’Arlington, situé à Arlington en Virginie, est un important cimetière militaire américain créé durant la guerre de Sécession sur les terrains d’Arlington House, l’ancienne propriété de l’épouse du général Lee, le chef des armées confédérées. Il est situé exactement en face de Washington D.C., de l’autre côté du fleuve Potomac à côté des bâtiments du Pentagone.
Plus de 290 000 personnes sont enterrées sur ce terrain de 2,53 km2, des anciens combattants de toutes les guerres américaines, de la guerre d’indépendance aux derniers conflits du XXIe siècle, guerre d’Irak ou d’Afghanistan, en passant par la guerre de Sécession, les deux guerres mondiales, la guerre de Corée et la guerre du Viêt Nam. Avec le cimetière national de Mill Springs, Arlington est le plus ancien cimetière militaire des États-Unis.
Les critères pour pouvoir être inhumé à Arlington sont régis par le Code of Federal Regulation. Peuvent s’y faire enterrer :
tout ancien combattant,
tout ancien militaire décoré de l’une des plus hautes décorations militaires américaines,
tout ancien membre des forces armées ayant servi au gouvernement fédéral des États-Unis (à un certain niveau de la branche exécutive, élu au Congrès ou membre de la Cour suprême)
tout président ou ancien président des États-Unis (même s’il n’a pas servi auparavant dans l’armée car le président des États-Unis est pendant son mandat Commandant en chef (Commander in chief en VO) des armées américaines)
Certains civils, principalement des policiers, morts en action dans la protection de l’État ou les épouses et enfants mineurs des ayants droit peuvent également y être enterrés. Ainsi bien que non militaires ou anciens combattants, y sont inhumés :
- Leslie Sherman, une étudiante tuée lors de la fusillade de l’université Virginia Tech en 2007, ses deux parents étant des anciens combattants.
- John Gibson et Jacob Chestnut, deux officiers de la police du Capitole tués en service lors de la fusillade dans le Capitole en 1998
- Leslie Coffelt, membre du Secret Service tué en service en protégeant le président Harry Truman lors d’une tentative d’assassinat à Blair House en 1950
- Johnny Micheal Spann, officier de la CIA tué en action en Afghanistan en 2001
Topographie du site
Visiter Arlington est une étape obligée de tout taphophile : il est l’un des cimetières les plus connus dans le Monde, un mémorial fondamental de l’histoire des Etats-Unis, un site essentiel de la ville de Washington toute proche. En outre, des célébrités de premier ordre de l’histoire du pays (et au-delà) y reposent.
Une fois que l’on a dit ça, la réalité s’impose, et tous les visiteurs doivent se préparer à un certain nombre d’aléas :
en premier lieu, le site est gigantesque et très vallonné : prévoir une demi journée, de bonnes chaussures, une énergie et une motivation sans faille ! Comme tous les grands cimetières étatsunien, Arlington est programmée pour des automobilistes étatsuniens, pas pour des piétons européens.
en raison de son caractère historique patrimonial, le timing peut-être contrarié à la dernière minute : ainsi, j’ai eu la chance de le visiter la veille de la visite de Macron ! Si j’avais fait le choix du lendemain, il aurait été inaccessible, ce qui, quand on vient de si loin, est terriblement frustrant.
ne vous attendez pas, sur les sites principaux, à pouvoir vous recueillir en paix : le cimetière est également une vaste touristière organisé tel un parc d’attraction ! Tous les jours, des groupes scolaires venant d’un Etat grand comme un continent viennent y découvrir leur histoire ! Des petits trolleys partent à horaire régulier de l’entrée principale pour sillonner le site. Compte tenu de sa superficie, il est également traversé par des armadas de jardiniers qui tronçonnent, taillent, tractopellent..! On y enterre, on y exhume, on y célèbre à tout moment. Se méfier également des arrosages automatiques dont le déclenchement peut être inopiné !
il reste un cimetière militaire, ce qui signifie qu’en dehors de quelques réalisations intéressantes au point de vue artistique, il s’agit pour l’essentiel de linéaires de stèles identiques s’étalant à perte de vue. Dans la partie la plus ancienne du cimetière cependant, à proximité de la Arlington house, on trouve cependant une statuaire plus élaborée concernant le tombeau de certains officiers de la guerre civile. Le cimetière témoigne de l’évolution de l’art funéraire dans une perspective mémorielle, et le glissement d’une individualisation de la célébration à une uniformisation de stèles humbles.
- Un bas-relief sur la tombe du général Crook célèbre la rédition des apaches de Géronimo en 1883.
- Un insolite bloc de quartz rose pour la tombe du colonel Gregory, aide de camp du général Sheridan
Pour chercher une célébrité (en dehors des sites fléchés, telle la tombe de Kennedy), il vous faudra passer par l’accueil (qui propose des toilettes, une boutique vendant des livres sur le cimetière mais également tout un tas de merdouilles pour touristes...), une cafétéria, les différents circuits guidés en train, les audiophones, des panneaux de présentation, une vitrine avec décorations et drapeaux... Bref, on est bien loin du petit bureau de conservation !
A l’accueil, on vous donnera un plan avec indications des sections où reposent les résidents les plus fameux. Beaucoup de ceux présentés dans cet article ne sont pas sur ce plan. Et les tombes ne sont pas précisément localisées... Toujours la même aiguille dans la meule de foin ! Pour une localisation plus précise, on vous renverra à des bornes qui vous proposeront de localiser le plus précisément possible (avec plan imprimé) les tombes recherchées... Si vous comptez le faire pour la trentaine de tombes que présentent cet article, tâche de longue haleine (en outre, vous ne serez pas seul). Ensuite, promenade agréable dans le cimetière avec votre liasse de papiers "que c’est jamais le bon que j’ai dans les mains", sans compter qu’à moins de faire mille et un aller-retours sur un site gigantesque, il faut rationnaliser l’ordre des tombes... Bref, le mieux est de préparer tout cela au mieux dans le confort de votre bureau avant de partir visiter Arlington. Internet est riche en sites qui vous permettront de vous faire gagner du temps.
Principales curiosités du lieu
Arlington n’est pas qu’un cimetière : il est l’un des sites majeurs de l’histoire des Etats-Unis, à une trentaine de kms de Mount-Vernon, à la fois lieu de résidence et de sépulture de George Washington. Ce lieu est une mise-en-scène pérenne d’un grand nombre d’enjeux de l’histoire du pays : patriotisme, glorification de la résistance et de l’armée qui en sont une dimension essentielle, réconciliation après la Guerre civile sur un des lieux fondamentaux de cette guerre.
Aussi, outre les tombes, à perte de vue, le cimetière d’Arlington est un assemblage de sites patrimoniaux, non seulement au sein même de la nécropole, mais également par quelques mémoriaux qui lui sont associés hors les murs.
Ce sont ces sites que présente cette rubrique :
Arlington House, aussi nommée le Robert E. Lee Memorial, est une maison de style néo-grec située sur le point culminant de la partie centrale du cimetière. Située dans l’Etat de Virgie, elle fut autrefois la demeure du général confédéré Robert E. Lee et domine le Potomac, face au National Mall de Washington, D.C. Lors de la guerre de Sécession, on a vu comment le terrain de la propriété fut choisie comme site du cimetière national d’Arlington, en partie pour prévenir toute possibilité de retour du général Lee sur ses terres. Les États-Unis ont aujourd’hui fait un mémorial national de la maison de son ancien opposant, reconnu comme une marque de respect pour Lee au Nord comme au Sud. En réfection, l’intérieur de la villa est pour l’instant fermé au public. Derrière celle-ci, on peut encore voir les dépendances et les maisons habitées par les esclaves.
La maison fut construite par des esclaves et fut habitée par George Washington Parke Custis, petit-fils adoptif de G. Washington, avant d’être léguée au général Lee lorsqu’il épousa le fille du propriétaire. Lee aimait y séjourner et c’est ici qu’il rédigea en avril 1861, après avoir décliné l’offre qui lui avait été faite de prendre le commandement de l’armée de l’Union, sa lettre de démission de l’Armée américaine, proclamant ainsi sa loyauté envers la Virginie. Il quitta quelques jours plus tard la propriété pour ne plus jamais y revenir afin de prendre le commandement de l’armée de Virginie. En mai de la même année, l’armée de l’Union vint prendre possession de celle-ci afin d’en faire une place forte de défense de la ville de Washington, forçant le reste de la famille Lee a fuir. Transformée en camp militaire, la propriété commença à servir de cimetière durant la guerre. A la fin des hostilités, près de 5 000 tombes y avaient été creusées dont celles de 3 800 anciens esclaves fugitifs qui avaient rejoint l’armée de l’Union. Le fils aîné de Lee entreprit une action en justice contre le gouvernement américain. Après plusieurs procédures, la famille Custis Lee accepta une offre de 150 000 $ votée par le Congrès.
la tombe de Pierre Charles L’ENFANT (1754-1825), architecte et urbaniste d’origine française, qui réalisa les plans de la ville de Washington. Mort dans la misère (il était criblé de dettes), il fut inhumé dans la ferme d’un ami à Prince George’s County (Maryland). Sa dépouille ne fut ramenée qu’en 1909. Cette tombe se trouve devant la Arlington House. Le terre-plein en pelouse sur laquelle elle repose offre l’une des plus belles vues sur Washington.
La tombe des inconnus, également connue sous le nom de tombe des soldats inconnus est l’un des sites du cimetière national d’Arlington près de Washington, D.C.. Elle abrite les soldats inconnus américains des Première et Seconde Guerres mondiales, de la guerre de Corée et de la guerre du Viêt Nam. Placée sur une colline surplombant directement la ville de Washington, c’est l’un des sites les plus populaires du cimetière en particulier du fait qu’elle est gardée 24 heures sur 24, 365 jours par an. Les tours de garde et le changement s’effectuent selon un rituel et un minutage extrêmement précis. Elle était initialement nommée Tombe du Soldat inconnu (Tomb of the Unknown Soldier). D’autres soldats inconnus tués lors d’autres guerres y furent plus tard enterrés et le lieu est devenu connu sous le nom de Tombe des Inconnus même si ce titre n’est pas officiel.
La tombe est faite de sept pièces de marbre blanc. Elle se présente sous la forme d’un sarcophage de forme plane avec des colonnes aux coins. Dans le panneau Est, qui fait face à Washington, sont sculptés trois statues grecques représentant la Paix, la Victoire et la Valeur. Les six guirlandes découpées dans les faces Nord et Sud du tombeau représentent six des principales batailles de la Première Guerre mondiale : Château-Thierry, les Ardennes, Oisiu-Eisue, la Meuse-Argonne, Bois Belleau et la Somme.
Dans les années 1920, l’Angleterre enterre un soldat inconnu dans l’abbaye de Westminster et la France, de son côté, rendit hommage à ses soldats avec la tombe du Soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe à Paris. Le 4 mars 1921, le Congrès des États-Unis à son tour, approuve l’enterrement d’un soldat américain non identifié de la Première Guerre mondiale. Le 30 mai 1921 (jour du Memorial Day), quatre dépouilles de soldats inconnus sont exhumés de quatre cimetières militaires américains de la Première Guerre et l’un d’entre eux est choisi au hasard par le sergent Edward F. Younger, héros de guerre, le 24 octobre à Châlons-en-Champagne. Ce soldat inconnu est transporté aux États-Unis à bord de l’USS Olympia, les trois autres sont enterrés dans la Meuse.
Le 3 août 1956, le président Dwight Eisenhower approuve un projet visant à rendre hommage aux soldats inconnus de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre de Corée. La cérémonie de sélection et d’enterrement de ces inconnus a lieu en 1958.
Deux inconnus de la Seconde Guerre mondiale, l’un du théâtre européen et l’un du théâtre du Pacifique, sont transportés à bord de l’USS Canberra où le soldat de première classe William R. Charette choisit au hasard. Les cendres de l’autre soldat sont rejetées solennellement à la mer. Quatre Américains morts pendant la guerre de Corée sont exhumés du cimetière militaire d’Hawaii. Le sergent Net Lyde choisit au hasard celui qui sera le soldat inconnu.
Le Soldat inconnu de la guerre du Viêt Nam est désigné le 17 mai 1984 lors d’une cérémonie à Pearl Harbor par le sergent-major Allan Jay Kellogg Jr et est transporté à bord de l’USS Brewton jusqu’en Californie, puis par avion jusqu’à Washington. Les restes de ce soldat furent exhumés avec l’autorisation du Président Bill Clinton le 14 mai 1998. Une analyse génétique permit de déterminer qu’il s’agissait du Lieutenant de l’US Air Force Michael J. Blassie, disparu au combat en 1972. Les restes sont remis à sa famille 2 mois plus tard, le 10 juillet qui le fait ré-inhumer près de chez elle, au cimetière national de Jefferson Barracks, à St. Louis, dans le Missouri. Avec les progrès accomplis dans l’identification par tests d’ADN, il est devenu très difficile de garder un soldat inconnu, à tel point que presque tous les corps de soldats tués au Viêt Nam peuvent aujourd’hui être identifiés. Il fut alors décidé de laisser le caveau de la guerre du Viêt Nam vide. L’inscription originale de Viêt Nam et des dates du conflit ont été modifiées en « Honoring and Keeping Faith with America’s Missing Servicemen. » comme souvenir de l’engagement des forces armées américaines partout dans le monde.
La tombe des Inconnus est gardée 24 heures sur 24, 365 jours par an. Cette garde est assurée depuis le 2 juillet 1937, quel que soit le temps, par des soldats en grand uniforme du 3e régiment d’infanterie (« The Old Guard ») de l’armée américaine. Être sélectionné comme garde est un privilège et un honneur. 80 % des prétendants échouent aux différents tests et examens et seule une fraction des 20 % admis à l’entrainement obtiennent le badge de Tomb Guards qui récompensent neuf mois de service et la réussite à un test de 100 questions. C’est la seconde distinction la plus rare de l’armée américaine après le badge d’astronaute.
Les sentinelles ne portent aucun grade sur leur grand uniforme ainsi ils ne prennent pas le risque de dépasser le grade d’un des soldats inconnus et ce quel que soit le grade qu’ils aient pu avoir.
Durant le jour des mois d’été, du 15 mars au 30 septembre, la garde est changée toutes les demi-heures. Durant les mois d’hiver, du 1er octobre au 14 mars, la garde est changée toutes les heures. Après la fermeture du cimetière au public (de 19h00 à 8h00 d’avril à septembre et de 17h00 à 8h00 d’octobre à mars), la garde est changée toutes les deux heures.
L’amphithéâtre du mémorial d’Arlington accueille les obsèques nationales et les cérémonies du Memorial Day et du Veterans Day. Des cérémonies se tiennent également à Pâques. Environ 5 000 personnes assistent à ces cérémonies chaque année. Le Congrès autorisa la construction le 4 mars 1913 et le président Woodrow Wilson posa la première pierre le 15 octobre 1915. Celle-ci contient 15 objets dont une bible et une copie de la Constitution américaine.
Avant que la construction de l’amphithéâtre du mémorial ne soit achevée en 1921, les cérémonies importantes se tenaient dans ce qui est connu maintenant sous le nom du « Vieil amphithéâtre » (« Old Amphitheater »). Il se trouve sur l’emplacement des anciens jardins du général Robert Lee. Il fut construit en 1868. Il est entouré d’une colonnade couverte d’un treillis qui supporte une vigne.
Les memoriaux : il existe à Arlington plus d’une trentaine de réalisations destinées à honorer les morts d’une guerre particulière, un événement, ou une catégorie bien précise de population (les chapelains, les infirmières de guerre, les garde-côtes…). On ne présentera ici que les principaux :
- Le mémorial dédié aux astronautes disparus dans la catastrophe de la navette spatiale Challenger.
- Mémorial dédié aux astronautes disparus dans la catastrophe de la navette spatiale Columbia.
- Mémorial de Lockerbie dédié aux 270 tués lors de l’explosion du vol 103 de la Pan Am au-dessus de Lockerbie en Écosse.
- La guerre hispano-américaine débuta en 1898 avec le naufrage du navire de guerre américain U.S.S. Maine à La Havane. La cause de l’explosion n’a jamais été officiellement déterminée, mais 163 marins et marines sont morts et les États-Unis ont à cette occasion déclaré la guerre à l’Espagne. Le mât du navire fut enlevé et apporté au cimetière national d’Arlington pour servir de mémorial en l’honneur des victimes.
- Monument dédié aux infirmières.
- Monument aux infirmières tombées durant la guerre avec l’Espagne
- Tombe des soldats inconnus de la Guerre civile
- Elle contient les restes de 2 111 soldats.
A Arlington, en dehors des mémoriaux monumentaux, il en existe beaucoup d’autres bien plus modestes : le moindre arbre peut être dédié à un bataillon, ou à une catégorie de combattants.
A Proximité, mais en dehors de l’enceinte du cimetière, on notera encore la présence :
Le USMC War Memorial, ou United States Marine Corps War Memorial (Mémorial du corps des Marines des États-Unis) est un monument militaire américain situé à proximité du cimetière. Le mémorial est dédié à tous les militaires du corps des Marines (United States Marine Corps, USMC) qui sont morts pour la défense de leur nation depuis 1775. La statue de bronze, œuvre de Félix de Weldon, reproduit la scène de la pose du drapeau américain par Sgt Michael Strank, Cpl Harlon Block, PFC Franklin Sousley, PFC René Gagnon, PFC Ira Hayes et, jusqu’au 23 juin 2016, PM2 John Bradley remplacé depuis par PFC Harold Schultz au sommet du mont Suribachi, au sud de l’île d’Iwo Jima, le 23 février 1945, durant la bataille d’Iwo Jima. Cette scène s’inspire d’une photographie célèbre du photographe de guerre Joe Rosenthal, Raising the Flag on Iwo Jima, lauréat du Prix Pulitzer.
Le Netherland carillon : en face de l’Iwo Jima Memorial, et donc également à l’extérieur du cimetière, se dresse un clocher de 38m de haut dont la structure d’acier rappelle l’art abstrait du peintre néerlandais Mondrian. Composé de 49 cloches, il fut offert par les Pays-Bas aux Etats-Unis en remerciement de leur aide durant la Seconde Guerre mondiale. A son pied, au milieu de la pelouse, s’étend au printemps un somptueux parterre de tulipes de toutes les couleurs.
Célébrités : les incontournables...
Le nombre de célébrités, principalement militaires évidemment, qui repose dans ce cimetière est considérable : pour la plupart, leur renommée ne dépasse pas les frontières des Etats-Unis (c’est particulièrement vrai des officiers de la guerre civile -celle que nous appelons guerre de sécession- . Pour en savoir plus, il existe beaucoup de sites. Signalons la page US de Wikipédia consacrée au cimetière.
- Si les célébrités du cimetière sont globalement dispersées aux quatre coins de la nécropole, certaines divisions marquent une certaine concentration. Il en est ainsi de la division 7A où on peut voir sur une même photo les tombes de Gregory Boyington, du boxeur Joe Louis et de l’acteur Lee Marvin.
Deux présidents des Etats-Unis
William Howard TAFT et John Fitzgerald KENNEDY sont les seuls présidents à être inhumés à Arlington (depuis le milieu du XXe siècle, les présidents américains font souvent le choix d’être enterré sur le terrain de leur bibliothèque présidentielle [1]). Ils sont les seuls avec le général Pershing à avoir eu des obsèques nationales à Arlington.
Des personnalités militaires
Plus que l’histoire en elle-même, sauf à être spécialiste de l’histoire militaire des Etats-Unis, ce sont le cinéma et la télévision qui nous rendent familier l’identité des principaux officiers de l’armée étatsunienne !
Gregory « Pappy » BOYINGTON (1912-1988) : pilote de chasse américain du Corps des Marines des États-Unis, il fut titulaire de 28 victoires homologuées dont six en Chine avec l’American Volunteer Group (AVG, mieux connus comme les « Tigres volants »). En janvier 1944, il fut abattu et déclaré mort. On lui décerna à titre posthume, la Medal of Honor, la plus haute distinction américaine et on l’élève au rang de lieutenant-colonel. Or, il a survécu au crash de son avion et a été capturé par les Japonais. Libéré 20 mois plus tard, il reçut sa décoration des mains du président Truman. Son histoire et celle de son escadrille furent à l’origine de la série télévisée américaine Les Têtes brûlées. Dans la série, son rôle est interprété par Robert Conrad. Il est à noter que Gregory "Pappy" Boyington a joué dans 3 épisodes le rôle du général Kenlay dans cette série.
Le général Omar BRADLEY (1893-1981), qui fut l’un des principaux chefs de l’armée américaine sur les théâtres nord-africain et européen au cours de la Seconde Guerre mondiale. Il fut élevé au grade de General of the Army — « cinq étoiles » — et a été le premier chef d’État-Major inter-armes des États-Unis du 16 août 1949 au 15 août 1953.
Claire Lee CHENNAULT (1893-1958) : général d’aviation américain, il fut le fondateur de l’escadrille des Tigres volants pendant la seconde guerre sino-japonaise puis responsable de l’aviation américaine en Chine pendant la Seconde Guerre mondiale.
James H. "Jimmy" DOOLITTLE (1896-1993) : pilote américain, pionnier du développement de l’aviation de l’entre-deux-guerre, il fut officier de l’USAAF pendant la Seconde Guerre mondiale, conçut et mena en avril 1942 un raid audacieux qui porte son nom, le raid de Doolittle — le premier bombardement de Tokyo par les forces américaines.
René Gagnon (1925-1979), Ira Hayes (1923-1955) et Michael Strank (1919-1945), trois des six Marines américains immortalisés par Joe Rosenthal sur la photographie Raising the Flag on Iwo Jima, lors de la bataille d’Iwo Jima durant la Seconde Guerre mondiale.
Le général, commandant le corps expéditionnaire américain pendant la Première Guerre mondiale, John PERSHING (1860-1945), qui fut le seul, avec George Washington (à titre posthume en 1976), à avoir obtenu le grade de General of the Armies. On lui prête souvent le mythique "La Fayette, nous voici !", prononcée a priori le jour anniversaire de l’indépendance américaine, le 4 juillet 1917 par le colonel Stanton, sur la tombe de La Fayette au cimetière de Picpus à Paris. Autre anecdote savoureuse : lors de sa visite aux États-Unis en juillet 1944, le général De Gaulle passa le voir. Pershing, dont la lucidité déclinait, lui demanda comment allait son vieil ami, le maréchal Pétain. De Gaulle répondit diplomatiquement qu’il « ne l’avait pas vu depuis fort longtemps ». Un char de combat ainsi qu’un missile balistique ont été baptisés par l’armée américaine en son honneur.
Le général Matthew RIDGWAY (1895-1993), qui s’illustra au cours de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre de Corée, où il lança une contre-offensive qui aboutit à la reprise de Séoul le 14 mars 1951, puis permit de repousser les Nord-Coréens et l’Armée chinoise à nouveau au nord du 38e parallèle début avril. À partir du 11 avril 1951, il remplaça le général MacArthur comme commandant en chef des forces des Nations unies. Il succéda ensuite à Eisenhower comme commandant suprême des Forces alliées de l’OTAN.
Des grandes figures de l’exploration spatiale
Gus GRISSOM (1926-1967) et Roger B. CHAFFEE (1935-1967), astronautes tués lors de l’incendie d’Apollo 1 (Edward White a lui été enterré au cimetière de West Point).
Charles CONRAD (1930-1999), astronaute, il fut le troisième marcheur lunaire avec Apollo 12.
John GLENN (1921-2016) : entré en 1942 dans le Corps des Marines américain, il participa à la Seconde Guerre mondiale en tant que pilote de chasse. À la fin du conflit il poursuivit une carrière de pilote militaire et participa à la guerre de Corée. Devenu par la suite pilote d’essai, il rejoignit en 1959 le premier groupe d’astronautes sélectionné par la NASA. Le 20 février 1962 il fut le premier Américain à effectuer un vol orbital autour de la Terre dans le cadre de la mission Friendship 7 du programme Mercury, près de 10 mois après le vol inaugural du soviétique Youri Gagarine. Il fut élu sénateur de l’Ohio pour le Parti démocrate sans interruption de 1974 à 1999. En 1998, à l’âge de 77 ans, il effectua un dernier vol dans l’espace à bord de la navette spatiale américaine dans le cadre de la mission STS-95.
James IRWIN (1930-1991), astronaute, pilote du module lunaire lors de la mission Apollo 15, en 1971, il fut le huitième des douze hommes ayant foulé le sol lunaire à ce jour.
Des figures politiques de premier ordre, dont la notoriété dépasse les seuls Etats-Unis
William-Joseph DONOVAN (1883-1959), qui créa l’OSS, Office of Strategic Services, l’ancêtre de la CIA, en juin 1942, dont l’objectif était de coordonner les actions des services spéciaux alliés et de leur apporter une aide matérielle.
John FOSTER-DULLES (1888-1959) : membre du Parti républicain, il fut secrétaire d’État des États-Unis entre 1953 et 1959 dans l’administration du président Dwight D. Eisenhower. Il fut à l’origine en 1954 d’un coup d’Etat au Guatemala qui plaça au pouvoir une junte militaire, plongeant le pays dans une longue période de violente instabilité politique. Il a consacré la notion de refoulement (« rollback ») de l’URSS.
Robert "Bob" et Edward "Ted" KENNEDY
Le général George C. MASHALL (1880-1959), qui au cours de la Seconde Guerre mondiale fut l’un des principaux conseillers et stratèges du président Roosevelt pour la conduite du conflit. Après la guerre, George Marshall fut chargé de mettre fin à la guerre civile chinoise avec la mission Marshall, puis fut à l’origine d’un projet auquel il laissa son nom : le plan Marshall, visant à apporter une aide économique à l’Europe. Il reçut le prix Nobel de la paix en décembre 1953 à Oslo.
Robert McNAMARA (1916-2009) : secrétaire à la Défense de 1961 à 1968 sous les présidences Kennedy et Johnson et pendant la guerre du Viêt Nam, il fit face à la crise des missiles de Cuba en 1962. C’est surtout durant la guerre du Viêt Nam que son rôle fut particulièrement important : sous Kennedy, il programma un retrait progressif des instructeurs militaires américains. Sous Johnson, il s’opposa aux militaires qui voulaient sans cesse envoyer plus d’hommes. Son rôle durant la guerre du Viêt Nam reste controversé, puisque c’est sous son mandat qu’eurent lieu l’emploi de l’agent orange et l’opération Rolling Thunder. De plus en plus controversé et doutant de plus en plus de la politique militaire américaine au Viêt Nam, McNamara remit sa démission en 1968. Il devint ensuite président de la Banque mondiale (1968 à 1981).
Ignace PADEREWSKI (Ignacy Jan Paderewski : 1860-1941) : pianiste et compositeur polonais à la carrière internationale, son engagement pour la cause d’une Pologne libre et démocratique commença à se manifester en 1910. Il plaida la cause de son pays durant la Première Guerre mondiale auprès de Woodrow Wilson et obtint que le président américain, dans son discours prononcé devant le Congrès, inclut l’indépendance de la Pologne parmi ses Quatorze Points. À partir de 1917, Paderewski assura les fonctions de représentant aux États-Unis du Comité national polonais (gouvernement provisoire en exil siégeant à Paris) et participa à l’organisation et de coordination de bataillons de volontaires polonais envoyés au combat sur le front français. En janvier 1919, il devint Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de la Pologne recréée, fonctions qu’il occupa jusqu’en décembre. À ce titre, il fut le chef des délégations polonaises qui signèrent le traité de Versailles et de Saint-Germain-en-Laye en 1919. En septembre 1939, l’attaque allemande contre la Pologne marqua le début de la guerre ; vaincue, la Pologne fut partagée entre Allemagne et l’Union soviétique. En décembre, Paderewski prit la tête d’un Conseil national polonais en exil, fonction qu’il occupa jusqu’à sa mort : il s’efforça de galvaniser la résistance extérieure par une série de conférences à travers les États-Unis ; épuisé, il contracta une pneumonie, dont il mourut à New York. Il reposa pendant cinquante-un ans au cimetière d’Arlington (Roosevelt lui avait accordé ce droit dans l’attente d’un retour en Pologne), avant que sa dépouille ne soit solennellement transférée, le 5 juillet 1992, en la cathédrale Saint-Jean de Varsovie, où ses restes furent inhumés au cours de funérailles nationales, en présence des présidents américain, George Bush, et polonais, Lech Wałęsa. Son cœur est en revanche resté aux Etats-Unis, et se trouve au Sanctuaire national de Notre Dame de Czestochowa de Doylestown, en Pennsylvanie.
Pierre SALINGER (1925-2004) : lieutenant dans la marine pendant la Seconde guerre mondiale, il devint en 1960 responsable de presse de la campagne de John Fitzgerald Kennedy, puis en 1961 porte-parole de la Maison-Blanche, fonction qu’il conserva après l’assassinat de John F. Kennedy, sous la présidence de Lyndon Johnson jusqu’en 1964. Il devient alors sénateur par intérim pendant une courte période. En 1968, il dirigea la campagne à la présidence de Robert Kennedy. Lorsque ce dernier fut assassiné (Salinger était à une trentaine de mètres de lui), il déménagea en France (il le fit à nouveau après l’élection de Bush). Il fut longtemps journaliste de presse écrite, notamment au San Francisco Chronicle. Il travailla également pour l’Express. Dans son testament, Pierre Salinger exprima la volonté d’être inhumé au cimetière national d’Arlington, près de JFK.
Des inventeurs et des explorateurs
Richard BYRD (1888-1957) : aviateur de l’US Navy et contre-amiral, il lança quatre expéditions sur l’Antarctique. A la quatrième, en 1955, il commanda l’expédition qui établit la base américaine permanente McMurdo en bord de mer de Ross.
Grace HOPPER (1906-1992) : informaticienne américaine et Rear admiral (lower half) de la marine américaine, elle fut la conceptrice du premier compilateur en 1951 (A-0 System) et du langage COBOL en 1959.
Robert Edwin PEARY (1856-1920) : explorateur, il est surtout connu pour ses expéditions arctiques à travers le Groenland (1886, 1891-1892) et à destination du pôle Nord. Il conduisit l’expédition qui la première aurait atteint le pôle Nord le 6 avril 1909, en traîneau à chiens, lors de sa huitième et dernière expédition. Dès son retour, il suscita la polémique avec Frederick Cook, qui, lui aussi affirmait avoir atteint le pôle nord, mais le 21 avril 1908. La controverse fut tranchée par le congrès des États-Unis, qui fit officiellement de Peary le premier vainqueur du pôle Nord. L’analyse moderne montre que, en fait, Peary n’a « certainement » pas atteint le pôle, et que Cook ne l’a « probablement » pas fait non plus. Près de sa tombe se trouve celle de l’explorateur Matthew HENSON (1866-1955), qui l’accompagna (celui-ci, inhumé à l’origine au Woodlawn cemetery de New York, fut transféré ici en 1988 grâce à l’intervention de Reagan).
George WESTINGHOUSE (1846-1914), ingénieur et entrepreneur américain, principalement connu de nos jours pour la société de matériel électrique qui porte son nom. Il inventa en particulier le système de freinage à air comprimé qui porte son nom. Comme vétéran de la guerre de Sécession, il fut enterré ici.
Des figures artistiques et littéraires
Jackie COOPER (John Cooper : 1922-2011) : acteur, réalisateur et producteur de cinéma, il commença sa carrière à sept ans dans une série de courts-métrages comiques. À l’âge de 9 ans, il devint le plus jeune acteur à être nommé à l’Oscar du meilleur acteur pour Skippy. Comme de nombreux enfants-acteurs, sa carrière connut un passage à vide arrivée à l’âge adulte. Il se tourna alors vers la télévision. Il renoua avec la célébrité en 1978 grâce au rôle de l’éditeur du Daily Planet, Perry White, dans la saga Superman avec Christopher Reeve.
Dashiell HAMMETT (Samuel Dashiell Hammett : 1894-1961), écrivain et scénariste américain. Considéré comme le fondateur du roman noir, sa contribution à la littérature américaine est d’une importance capitale. Des auteurs tels qu’Hemingway, Chandler ou le francophone Simenon ont chacun reconnu son influence sur leur propre travail. Sa vie fut dominée par l’alcoolisme et le harcèlement dont il fit l’objet pendant la chasse aux sorcières maccarthyste. Il fut l’auteur de six romans (dont Le Faucon de Malte, qui devint le Faucon maltais au cinéma) et de soixante cinq nouvelles. En tant que vétéran de deux guerres mondiales , il a été enterré au cimetière national d’Arlington.
L’acteur Lee MARVIN (1924-1987) : acteur américain connu pour ses seconds rôles et spécialisé dans le registre du méchant, où il incarna souvent des tueurs sadiques autant dans les films noirs (Règlement de comptes) que dans les westerns (L’Homme qui tua Liberty Valance), il accéda à la célébrité avec Les Douze Salopards, et obtint l’oscar du meilleur acteur pour son double rôle dans le western Cat Ballou. Il s’était engagé dans les Marines durant la guerre et avait servit dans le Pacifique, ce qui explique sa présence ici.
Glenn MILLER (1904-1944) : tromboniste et chef d’orchestre de jazz , il dirigea le « Glenn Miller Army Air Force Band », un orchestre militaire de jazz et de danse qui donna des concerts (plus de 800) « pour le moral des troupes », participa à des centaines d’émissions radiophoniques et enregistra de nombreux disques. La musique de l’orchestre de Glenn Miller appartient à la mémoire collective en évoquant immédiatement la Seconde Guerre mondiale, la libération, et plus largement les années 1940. Les titres les plus connus de ce big band furent In the Mood et Moonlight Serenade. Il disparut en avion au-dessus de la Manche (son corps n’a jamais été retrouvé), mais une pierre tombale-cénotaphe a été posée à Arlington. Il possède un autre cénotaphe au Grove Street Cemetery de New Haven, dans le Connecticut.
Maureen O HARA (Maureen FitzSimons : 1920-2015) : actrice américano-irlandaise, elle débuta avec La Taverne de la Jamaïque et Quasimodo où elle partageait l’affiche avec Charles Laughton. Prise sous contrat par la RKO (qui la céda bientôt à la Fox), elle commença une carrière à Hollywood (Qu’elle était verte ma vallée…). Aux États-Unis, elle tourna beaucoup, notamment sous la direction de John Ford en compagnie de John Wayne (L’Homme tranquille ou Rio Grande). Elle avait épousé en troisième noce le général Charles Blair Jr, mort en 1978 dans un accident d’avion (d’où sa présence dans ce cimetière).
Lyon SPRAGUE de CAMP (1907-2000) : écrivain américain de science-fiction et de fantasy. Au long de sa carrière de cinquante ans, il a rédigé plus de cent nouvelles, ainsi que plusieurs biographies d’écrivains de fantasy. Il signa également plusieurs biographies pionnières d’auteurs-clés de la science-fiction, telles celles de Robert E. Howard (dont il poursuivit la saga de Conan le Barbare) et H. P. Lovecraft.
De grands noms du sport
Dwight Filley DAVIS (1879-1945), joueur de tennis qui s’engagea dans une carrière politique. Il est surtout connu pour être le créateur de la Coupe Davis. Membre du Parti républicain, il fut secrétaire à la Guerre entre 1925 et 1929 puis gouverneur général des Philippines (1929-32).
Le boxeur Joe LOUIS (Joseph Louis Barrow : 1914-1981), qui détint le plus long règne en tant que champion du monde de boxe poids lourds, l’étant resté pendant 11 ans et 8 mois. Il se retira en 1949 et abandonna son titre sans avoir connu la défaite dans un championnat du monde. Il est considéré comme le plus gros puncheur de l’histoire de la boxe. Le sergent Joe Louis effectua pendant la Seconde Guerre mondiale 96 exhibitions devant plus de 2 millions de soldats américains. Reagan fit une exception aux conditions d’admissibilité pour permettre à Joe Louis d’être enterré ici.
Source : Wikipédia
Toutes les photos sont les miennes sauf O’hara (Pinterest), Miller, Hamett, McNamara, Donovan (Findagrave), Westinghouse (Flickr), Peary (Wikimedias), Irwin (M.R.Patterson).
[1] Ce ne sont pas des bibliothèques au sens moderne du terme mais plutôt des lieux où sont préservés et rendus accessibles les papiers, enregistrements, collections et autres objets historiques de nombreux présidents américains.
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