Le combat d’un descendant de Geronimo contre Yale
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L’arrière-petit-fils du célèbre rebelle apache soupçonne une société secrète de la prestigieuse université américaine d’avoir dérobé sa dépouille vers 1918. Il intente une action en justice afin de « libérer » l’esprit de son aïeul.
Selon les siens, Geronimo ne repose pas en paix. C’est pour y remédier et « libérer » son esprit que son arrière-petit-fils intente une action contre le gouvernement américain. Harlyn Geronimo entend ainsi récupérer sa dépouille et ses objets funéraires pour les ramener sur ses terres au Nouveau-Mexique et lui dresser une sépulture digne de la tradition apache.
« Cela fait 100 ans que mon arrière-grand-père est mort », à 90 ans d’une pneumonie alors qu’il était prisonnier de guerre. « Cela correspond à 100 ans d’emprisonnement », estime ce vétéran du Vietnam de 61 ans, défendu par l’ex- secrétaire à la Justice, Ramsey Clark. Outre le président américain Barack Obama et le secrétaire à la Défense, Robert Gates, accusés en leur qualité de responsables du gouvernement, sa plainte vise surtout la prestigieuse université de Yale et l’une de ses sociétés secrètes : Skull and Bones, littéralement l’Ordre Crâne et Os.
Une vieille légende veut qu’un membre de cet ordre ait subtilisé le crâne, deux os, une bride et des étriers de Geronimo, dans sa tombe de Fort Hill, dans l’Oklahoma. Son crâne aurait été disposé dans un bocal de verre et serait toujours dans des locaux de l’ordre surnommés « la Tombe », à New Haven.
Société secrète et rites initiatiques
Parmi les membres de l’Ordre Crâne et Os accusés de cette profanation, figure notamment le grand-père de l’ex-président Bush, Prescott Bush.
Les deux présidents Bush, tout comme l’ancien candidat à la présidence John Kerry, ont eux-mêmes appartenu à cette société qui n’est pas officiellement rattachée à Yale. Harlyn Geronimo a d’ailleurs écrit à George W. Bush pour lui demander que la dépouille de son aïeul puisse être enterrée sur la terre de ses ancêtres mais il n’a jamais reçu de réponse.
Considérés comme appartenant à une élite - seuls 15 nouveaux entrants sont acceptés chaque année - les membres de l’Ordre Crâne et Os sont tenus au secret et doivent se prêter à toutes sortes de rites initiatiques, comme embrasser un crâne ou vénérer le chiffre « 322 ». L’université comme l’ordre se sont refusés à tout commentaire.
Rien ne prouve que tout cela soit vrai, mais une lettre découverte en 2005 par Marc Wortman, historien à Yale, est venue renforcer cette thèse. Dans ce courrier adressé à un autre élève, un membre de l’ordre avoue être l’auteur du vol. « Le crâne du vaillant Geronimo le terrible et d’autres restes ont été dérobés dans la tombe du chef, comme plusieurs pièces de son attelage ».
Pour l’instant, les derniers restes de Geronimo se trouvent sous une pyramide de pierres, au cimetière militaire de Fort Sill.
Si jamais Harlyn Geronimo obtenait gain de cause, il rapporterait tous ses restes afin de les réenterrer sur son lieu de sa naissance, près de la rivière Gila, au Nouveau-Mexique. Pour que l’esprit du guerrier repose enfin en paix.
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