FONTENAY-EN-PARISIS (95) : cimetière
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C’est parfois par des biais fort étonnants que certains cimetières entrent dans l’orbite des taphophiles. C’est le cas du petit cimetière de Fontenay-en-Parisis.
Semblable à tant d’autres dans la région (quadrilatère entouré de murs, allée centrale, tombes les plus anciennes contre le mur), il ne possède ni monument remarquable, ni tombe de personnalités.
A l’entrée, seule marque originale et appréciable, un petit panonceau présente l’histoire du cimetière depuis son ouverture en 1875. Pas grand chose à dire, mais c’est l’histoire d’un patrimoine, et je ne doute pas que pour les habitants du village, ce petit topo est appréciable. A un moment du commentaire néanmoins, si on y fait attention, une phrase attire l’attention : "Malheureusement, il fut aussi le théâtre d’un crime sordide suivi d’une profanation atroce..." ! Voilà de quoi aiguiser plus d’une curiosité...
Au fond à gauche du cimetière, une vieille tombe de guingois (sans doute prochainement reprise, selon la mairesse) au nom de Gloriand (on trouve de nombreuses tombes avec ce patronyme dans le cimetière) [1].
Un soir de mars 1988, c’est derrière cette tombe que le criminel Michel Fourniret alla déterrer le fameux "trésor" du gang des postiches, déposé ici deux ans auparavant, et dont Fourniret eu connaissance par une fuite de l’un de ses codétenus de prison. Quelques jours plus tard, il assassina la compagne de ce codétenu qui était venu déterrer avec lui le magot. C’est avec cet argent que Fourniret pu s’acheter un château dans les Ardennes et poursuivre son parcours sanguinaire
Pour plus d’infos, on consultera ici et ici.
Surtout, je vous invite à me retrouver cet été dans l’émission Envoyé spécial pour en apprendre un peu plus sur le lieu, l’affaire, et plus globalement sur le tourisme funéraire lié aux affaires criminelles (!) . Je diffuserai la date précise lorsque France2 me la transmettra.
Aujourd’hui, pour rester dans le verbiage de journaliste "l’émotion est passée. La petite commune a retrouvé son calme". Plus grand monde ne connaît l’étonnante anecdote de cette tombe qui devrait bientôt disparaître !
A vous les studios...
Merci à Michèle Greneau, maire de Fontenay et présente à l’enregistrement de l’émission, pour ses informations précises qui attestent de la complexité de rendre compte d’une affaire criminelle, même dans ces aspects les plus anecdotiques.
[1] Contrairement à ce que recopient les articles de presse, il ne s’agit pas de la tombe d’un Louis Gloriand mort en 1922 et maire de la commune : cette tombe n’existe tout simplement pas !
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