MORLAIX (29) : cimetière Saint-Charles
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Saint-Charles est l’un des trois cimetières de la ville (avec celui de Saint-Augustin et celui de Ploujean). Il contient une vieille chapelle édifiée en 1828.
Dans ce cimetière reposent deux personnalités connues bien au-delà de la ville :
Le peintre Paul SÉRUSIER
Maxime WEYGAND
Au centre du cimetière, plusieurs tombes d’ecclésiastiques ornées de statues (priants, orants, gisants).
Dans la partie la plus ancienne du cimetière subsistent quelques tombes qui témoignent de la présence à Morlaix à partir du XIXe siècle d’une communauté protestante, à l’instar de celle du pasteur John Jenkins (1807-1872), qui fut un acteur fondamental de la renaissance du protestantisme breton. Premier missionnaire gallois dans la province, il se montra tour à tour linguiste, pédagogue, évangéliste et pasteur. Sa tombe à pattes de lion à encore belle allure.
Il existe une tradition à Morlaix (elle se retrouve ailleurs en France contrairement à ce que crois les Morlaisiens !) qui consiste à entourer les tombes de petites « digues » de sable savamment ratissées pour former des petites vaguelettes. On n’en connaît pas vraiment l’origine, mais ici, des râteaux sont proposés à l’entrée du cimetière pour en perpétuer la pratique.
Le 24 décembre 1943, un attentat eut lieu contre le Foyer du Soldat à Morlaix. En représailles, les Allemands organisèrent une rafle et arrêtèrent tous les hommes valides, âgés de 15 à 40 ans. Parmi les 500 personnes arrêtées, ils choisirent, au hasard, 59 otages. Ils furent déportés : 34 déportés de cette rafle ne revinrent pas des camps. Ca et là dans le cimetière, des caveaux familiaux honorent leur mémoire.
Dans ce cimetière reposent également :
Le peintre Louis-Marie BAADER (1828-1920). Réalisant pendant quelques années décorations d’églises et commandes de particuliers, il débuta au Salon de 1857. Dès lors, il y exposa quasiment chaque année jusqu’en 1914. Ses thèmes d’inspirations évoluèrent au cours de sa carrière : après une longue période consacrée à des thèmes historiques, il pratiqua la peinture de genre puis la peinture régionaliste bretonne avant de revenir finalement à l’histoire militaire.
L’académicien français Michel MOHRT (1914-2011) : auteur de près de 40 ouvrages, longtemps éditeur chez Gallimard, où il était spécialiste de littérature américaine, l’écrivain avait entre autres reçu le Grand Prix du roman de l’Académie française en 1962 pour La Prison maritime, ainsi que le Prix de Bretagne. Il fut critique littéraire au Figaro, et y tint aussi la rubrique de critique cinématographique, puis de télévision.
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