ARRADON (56) : cimetière
par
C’est toute une dynastie de comédiens qui se retrouve dans une même sépulture du petit cimetière d’Arradon, ouvert en 1888.
Pour le grand public, et plus particulièrement pour les plus jeunes, Denise GREY (Jeanne Edouardine Verthuy : 1896-1996) demeurera l’arrière-grand-mère de Sophie Marceau, l’anticonformiste Poupette, dans les deux volets de La boum de Claude Pinoteau. Parcours étonnant de cette sociétaire de la Comédie française qui tourna pour le cinéma de 1915 (elle commença dans des rôles muets) à 1991 ! Aucune autre actrice ne détient une si longue carrière. Bien qu’elle apparut souvent au cinéma, elle fut avant tout une comédienne de théâtre, incarnant également des rôles populaires telle Maude dans Harold et Maude. Elle mourut peu de temps avant de devenir centenaire.
Dans ce même caveau repose sa fille, Suzanne GREY (Suzanne Grey-Bara : 1917-2005), qui eut la lourde tâche de sa faire une carrière dans l’ombre de sa mère. Elle accéda tardivement au cinéma, à la fin des années 40, et joua également sur scène et pour la télévision, mais demeura toujours en second plan durant toute sa carrière.
Elle fut l’épouse, de 1940 à 1962, du comédien André BERVIL (André Raine : 1905-1972), comédien de théâtre et de cinéma des années 30 aux années 60, qui quoique mort à Nice, repose dans ce caveau.
Y repose également l’historien Jean-Baptiste DUROSELLE (1917-1994), qui enseigna aux universités de Sarrebruck et de Lille entre 1950 et 1958. Maître de conférences puis professeur à l’Institut d’études politiques de Paris de 1946 à 1983, il devint professeur d’histoire contemporaine à la Sorbonne à partir de 1970 et directeur de collection à l’Imprimerie nationale. Il fut élu membre de l’académie des sciences morales et politiques. Ses ouvrages sur les relations internationales au XXe siècle sont devenus des manuels de base pour tout étudiant d’histoire contemporaine.
Repose encore ici le général Gabriel de GALBERT (1912-2001). Il se distingua lors de l’épisode des Cadets de Saumur pour la défense des ponts de la Loire en juin 1940 et termina sa carrière en tant que gouverneur des Invalides durant près de vingt ans.
Une autre tombe se signale dans le cimetière : elle fut ramenée de l’ancienne nécropole d’Arradon. Il s’agit de celle de François-Marie JOLLIVET-CASTELLOT (1821-1854), maire de Vannes en 1852, député de la majorité dynastique au Corps législatif de 1852 à 1854, qui mourut à Paris du choléra et dont la dépouille fut rapportée à Arradon. Sa stèle penche dangeureusement.
Merci à Nicolas Badin pour la tombe Galbert.
Commentaires