PLOERMEL (56) : église Saint-Armel
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De style gothique flamboyant et Renaissance, l’Eglise St Armel s’élève à l’emplacement d’un édifice du XVème s. dont quelques vestiges furent utilisés lors de sa construction de 1511 à 1602. A l’extérieur, elle possède l’un des plus beaux portails ouvragés de Bretagne (portail Nord), une imposante tour carrée et de nombreuses gargouilles.
L’église contient plusieurs gisants dignes d’intérêt :
Le tombeau des ducs de Bretagne : Jean II (1239-1305), duc de Bretagne (1286-1305), comte de Richmond (1268-1305) et pair de France, qui abandonna la cause anglaise pour la bannière du roi de France. Il participa à la croisade qui vit mourir Louis IX en 1270 ; et accompagna également Philippe III le Hardi, roi de France, en guerre contre le roi d’Aragon. Il mourut à Lyon écrasé par un mur alors qu’il accompagnait le pape. Son corps est placé dans un cercueil de plomb, embarqué sur la Loire et ramené en son duché pour être inhumé aux Carmes de Ploërmel qu’il avait fondés. A ses cotés, le gisant de son petit-fils, Jean III (1286-1341), duc de Bretagne (1312-1341), et comte de Richmond (1334-1341). Son long règne de près de trente ans fut pour le duché de Bretagne une période de paix et de prospérité. À l’origine les tombeaux des deux ducs étaient donc placés dans l’église des Carmes. L’église ayant été détruite par la Ligue, les deux tombeaux furent déplacés dans l’église du prieuré Saint-Nicolas en 1591. Réinstallés dans la nouvelle église des Carmes, ils y demeurèrent jusqu’à la Révolution. En 1790, les parois des tombeaux furent détruites et les gisants déposés. C’est le conseil général du Morbihan qui fit restaurer les deux gisants du XIVe siècle, en 1820, lesquels furent ensuite déposés sur un nouveau et unique tombeau placé dans cette église. Il ne reste a priori rien du carditaphe d’Arthur II, fils de Jean II et père de Jean III, qui avait été déposé aux Carmes [1].
le gisant de Jeanne de Leon (XIVe siècle), qui fut l’épouse de Olivier II de Rohan.
Philippe de Montauban (c1445-1514), qui fut chancelier de la duchesse Anne de Bretagne, et sa femme, Anne de Chastelier. C’est lui qui fut chargé, à la mort de la duchesse, de rapporter son coeur placé dans un écrin à Nantes. Le monument est une œuvre en granit de Kersanton du XVIe siècle.
[1] Son corps fut inhumé aux Cordeliers de Vannes, dans un beau tombeau de marbre qu’il s’était fait construire et dont le gisant fut détruit lors de la Révolution. Ses restes utilisés pour empierrer une route, furent de nouveau récupérés, et maintenant parfois exposés au public.
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