CHENONCEAU (37) : parc du château
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Dans le parc, face au château de Chenonceau (et pas dans le cimetière de Chenonceaux [1]) se trouve un tombeau discret.
C’est celui de Louise de Fontaine, par son mariage Madame DUPIN (1706-1799), fille naturelle du banquier Samuel Bernard et de la comédienne Marie-Anne-Armande Carton Dancourt, célèbre pour sa beauté et son statut de femme d’esprit, fut une personnalité du siècle des Lumières et tint un brillant salon littéraire où elle reçut Voltaire, l’abbé de Saint-Pierre, Fontenelle, Marivaux, Montesquieu, Buffon, Marmontel, Mably, Condillac, Bernis, Rousseau, mais aussi les grands noms de la noblesse. Louise Dupin fut l’une des pionnières du féminisme. Elle poursuivit avec ténacité pendant dix ans une étude pour la défense des femmes avec pour secrétaire Jean-Jacques Rousseau. Elle revendiqua l’égalité, l’accès au savoir et à la liberté conjugale.
Elle se maria avec le fermier général Claude Dupin, qui en 1733 acheta au duc de Bourbon le château de Chenonceau. Après la disparition de son mari en 1769, elle multiplia ses visites, puis prolongea ses séjours en Touraine. Elle s’installa définitivement à Chenonceau au cours de la Révolution française. C’est là qu’elle mourut, dans une grande solitude. Ses dernières volontés furent respectées : « J’entends et je veux, après ce qu’on croit la mort et le terme ordinaire pour s’en assurer, être gardée au moins quarante-huit heures de plus ; rester au moment où mes yeux se fermeront placée dans mon lit, visage découvert comme si j’y étais vivante […] De quelque maladie ou accident que je meure, je ne veux point qu’on en cherche la cause […] Je ne veux être touchée et ensevelie que par les femmes seules de ma maison et je désigne Louise Morillon, Henriette Bossé femme Henry et Marie-Anne Chavigny pour me rendre ce dernier service […] Je ne veux absolument être enfermée que dans une boîte de sapin et je charge mes successeurs, quelque part où je meure, de me faire transporter à Chenonceau avec la plus grande simplicité et me placer dans le lieu que je ferai marquer ». Ce lieu que Mme Dupin a choisi, se situe sur la rive gauche du Cher.
Son tombeau est l’œuvre de l’architecte Broynard et du sculpteur Jean Pierre Monpellier.
Elle fut l’arrière-grand-mère par alliance de George Sand.
Merci à Nicolas Badin et à Hélène Richard pour les photos.
[1] Pas d’erreur : la commune porte un « x » mais pas le château !
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