OLORON-SAINTE-MARIE (64) : cimetière Sainte-Croix
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Dans le cimetière Sainte-Croixreposent :
La plaque très bavarde de l’imposant tombeau familial Casamayor-Rey nous apprend qu’’y reposent :
- Xavier Casamayor-Rey (1765-1794), « Volontaire de la République mort pour la Patrie au siège de Perpignan ».
- Jacques Casamayor-Rey (1771-1794), son frère, « Volontaire de la République mort pour la Patrie au combat de la Chataigneraie (Vendée) ».
- Charles Vincent de GUIRAIL (1752-1833) : administrateur du département, il fut élu député des Basses-Pyrénées au Conseil des Cinq-Cents le 26 germinal an VII. Rallié au coup d’État du 18 Brumaire, il siégea au corps législatif jusqu’en 1805.
- Albert Laffargue (1913-1929), « ravi par les flots de l’Océan à la plage du Vieux-Boucau ».
Pierre Bernard COUSTÉ (1920-1989) : député du Rhône de 1963 à 1986, ce spécialiste des questions européennes assura la vice-présidence du Parlement européen de juillet 1973 à mars 1975.
L’avocat Frédéric DOMBIDAU de CROUSEILHES (1792-1861). Baron-pair de France en 1845, il siégea à la Chambre des pairs, puis fut élu à l’Assemblée nationale législative de 1849. Louis-Napoléon Bonaparte le choisit comme ministre de l’Instruction publique et des Cultes d’avril à octobre 1851. Il siégea ensuite de nouveau au Sénat à partir de 1852.
L’homme de lettres Vastin LESPY (1817-1897), auteur d’une œuvre importante sur la philologie et la langue béarnaises. Il repose dans la tombe de la famille de Dufourcq - Galtier d’Auriac.
Le député Jean MENDIONDOU (1885-1961). Issu d’une vieille famille de juristes d’Oloron-Sainte-Marie, il devint maire d’Oléron en 1935, puis député du groupe radical-socialiste l’année suivante. Le 10 juillet 1940, il compta parmi les 80 parlementaires opposés au projet de loi constitutionnelle donnant au maréchal Pétain les pleins pouvoirs. Durant l’Occupation, il participa à l’organisation de réseaux pour le franchissement de la frontière espagnole. En 1944, il fut désigné au titre du Parti radical pour siéger à l’Assemblée consultative provisoire. Le médaillon en bronze qui orne la tombe familiale honore son père, Léon, qui fut maire de la commune.
Charles MOUREU (1863-1929). Chimiste, il fut connu pour la découverte du phénomène d’autoxydation et des antioxygènes. Membre de l’Institut et de l’Académie de médecine, professeur au Collège de France, il a notamment publié les Notions fondamentales de chimie organique. Avec lui dans le caveau familial repose son fils, Henri MOUREU (1899-1978), également chimiste et membre de l’Académie des sciences. Il s’illustra particulièrement par ses actions de résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, à travers sa participation à la bataille de l’eau lourde et à la défense contre les missiles allemands V2. Après la guerre, fort de ses connaissances en matière de fusées, il créa et dirigea le CEPA (Comité d’études des projectiles autopropulsés), et contribua à la naissance de la politique spatiale française. Dans les années 1960, il s’affirma comme un expert reconnu en matière de lutte contre la pollution.
Dans le nouveau cimetière d’Oloron repose le poète franco-uruguayen Jules SUPERVIELLE (1884-1960), qui partagea sa vie entre la France et l’Amérique du Sud. Il s’installa à Paris après la première guerre mondiale et devient ami avec Michaux et Paulhan. Cette période fut particulièrement riche en terme de création et d’inspiration poétique. Contemporain des Surréalistes, Supervielle n’a jamais été influencé par leurs productions, préférant suivre sa propre voie. L’écrivain fait très vite le choix d’un vocabulaire simple et clair. Ses premières publications, les Poèmes de l’humour triste (1919) et L’homme de la pampa (1925), un roman désinvolte et fantaisiste, masquent encore les angoisses du poète. Mais c’est avec Gravitations, paru en 1925, que l’auteur révèle son style et son originalité. La fin de sa vie fut marquée par des problèmes de santé.
Photos Dombidau, Lespy et Mendiondou : Geneanet.
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