VALRÉAS (84) : cimetière Marie-Vierge
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Cimetière urbain dense, l’austérité des tombeaux massifs prédomine ici. Les œuvres d’art s’y font rares.
Vers 1840, Ferdinand Revoul (1814-1864) créa le cartonnage à Valréas pour satisfaire la demande de Meynard, un sériciculteur valréassien. Dieulefit et Valréas ne possédaient pas l’électricité en 1888. Pour faciliter l’artisanat et l’industrie locales (poterie et cartonnerie), ces deux villes décidèrent l’implantation d’une usine électrique. Ce fut le Lez, rivière coulant à cinq kilomètres de Dieulefit, qui fut choisi pour fournir la force hydraulique. En avril de cette année, la société Lombard-Gerin et Cie, de Lyon, fut chargée de l’éclairage des deux villes. Pour ce faire, elle acheta un ancien moulin à Béconne afin d’y implanter une usine.
Le débarquement du 6 juin 1944 provoqua un immense espoir. Le 8 juin, les FFI arrivèrent à Valréas. Elles prirent possession de la poste et de la mairie. Elles s’emparèrent des armes de la gendarmerie et coupèrent les lignes téléphoniques. Les forces allemandes, désirant remonter en Normandie, voulant éviter à tout prix la nationale le long du Rhône -passage stratégique et bombardé en continu par les alliés - ; Valréas devint alors un lieu de passage et représenta donc un obstacle pour l’armée allemande. L’ordre fut donné de « nettoyer » la ville aux troupes allemandes. Le 12 juin au matin, à Taulignan, les premiers affrontements débutèrent. Treize résistants et civils furent tués. Cinq furent faits prisonniers et fusillés plus tard. En fin de matinée, la ville de Valréas était encerclée par les troupes allemandes. 53 personnes, entre 17 et 75 ans, furent fusillées par les troupes allemandes dans le centre-ville. Quatre survécurent à l’exécution ! les corps furent transportés dans la Chapelle des Pénitents Blancs pour y être mis en bière. Accompagnées par le maire, deux adjoints et les fossoyeurs, sept charrettes tirées par des chevaux conduisent les cercueils. Le jour même, toutes les tombes furent recouvertes d’innombrables fleurs.
Reposent dans ce cimetière :
Le général Joseph Augustin Fournier de Loysonville dit d’AULTANES (1759- 1828), qui s’illustra dans les campagnes révolutionnaires puis napoléoniennes. Après le traité de Tilsitt, l’Empereur le nomma gouverneur de Varsovie, le fit baron de l’Empire en 1808 et l’envoya en Espagne où il commanda Tolède. Rallié au roi en 1815, Louis XVIII lui conféra le titre de marquis. Son nom est gravé sur l’Arc de Triomphe. Il repose dans un caveau qui est également une sépulture collective de poilus de la Première Guerre mondiale.
Marius du PAYS D’ALISSAC (1801-1871), qui fut Garde du corps du roi Charles X.
Charlette PRADELLE (1945-1983). Chargée de recherches au CNRS, elle dirigea les Antiquités historiques d’Aquitaine.
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