SAINT-LOTHAIN (39) : cimetière
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Le petit cimetière de Saint-Lothain, qui jouxte l’église du village, offre de belles vues sur la campagne environnante.
C’est ici que repose Charles SAURIA (1812-1895). En 1831, alors qu’il n’était encore qu’étudiant en chimie au collège de Dole (Doubs), il inventa les allumettes phosphoriques à friction en remplaçant le sulfure d’antimoine par le phosphore blanc dans la formule de John Walker. On raconte que c’est le souvenir d’une explosion accidentelle survenue lors d’une expérience de chimie en classe de seconde qui lui donna cette idée. Mais il ne possédait pas les 1500 francs nécessaires au brevet et c’est un Allemand J.F. Kammerer (parfois considéré à tort comme leur véritable inventeur, et informé par le professeur de chimie de Charles Sauria) qui fut le premier à les fabriquer industriellement l’année suivante.
Par la suite, Sauria devint médecin. Il se consacra aux soins des plus démunis. Il était également poète, agronome, correspondant et membre de plusieurs sociétés savantes. Disciple de Fourier, Charles Sauria a tenté de mettre en place cette organisation sociale utopique, fondée sur de petites unités autonomes. Il créa avec son frère un phalanstère agricole, exploitation expérimentale dans laquelle les ressources étaient mises en commun.
Dans la même tombe repose Auguste HADERY (1818-1884), élève et disciple de Comte, ingénieur centralien et agriculteur qui partagea les expériences fouriéristes des deux frères. En 1852, Auguste Comte choisit Hadery comme dictateur de l’Intérieur pour son triumvirat dictatorial de transition (Intérieur, Extérieur, Finances) préparant la relève du Second Empire. Il fut également désigné par Comte comme l’un de ses treize exécuteurs testamentaires.
Devant leur tombe se trouve la stèle du frère de Charles, Edmond Sauria (1823-1894), qui fut maire de Saint-Lothain, conservateur du musée de Poligny, et membre de plusieurs sociétés savantes. Cette stèle signale qu’il "se laissa emmener prisonnier en 1871 pour éviter à la commune une contribution de guerre de 25 000 francs imposée par les Prussiens".
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