RAHON (39) : cimetière
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A Rahon, le cimetière se trouve encore autour de l’église.
On y trouve les tombes :
du peintre d’histoire Denis Xavier BOURGES (1797-1879), qui fit partie du cercle de la bourgeoisie catholique de Dole, influente sous la Restauration. Il bénéficia de plusieurs commandes de tableaux pour la collégiale de Dole entre 1840 et 1864. Il fut également l’auteur d’une Messe de saint Vincent de Paul pour le Grand Séminaire de Besançon en 1844. De manière générale, ses œuvres témoignent du sentimentalisme ambiant de la peinture religieuse de la seconde moitié du XIXe siècle. Sa tombe au pied de l’église de Rahon a été sculptée par son ami et collaborateur le sculpteur Joseph Baudrand.
du musicologue Louis LALOY (1874-1944), qui succéda en 1906 à Romain Rolland à la chaire d’histoire de musique à la Sorbonne. De 1913 à 1940, il fut secrétaire général de l’Opéra, placé sous la direction de Jacques Rouché. Avec Romain Rolland, il fonda le Mercure musical et devint rédacteur en chef de La Revue musicale. A la musique s’ajouta chez lui un vif intérêt pour la civilisation chinoise. A partir de 1925, il fut professeur d’esthétique à l’Institut des hautes études chinoises. Le ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts le chargea, en 1931, d’une mission officielle en Chine, dont il pratiquait couramment la langue, étant proche par ailleurs de Sun Yat-sen, premier président de la République de Chine. Il en tira son ouvrage, Miroir de la Chine, publié en 1933. Il fréquenta toute l’élite artistique de son temps, particulièrement Debussy et Cocteau, qu’il initia à l’opium. Attaché à Rahon (dont il fut maire dans les années 30), il repose avec ses parents et ses grands-parents dans un tombeau contre l’église : avec lui se trouve son épouse, Susanik "Chouchia" Babaïan (1879-1952), pianiste de concert, ainsi que leur fils, Jean LALOY (1912-1994), diplomate qui fit partie de la délégation française à la plupart des grandes conférences internationales de l’après-guerre, dont celle de San Francisco en 1945. Directeur adjoint du cabinet d’Antoine Pinay, il est ministre-conseiller de l’ambassade de France à Moscou en 1955-1956. Directeur d’Europe du ministère des Affaires étrangères de 1956 à 1961, il fut l’un des négociateurs du traité de Rome et contribua au rapprochement franco-allemand. De 1961 à 1964, il fut directeur adjoint des Affaires politiques, c’est-à-dire le n°3 du Quai d’Orsay, où il dut affronter la grave crise de Berlin de 1961 conduisant à la construction du Mur. En 1975, il fut élu à l’Académie des sciences morales et politiques.
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