AZAÑA Manuel (1880-1940)
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Journaliste, porte-parole de l’opposition républicaine à la dictature de Miguel Primo de Rivera, il fut nommé président du Conseil en Espagne après la victoire de la gauche aux élections municipales de 1931 qui avait entraîné l’exil du roi Alphonse XIII et la proclamation de la République (14 avril 1931).
Principal tenant de l’exécutif sous l’autorité du président de la République, Niceto Alcalá Zamora, il mena une politique laïque radicale tout en essayant de préserver la difficile cohésion des partis républicains. Il épura l’armée, limita la puissance de l’Église (expropriation de nombreux couvents et monastères), mit en chantier de grandes réformes
agraires, électorales (suffrage universel) et administratives (autonomie provinciale).
Le 16 février 1936, après la dissolution de l’Assemblée nationale, il mena la gauche du Frente Popular à la victoire. D’abord chef du gouvernement, il fut élu président de la République espagnole. Il assista impuissant au délitement du pays qui aboutit au coup d’Etat de Franco. Réfugié à Barcelone durant toute la guerre civile, Azaña conserva la présidence de la République mais n’eut guère d’influence sur les gouvernements qui se succédèrent jusqu’en 1939. Il partit en exil peu de temps avant la chute de la Catalogne, rejoignit la diaspora républicaine en France, où il mourut, à Montauban en 1940.
Son cercueil fut amené au cimetière de Montauban recouvert d’un drapeau mexicain, répliquant en cela à l’interdiction faite par le préfet de l’époque d’apposer des drapeaux républicains avant la visite du maréchal Pétain à Montauban.
Sa sépulture demeure un point de ralliement pour les républicains espagnols : plusieurs associations commémorent sa présence à Montauban. Sa tombe fut récemment rénovée et une sculpture de l’artiste Christian André-Acquier y a été placée. Dès l’entrée du cimetière, un panneau indique comment s’y rendre.
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