CABU (Jean Cabut : 1938-2015)
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On aimerait par tous les moyens ne pas résumer la richesse de la carrière et de la personnalité de Cabu à l’atroce attentat dans lequel il a perdu la vie. Cela viendra. Il faut du temps.
En premier lieu, toute sa carrière, Cabu parvint à mêler -loin d’être évident- la veine corrosive de ses dessins ; la dénonciation des lâchetés, de la connerie et de la beaufitude de ses contemporains (en tête de ligne : les militaristes, les religieux, les chasseurs, les pollueurs), tout en conservant un esprit poétique. Cette dualité s’exprima d’ailleurs par l’existence de deux personnages médiatiques : le Cabu de la satire, et sa participation à de nombreux titres (Paris Match, Le Canard enchaîné, mais surtout Hara-Kiri puis Charlie Hebdo) ou émissions (Droit de Réponse) ; mais également le Cabu poète et écolo des années Récré A2. Parmi tous les personnages qu’il créa, on gardera l’adjudant Kronembourg (issu de ses souvenirs de l’armée en Algérie), le Beauf, mais surtout l’onirique Grand Duduche.
Amateur et connaisseur de jazz, écolo de la première heure, à une époque où pas grand monde n’en parlait, il était le père du chanteur Mano Solo, avec lequel il ne repose donc pas.
Originaire de Châlons, il fut inhumé dans le cimetière de sa ville natale.
- Des hommages à Charlie et à Cabu sur la tombe de son fils, Mano Solo, au Père Lachaise.
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