OLLIVIER Emile (1825-1913)
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Fils d’un ardent républicain, avocat de formation, il fut nommé en 1848 commissaire du gouvernement provisoire de la République pour les départements des Bouches-du-Rhône et du Var. D’abord farouchement hostile à l’Empire, il fut élu député républicain de Paris en 1857 puis 1863. En 1857 à Florence, il épousa la fille de Liszt et de Marie d’Agoult, Blandine, qui mourut en 1862 après lui avoir donné un fils.
A la Chambre des députés, il s’imposa par son éloquence. Se proclamant libéral plus qu’authentique républicain, Ollivier commença à rêver de réconcilier l’Empire avec les libertés publiques et de transformer progressivement le régime en une monarchie constitutionnelle, seul moyen, estima-t-il, d’épargner une nouvelle révolution violente au pays. Dès le début des années 1860, il pratiqua une opposition " ouverte " et sa désignation par Morny comme rapporteur de la loi sur les coalitions au printemps 1864 marqua sa rupture définitive avec les républicains.
Rejeté aux élections de 1869 par les républicains, Ollivier fut battu à Paris mais élu dans le Var. En janvier 1870, il est chargé par Napoléon III de former un ministère libéral. En avril, il fut élu à l’Académie française.
Bien que désirant la paix, Émile Ollivier fut entraîné par l’affaire de la candidature Hohenzollern et déclara accepter la guerre avec la Prusse. Après le départ de l’empereur pour l’armée, Ollivier dut affronter la double opposition des républicains et des bonapartistes hostiles à l’Empire libéral ; non soutenu par l’impératrice régente, qui ne l’aimait pas, il fut rapidement renversé et partit pour un long exil en Italie, départ marquant la fin de sa carrière politique. Dès lors et jusqu’à la fin de sa longue vie, Émile Ollivier plaida sa cause, à savoir la défense d’un Empire libéral. De ce labeur sortirent notamment les dix-sept volumes de l’Empire libéral, ouvrage qui, en dépit de son titre, retrace toute l’histoire du régime depuis ses origines et reste aujourd’hui encore un témoignage essentiel pour les historiens.
Il repose à l’intérieur de son domaine, sur la plage des Salins, face à la mer. Son épitaphe (Magna quies in magna spe) signifie "Un grand repos dans une grande espérance".
C’est en revanche au cimetière marin de Saint-Tropez qu’on trouvera le tombeau de famille. Dans celui-ci reposent :
le père d’Emile, Démosthènes OLLIVIER (1799-1884) : commerçant marseillais démocrate, il prit part aux luttes contre la Restauration et la monarchie de Louis-Philippe. Au cours des années 1830, il fit le connaissance du révolutionnaire italien Giuseppe Mazzini en exil, avec qui il lia amitié (ce dernier lui confia son fils). Conseiller municipal de Marseille en 1836, nommé commissaire général de la République à Marseille après la révolution de février 1848, il fut élu représentant des Bouches-du-Rhône à l’Assemblée constituante. Il fut encore un adversaire déclaré de la politique du prince Louis-Napoléon Bonaparte. Non réélu à l’Assemblée législative, il continua de lutter, dans son département, pour les idées républicaines et radicales, protesta énergiquement contre le coup d’État du 2 décembre 1851, est arrêté et expulsé de France, se réfugia en Belgique, puis en Italie. Il rentra en France en 1860.
Blandine LISZT (1836-1862), épouse d’Emile Ollivier, qui était la fille du compositeur Franz Liszt et de Marie d’Agoult ; la soeur de Cosima, et donc à ce titre la belle-soeur de Richard Wagner.
Sur la tombe Ollivier, de facture moderne, figure un olivier gravé.
Source photos : (c) Monuments historiques, 2004 - communication libre, reproduction soumise à autorisation - Réol, Sylvie / patrimages
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