ANTRAIGUES-SUR-VOLANE (07) : cimetière
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Le petit cimetière d’Antraigues vient d’être mis sous le feu des projecteurs : on vient effectivement d’y inhumer le chanteur Jean FERRAT (Jean Tenenbaum : 1930-2010).
Il n’avait que 11 ans lorsque son père, juif émigré de Russie, fut déporté. L’enfant fut sauvé grâce à des militants communistes, ce qu’il n’oublia jamais. A la Libération, il quitta le lycée pour aider sa famille, et devint aide-chimiste jusqu’en 1954, date à laquelle il passe ses premières auditions dans des cabarets parisiens.
Après avoir écrit la musique des Yeux d’Elsa (1956) pour André Claveau, il chanta régulièrement à La Colombe, puis fit sa première grande scène à l’Alhambra en 1961, en vedette américaine de Zizi Jeanmaire, où il triompha avec Ma môme, et Deux enfants au soleil. Rapidement, Jean Ferrat choisit d’interpréter des textes plus engagés, comme Nuit et Brouillard (1963), non diffusée par les radios, puis Potemkine (1965), interdite d’antenne.
Compagnon de route du Parti communiste français, sans jamais en avoir été membre, il affirme haut et fort ne pas être un « béni-oui-oui » du parti. Ainsi sa chansons Bilan (1980) fustige la déclaration de Georges Marchais sur le « bilan globalement positif » des pays de l’Est. Il dénonça l’invasion russe de Prague en 1968. Jusqu’à la fin de sa vie, il n’bandonna pas ses convictions politiques : son dernier engagement politique était dans le cadre de la campagne des élections régionales fut le soutien de la liste du Front de Gauche en Ardèche, où il résidait.
A la scène, qu’il quitta après un passage au Palais des sports en 1972, il préfèra son Ardèche d’adoption, qui lui inspira La Montagne, l’un de ses plus grands succès. En 1974 et 1995, Jean Ferrat consacra avec succès deux albums à Louis Aragon dont il mit les textes en musique (Que serais-je sans toi ?, Heureux celui qui meurt d’aimer). Plus discret à partir des années 2000, Jean Ferrat restera un artiste engagé, auteur de plus de deux cents chansons.
Jean Ferrat fut inhumé dans le caveau de famille, auprès de son frère André, mort en 2000.
Mai 2010 : son identité est inscrite sur la tombe. Des témoignages de fans affluent.
C’est dans ce même cimetière que repose, dans un autre tombeau, la chanteuse Christine SÈVRES (Jacqueline Boissonnet : 1931-1981), qui avait épousé en 1961 Jean Ferrat, et avec lequel elle enregistra le duo, La Matinée, en 1969. Elle fut , hors André Claveau, une des premières à chanter les chansons de Ferrat : l’homme sandwich, Betty de Manchester.
Merci à Jean-Luc Sabatier pour les photos.
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