PROUST Marcel (1871-1922)
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Issu d’une famille catholique par son père et juive par sa mère, homosexuel pas toujours assumé à une époque peu ouverte sur le sujet, Marcel Proust fréquente rapidement les milieux mondains. Ses observations vont être à l’origine de l’édification progressive d’un vaste roman, la Recherche, évoquant ses souvenirs et la mémoire tout en analysant subtilement ses sentiments et ceux des êtres qu’il fréquenta. Il reçut en 1919 le Prix Goncourt pour À l’ombre des jeunes filles en fleurs.
Proust mourut à son domicile parisien de la tuberculose. On peut voir son lit de mort au musée Carnavalet. Ce jour-là, son frère Robert (médecin) était venu le soigner.
- Proust sur son lit de mort
Trois jours plus tard ont lieu les funérailles, soit au même moment où à l’hôpital Tenon Robert devait inaugurer le nouveau service de radiumthérapie en tant que « patron ». Il se fait donc représenter et lui et sa famille se rendent aux funérailles de son frère, en l’église Saint-Pierre de Chaillot puis au Père Lachaise.
Sur sa tombe familiale en marbre noir, une croix « pattée » a été sculptée comme signe religieux. Marcel Proust s’en était libéré par avance dès 1896 dans sa lettre en réponse à Robert de Montesquiou : « si je suis catholique comme mon père et mon frère, par contre, ma mère est juive. Vous comprendrez que c’est une raison assez forte pour que je m’abstienne de ce genre de discussions ».
Sa tombe se trouve à la 85ème division. Elle n’est pas celle d’origine et on a pu souvent raconter que celle qui s’y trouve actuellement l’a remplacé à la suite d’un attentat à l’explosif. Il y a eu effectivement un acte manqué puisque cette bombe artisanale a eu simplement pour effet de déplacer légèrement la dalle et d’y laisser une trace de poudre rouge.
- La tombe d’origine.
Mais en fait, si l’explosion a bien eu lieu le 9 novembre 1978, comme le rapportent une dépêche AFP puis les différents quotidiens nationaux, la pierre tombale actuelle était déjà installée comme le prouve la photo illustrant l’article paru dans l’Aurore. À l’arrière du monument, on peut y voir encore aujourd’hui en surface le léger impact de l’explosif qui faute d’accrochage sur le marbre, serait finalement parti en l’air comme un feu d’artifice.
La version plus vraisemblable est que cette première tombe avait été endommagée lors de la deuxième guerre mondiale et elle a été remplacée par la suite, sans que nous en connaissions pour autant la date précise… mais en tout cas bien avant cet incident de 1978.
Dans la sépulture familiale on y trouve sa mère Jeanne Weil Proust et son père Adrien PROUST (1834-1903), médecin et professeur à la chaire d’hygiène de la faculté de médecine de Paris. Sur la stèle on pouvait y voir le portrait en bronze du père, neurologue et professeur à la faculté de médecine, portrait sculpté par Marie Nordlinger. Cette œuvre a été ensuite récupérée pour être apposée sur le mur de la maison natale du père, à Illiers-Combray.
En 1935, le chirurgien Robert PROUST (1873-1935), frère de Marcel, fut le dernier à rejoindre la tombe familiale.
Par ailleurs, deux sépultures de la famille maternelle de Proust -également riche d’histoire- se trouvent dans l’ancien enclos juif de ce cimetière.
2012 : un admirateur lui offre le loisir de réitérer l’expérience de la madeleine.
Dans cet article est intégré une partie de l’article de l’AHAV sur la tombe de Marcel Proust.
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