VILLEDIEU-LES-POËLES (50) : cimetière Saint-Etienne
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Ancien cimetière réservé aux lépreux, il fut à partir de 1766 utilisé comme cimetière paroissial, puis communal. Il fut agrandi en 1833, puis en 1911.
Pas de grande pointure ici, même pas de second couteaux, mais quelques tombes liées à des événements anecdotiques assez intéressants, et un patrimoine funéraire semblable à celui de toutes les communes qui raconte l’histoire de la ville.
C’est le cas de la tombe du jeune Jules Fleury : Le maire de Villedieu-les-Poêles, devant les membres du conseil réuni le 19 juillet 1848 fait état de la mort de Jules Fleury, de cette ville, le 10 juillet par suite des blessures qu’il avait reçues en attaquant les barricades en combattant pour l’ordre et la société le 23 juin dernier. Ce jeune homme faisait partie de la 2e compagnie, du 25e bataillon, de la 2e légion de la Garde nationale sédentaire de Paris. Son corps a été rapporté pour être inhumé dans le cimetière de cette ville. Un hommage devait être rendu à sa belle et héroïque conduite et qu’il conviendrait de lui concéder gratuitement et à perpétuité la place où seront déposés ses restes. Le conseil municipal, heureux de pouvoir témoigner en cette circonstance toute la sympathie qu’il éprouve par le dévouement et le courage dont à fait preuve le jeune Fleury dans ces malheureuses journées, décide à l’unanimité de voter la concession demandée et prie monsieur le maire de donner communication à la famille Fleury de cette délibération afin d’alléger, si c’est possible, la douleur que la perte peut leur occasionner.
La presse fait violence aux premières sépultures civiles, comme le relate l’Avranchin du 18 octobre 1891. Le dépôt dans la terre se fait, le plus souvent, à Villedieu, selon les rites chrétiens, aussi l’inhumation civile ne passe pas inaperçue et la presse locale s’exprime avec des mots très durs, pour preuve ce qui suit « le scandale d’un enterrement civil », « mercredi, la ville si chrétienne et si bonne de Villedieu, à dû subir le scandale d’un enterrement civil. Ce scandale, heureusement très rare (il faudrait remonter à 50 ou 60 ans au moment de l’établissement de la loge maçonnique) était l’enfouissement du F. Louis Dolley, dont le frère Gustave Dolley avait été précédemment enfoui de la même sorte. Ces deux malheureux ont été les fondateurs de la loge maçonnique de Villedieu. Nous respectons plus leur cadavre, que le membres de leur secte ».
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