AUQUAINVILLE (14) : chapelle Saint-Aubin
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Il faut du flaire pour dénicher, au bout d’une route discrète qui part d’une départementale, et qui se transforme en chemin boueux, la minuscule et pittoresque chapelle Saint-Aubin. Elle se trouve à cheval entre les communes de Fervaques et d’Auquainville.
L’ensemble est très joli, petite chapelle au milieu d’un minuscule cimetière. Certaines pierres récentes permettent de voir que le lieu n’est pas désaffecté. Pas mal d’entre elles appartiennent à la famille Neuville, dont un lieu-dit proche a donné le nom. En réalité, Saint-Aubin était une église paroissiale jusqu’au rattachement de la commune à Auquainville en 1831.
Comme c’est la plupart du temps le cas, elle est malheureusement fermée. A l’intérieur, au pied du maître-autel, reposent deux personnalités, la mère et le fils :
Delphine de CUSTINE (Louise Eléonore Mélanie de Sabran de Custine : 1770-1826) : après avoir vu monter à l’échafaud son beau-père, son mari et son amant, Alexandre de Beauharnais, elle devint une courtisane fréquentant les salons littéraires, se liant d’amitié avec Madame de Staël qui lui dédia son roman Delphine. Elle multiplia les liaisons avec Fouché, Boissy d’Anglas, le général Miranda, et fut surtout la maîtresse de Chateaubriand.
Astolphe de CUSTINE (1790-1857) : très tôt attiré par la littérature, influencé par Chateaubriand, l’amant de sa mère, il vendit son château de Fervaques pour s’installer à Paris et à Saint-Gratien, où il tint salon. Auteur de romans et de pièces de théâtre, son seul vrai succès littéraire fut La Russie en 1839, écrit au retour de l’un de ses nombreux voyages. Bien qu’homosexuel -il fut le premier membre de la haute société française à vivre ouvertement avec un autre homme-, il se maria et eut un enfant, qui décéda à treize mois. Ces derniers sont inhumés également dans cette chapelle.
Photo dalle : apanid.canalblog.com
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