VILLERVILLE (14) : cimetière
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Trois comédiens reposent dans le petit cimetière normand de Villerville :
Jean-Yves DUBOIS (1958-2003), sociétaire de la Comédie française.
Fernand LEDOUX (1897-1993) : comédien belge naturalisé français, sociétaire de la Comédie-Française de 1931 à 1942, cet homme de théâtre avant tout devint pourtant populaire grâce au cinéma. Sa carrière d’acteur fut partagée entre des personnages de brave homme spolié et de méchant hypocrite. Excellent comédien, un des plus grands de son temps, il excella ainsi dans des rôles souvent ingrats.
Il tourna plus de 80 films : Jacques Feyder lui offrit son premier rôle au cinéma dans La Faute d’orthographe en 1919. Il l’engage à nouveau dans L’Atlantide en 1921.
On le remarqua particulièrement dans La Bête humaine de Jean Renoir en 1938, puis dans Volpone de Maurice Tourneur en 1940. En 1942, il cessa ses activités à la Comédie-Française et se consacra exclusivement au cinéma, pour éviter de jouer devant l’occupant. Cette même année, on le remarqua dans Goupi Mains Rouges de Jacques Becker et dans Les Visiteurs du soir de Marcel Carné.
De 1958 à 1967, il donna des cours de dramaturgie au Conservatoire National d’Art Dramatique. Il eut comme élèves Suzanne Flon, Claude Brosset, Guy Tréjan, Elisabeth Alain et Michel Duchaussoy.
Il joua également dans quelques productions américaines, comme Le Jour le plus long en 1961.
Grand amateur de la côte normande, qu’il aimait peindre, c’est là qu’il désira reposer.
Philippe CLÉVENOT (1942-2001) : engagé au Théâtre de l’Espérance avec Jean Jourdheuil et Jean-Pierre Vincent, il le suivit au Théâtre national de Strasbourg en 1976. Il alterna les pièces du répertoire classique et du théâtre contemporain, dirigé par les plus grands metteurs en scène (Antoine Vitez, Roger Planchon ou Bernard Sobel). Cette passion pour le théâtre fut récompensée par son entrée à la Comédie Française dont il fut pensionnaire entre 1985 et 1987. Sa carrière théâtrale fut marquée par Elvire Jouvet 40, pièce dans laquelle il incarnait Louis Jouvet, prestation honorée du Molière du meilleur comédien en 1987. Au cinéma, Philippe Clévenot débuta dans des films d’auteur (dont le premier film de Alain Corneau, France société anonyme). Au début des années quatre-vingts, il accéda à un cinéma plus grand public, et ses participations furent nombreuses, mais essentiellement pour des rôles secondaires) (Cocktail Molotov, Camille Claudel, Roselyne et les lions, Place Vendôme...). Malade, il s’était retiré à Villerville.
Merci à Jean-Luc Sabatier et à Claude Schwab pour les photo.
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