DAUDET Léon (1867-1942)
par
Fils d’Alphonse Daudet, il fréquenta dans sa jeunesse l’élite littéraire de son temps. Ayant échoué médecine, il bifurqua vers la littérature et le journalisme : son mariage avec Jeanne Hugo, petite-fille de Victor Hugo, lui permit de fréquenter le parti républicain, mais son divorce en 1895, et l’affaire Dreyfus en 1898, le propulse comme l’un des leaders des mouvements nationalistes, antidreyfusards et antisémites, puis monarchistes et antiparlementaires. Il participa en 1908, avec Maurras, à la fondation de l’Action Française.
Il devint dès lors une figure de la vie culturelle et politique : articles polémiques charriant les injures, voire les appels au meurtre, style percutant et comique, mais aussi essais, livres d’histoire et romans se succèdèrent à un rythme soutenu. Le personnage était énorme, au moral comme au physique, mangeant, buvant, écrivant, discourant sans cesse. Il défraya la chronique, autant par ses écrits que par les duels que lui valaient ses insultes et les coups qu’il donnait ou recevait au cours de manifestations qui se terminaient souvent au poste.
Député de 1919 à 1924, il fut le principal porte-parole des nationalistes. A la mort de son fils Philippe dans des circonstances mystérieuses, il cria au complot républicain et accusa certains témoins de faux témoignages, ce qui lui valut la prison dont il s’évada dans des circonstances rocambolesques : il vécut durant deux ans en exil en Belgique. Revenu à Paris, il soutint le fascisme mussolinien, souhaita -en vain- la chute de la République le 6 février 1934, et applaudit à l’arrivée de Pétain au pouvoir. Néanmoins, son antigermanisme viscéral le tint en dehors de la collaboration : il mourut durant l’Occupation.
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