Institut Pasteur
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L’Institut Pasteur est une fondation française privée à but non lucratif qui se consacre à l’étude de la biologie, des microorganismes, des maladies et des vaccins. Il fut ainsi nommé d’après Louis Pasteur, son fondateur et premier directeur. Il a été fondé le 4 juin 1887, grâce à une souscription nationale et inauguré le 14 novembre 1888.
Trois personnalités majeures du monde scientifique reposent dans l’enceinte de cet institut :
à tout seigneur tout honneur : Louis PASTEUR (1822-1895). En 1854, alors qu’il était doyen de la Faculté des Sciences de Lille, Pasteur démontra que les germes se multipliaient lorsqu’ils rencontraient des conditions favorables. Il étudia les causes de l’altération du vin durant la fermentation et mit au point une technique pour réduire la contamination en chauffant le vin en l’absence d’air. Ce procédé fut ensuite connu sous le nom de pasteurisation. En 1865, une maladie faisait des ravages dans les élevages de ver à soie. Suite à ses observations, il réussit à identifier les papillons malades et évita la propagation de la maladie en détruisant leurs oeufs. Pasteur prouva que les maladies infectieuses étaient causées par des microorganismes, les bactéries. Il réussit à identifier trois bactéries (streptocoque, staphylocoque, pneumocoque) causant des maladies infectieuses. Il établit des techniques pour éviter la contamination par des microbes dans les salles d’opération. Le taux de mortalité suite à une opération chirurgicale baissa considérablement. En 1880, il découvrit le vaccin contre le choléra et d’autres maladies, et réalisa en 1885 e premier vaccin antirabique (contre la rage). En 1888, un premier établissement vaccinal contre la rage, l’Institut Pasteur, ouvrit ses portes.
Il entra à l’Académie française en 1882.
Après les funérailles nationales décrétées par la République, Mme Pasteur refusa pour son mari les honneurs du Panthéon, qu’elle jugeait trop laïc, lui préférant la construction d’une chapelle dans l’enceinte-même de l’Institut qu’il avait fondé. Son fils Jean-Baptiste prit la direction des opérations et fit appel à des artistes connus. L’architecte Charles-Louis Girault, grand prix de Rome, le mosaïste Auguste Guilbert-Martin et le peintre Luc-Olivier Merson s’inspirèrent du Mausolée de Galla Placidia à Ravenne. Les travaux prirent un an.
Sur l’ensemble de la voûte, les mosaïques polychromes, très représentatives de l’époque symboliste, évoquent les travaux de Louis Pasteur. Le chien enragé écume de bave, le jeune berger Jupille, deuxième vacciné, lutte avec un molosse, les lapins échappés du laboratoire (où ils servaient à la préparation du vaccin), batifolent dans l’herbe tandis que les poules picorent, ignorantes du choléra qui les menace... Feuilles de vignes et guirlandes de houblons célèbrent les recherches sur les vins ou la bière. Au centre de la chapelle en forme de croix latine, la coupole s’orne de quatre figures ailées et auréolées◊ ; les trois vertus théologales , la Foi, l’Espérance et la Charité, sont accompagnées pour l’occasion d’une quatrième vertu en qui Louis Pasteur croyait par dessus tout :la Science.
La tombe de Mme Pasteur (1826-1910) se trouve au pied de l’autel et, depuis 1972, le masque mortuaire d’Émile Roux a pris place dans une niche, juste en face du masque mortuaire de Pasteur, présenté sous une châsse de verre.
Emile ROUX (1853-1933) : médecin, bactériologiste et immunologiste français. Il fut un des plus proches collaborateurs de Pasteur, et fonda avec lui l’Institut Pasteur ; il découvrit le sérum antidiphtérique, la première thérapie efficace contre cette maladie. Membre de l’Académie des sciences, de l’Académie de médecine et de l’Académie d’agriculture de France, directeur de l’Institut Pasteur de 1904 à sa mort, il eut droit à des funérailles nationales. Il repose sous une dalle massive dans le jardin, à l’entrée de l’Institut. Il est également honoré d’un monument (buste en bronze par le sculpteur ukrainien Valentin Znoba) proche de sa tombe.
Elie METCHNIKOFF (1845-1916) : zoologiste et biologiste russe, il exerça d’abord comme professeur à l’université de Saint-Pétersbourg, avant d’être nommé, en 1870, professeur titulaire de zoologie et d’anatomie comparée à l’université d’Odessa. En 1882, il se rendit à Messine en Italie, où il reprit ses études sur la faune pélagique et le développement embryonnaire des organismes marins microscopiques. Il mit en évidence le phénomène de la phagocytose. A son retour, il prit la direction de l’Institut de bactériologie d’Odessa nouvellement créé. En 1888, il quitta la Russie et se rendit à Paris, où il fut nommé directeur de service à l’Institut Pasteur. Ses recherches s’orientèrent notamment sur la phagocytose, l’immunité et les maladies infectieuses. A partir de 1893 jusqu’en 1914, il fut professeur de microbiologie à l’Institut Pasteur. Il reçut en 1908, conjointement avec Ehrlich, le Prix Nobel de physiologie et de médecine pour ses travaux. C’est à sa demande que l’urne contenant ses cendres fut déposée dans la bibliothèque de l’Institut Pasteur. Il est également honoré d’un monument (buste en bronze) dans les jardins de l’Institut.
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